N'importe quel supporter de Club se rappelle plus d'une année que de toutes les autres. A Marseille, l'année de la victoire en Ligue des Champions reste gravée dans la mémoire de tous. Les amoureux de Manchester gardent en mémoire la saison 1999/2000, saison du triplé et de cette remontée historique en finale de Ligue des Champions. Saint Etienne se souvient bien entendu de la finale aux poteaux carrés, et Liverpool ne peut oublier la saison du quintuplé.

Pour Barcelone, la saison 1991/92 était, il y a encore un an de cela, une des saisons références, une de celles que le cortex d'un fidèle "aficionado" ne pouvait se permettre de rejeter. Quinze ans passés à regarder en arrière, avec fierté et nostalgie la conquête de la première Ligue des Champions pour le F.C.Barcelona, alors dirigé par Cruyff et surnommé en tout honneur "La Dream Team". Mais si il y a bien une règle dans le domaine footballistique, respectée dans les quatre coins du globe, c'est que la nostalgie ne peut pas être source à elle seule de bonheur. Un jour ou l'autre, il faut réécrire l'histoire.

Et un 17 mai 2006, à 22h30 dans la capitale de France, Paris, Ronaldinho, Eto'o, Rijkaard et consorts se chargèrent d'ajouter une des plus glorieuses pages de l'histoire blaugrana.

L'aboutissement épique et magique de cette glorieuse saison ne fut en réalité que l'achèvement d'un long travail, engendré trois ans plus tôt par l'arrivée de Joan Laporta et Frank Rijkaard aux commandes de l'équipe.

Lorsque la saison 2005/2006 commence, le Barça est à nouveau redevenu une équipe phare d'Europe. Après un véritable passage à vide d'une durée de cinq ans, le club catalan est revenu au premier plan et est en progression constante. D'une remontée fantastique lors de la première saison de Rijkaard pour aboutir à une deuxième place méritée et une victoire symbolique à Bernabeu, le club blaugrana enchaîne par la victoire de la Liga la saison suivante et une défaite à polémique face à Chelsea en huitième de finale de la Champion's League. La machine catalane est clairement lancée.

La saison 2005/2006 s'annonce donc comme celle de tous les espoirs dans le cœur de toute personne ayant du sang blaugrana coulant dans ses veines. La reconquête de la Liga, la Copa del Rey, la Supercoupe, et qui, sait, la renommée Ligue des Champions... avec un tel effectif, tout est possible.

Car le Barça n'est pas un Club comme les autres. Contrairement à des adversaires comme Madrid ou encore Chelsea, Laporta ne veut pas recruter "pour recruter". Il cherche à améliorer l'effectif sans pour autant détruire l'ossature et la colonne vertébrale dorénavant bien installée du Club. Discrètement, sereinement, le Club catalan n'achètera que deux joueurs, Van Bommel, milieu polyvalent au caractère bien trempé, et Ezquerro, attaquant pouvant aussi bien jouer attaquant qu'ailier gauche ou droit. Rijkaard ne veut pas de mauvaises surprises. Dorénavant, son équipe est complète. Aucune excuse ne sera acceptée en cas d'échec. Après la victoire aisée de la Supercoupe face au Betis Séville, le Barça entame le championnat.

Mais le Barça rencontre des difficultés, ne remportant que quatre points sur les trois premiers matchs. Bien trop faible pour un aspirant au titre. Petit à petit, les blaugranas se mettent en marche. De plus en plus régulier, il leur devient très rare de terminer les quatre-vingt dix minutes sans le moindre point au compteur. Malaga (2 - 0), Getafe (1 - 3), le Betis (1 - 4), la Real Sociedad (5 - 0) passent à la trappe. Même le surprenant leader Osasuna ne peut s'empêcher de sombrer sur le score de 3 - 0 face à l'équipe menée par un Ronaldinho au sommet de son art.

Le premier véritable coup d'éclat de la saison se produit le 19 Novembre 2005, à Madrid, dans l'antre du club de Florentino Perez, Santiago Bernabeu. Le club des "Galactiques", emmenés par l'entraîneur brésilien Wanderley Luxemburgo, ne pointe qu'à une longueur des catalans mais semblent déjà à des années lumière du jeu produit par le rival de toujours. Ce match, disputé à domicile pour les blancs est pour eux une des dernières occasions de refuser de passer la torche de la victoire à l'ennemi blaugrana. Ronaldo, Zidane, Casillas et Robinho face à Eto'o, Ronaldinho, Valdes et un certain gamin... Leo Messi.

Couverture AS Ronaldinho

Ce match restera à jamais dans les mémoires des "culers" du monde entier. Ronaldinho et le Barça réussirent ce que si peu d'autres avaient un jour effectué : ils conquirent littéralement le Santiago Bernabeu. D'une victoire complètement méritée, les fidèles héritiers de la Dream Team avaient officiellement inversé la hiérarchie de ces dernières années qui faisaient de Madrid le club numéro 1 d'Espagne. Eto'o, revanchard et sans pitié avait commencé le travail d'un but de rage après un déboulé réussi de Messi. Puis, le prodige brésilien se mit en marche. Deux buts de génie, marqués d'un sang froid implacable à la suite de courses de presque quarante mètres, faisaient se lever les ennemis de Barcelone, pour un événement quasiment surréel. 55 000 supporters des "Galactiques" se levant, applaudissant le maître, le génie, et toute la Catalogne. Avec ceci, le Barça avait déjà fait de cette saison quelque chose de mythique. Et les derniers détracteurs de Ronaldinho s'étaient enfin tus, lui laissant fort logiquement gagner un Ballon d'Or qui ne pouvait lui échapper.

Plus rien n'arrêtera ce Barça en championnat. Quasiment invincible, et en particulier au Camp Nou (une seule défaite face à la bête noire, l'Atletico Madrid), le Barça survole la Liga. Personne ne conteste la qualité de jeu des catalans, qui brillent de leur trident offensif composé de Ronaldinho, Messi, et Eto'o.

Trident offensif REM

Malgré la blessure de Xavi, cerveau du milieu de terrain, le club de Laporta continue de gagner les rencontres, n'hésitant pas à faire (enfin) entrer dans le grand bain des joueurs comme Iniesta, qui brillent lors de chaque journée et qui s'érigeront au fil des saisons comme des véritables moteurs de l'équipe.

Le championnat en bonne voie, le deuxième véritable objectif de la saison devient de jour en jour plus important pour la gloire barcelonaise. La Ligue des Champions, désirée de tous devient l'objet le plus convoité par les catalans. Et lors des phases de poules, ceux-ci envoient un message clair à leurs adversaires. Après un premier match poussif à Athènes face au Panathinaikos, les blaugranas enchaînent les matchs splendides, ne laissant aucune chance à ses adversaires de prendre la première place. Udinese ( 4 - 1, 0 - 2), le Panathinaikos ( 0 - 0, 5 - 0), et le Werder Breme ( 0 - 2, 3 - 1) sont incapables de remporter la moindre rencontre face aux catalans. En Europe aussi, le message est clair. Si le Barça joue cette compétition, c'est bel et bien pour la gagner. Et ce, quel que soit l'adversaire.

Et le hasard fera bien les choses. Car il fallait bien que le destin s'en mêle pour que, dès les huitièmes de finale, le Barça puisse prendre sa revanche tant attendue sur son "bourreau" de la saison dernière : Chelsea, et Mourinho. A deux différences près : le match retour se jouera au Camp Nou, où le Barça est tout simplement proche d'être imprenable, et surtout, les catalans, à l'image de leur entraîneur batave ont mûri. Cette fois, toute la Catalogne est prête pour cette vendetta.

Et, malgré les techniques d'intimidation et autres tricheries employées par le club anglais (en outre, rendre la pelouse de leur stade quasiment impraticable), et coups bas durant le match (attentats répétés sur certains joueurs comme Leo Messi), cette fois, le meilleur l'emportera réellement. Les "socis" auront tremblé après l'ouverture du score pour Chelsea par le biais d'un but contre son camp du malheureux Motta, mais, en deuxième mi-temps, la domination des Catalans fut tellement grande, que rien, pas même la "meilleure équipe au monde" d'après son entraîneur ne pourra empêcher Eto'o et compagnie... d'inverser le score et de donner la victoire aux joueurs vêtus de jaune fluo pour l'occasion. Un grand pas venait d'être fait pour la conquête de la Champion's League. Le match retour, au Camp nou, montrera à nouveau la grande capacité des Catalans à contrôler une rencontre et sa maturité évidente. Un nouveau but de génie de Ronaldinho montrera une bonne fois pour toutes que Barcelone était supérieur, et ce ne sera pas un penalty inexistant de Lampard qui ne changera quoi que ce soit. 3 - 2 sur l'ensemble des deux matchs, en route vers les quarts !

A la suite de cette victoire, la confrontation suivante se jouera contre le club de Benfica, entraîné par un certain... Ronald Koeman, unique buteur de l'unique victoire du Barça en Ligue des Champions. Le score de 0 - 0 au match aller et la prestation moyenne des blaugranas maintient le doute pour le match retour, qui se jouera néanmoins au Camp Nou. D'un match brillant, Eto'o et ses compagnons firent encore une fois comprendre à l'Europe entière qu'ils luttaient bien pour le titre. Eliminant Benfica sur le score de 2 - 0 à la suite d'un match contrôlé de bout en bout (On retiendra aussi un penalty raté de Ronaldinho), Barcelone continue son chemin tout doucement, sans faire trop de bruit, mais en étant très surs sur le terrain.

Alors que le championnat continuait sur sa pente victorieuse, toutes les têtes étaient rivées vers la double confrontation décisive face à l'ogre Milanais. A 180 minutes de Paris... C'est à ce moment que les esprits se mirent à véritablement rêver à une nouvelle victoire européenne, à voir le drapeau de la Catalogne flotter pour la deuxième fois au dessus de toute l'Europe. Néanmoins, face à eux se trouvait une des meilleures équipes d'Europe du moment, emporté par un quatuor magique au milieu de terrain, composé - entre autres - de Kaka, Pirlo, Gattuso, et Seedorf. Sans Xavi, le Barça avait toutes les raisons au monde de craindre la bataille du milieu de terrain. Et pourtant, les catalans avaient oublié qu'ils avaient une arme encore peu utilisé dans les rencontres décisives, mais qui, de jour en jour progressait considérablement : Andres Iniesta. Sur cette première rencontre, à San Siro, il mit à terre le prestigieux milieu de terrain italien, permettant aux futurs vainqueurs, de développer leur football sans grande difficulté. Il ne fallait plus qu'une rencontre et une passe de génie de Ronaldinho, et un but somptueux de Giuly. 0 -1 à San Siro, la moitié du travail était faite.

Néanmoins, ce que l'on connaît universellement à propos des italiens, c'est que dominer n'est pas toujours gagner. Si les blaugranas avaient réussi en terre ennemie, cela ne voulait pas pour autant dire que la victoire leur tendait la main au match retour. Il allait encore falloir batailler ferme, et montrer qu'une des autres forces catalanes était cette année là la défense. Et encore une fois - comme il en était devenu coutume cette année - le Barça fut présent au rendez vous. Puyol et Marquez, montrèrent à nouveau à quel point ils étaient capables de museler n'importe quel grand attaquant, ayant cette fois réussi à stopper Shevchenko, Inzaghi, ou encore un milieu très offensif en la présence de Kaka. Le score de 0 - 0 convenait parfaitement au Barça. Et - événement rare en Catalogne - Barcelone se contenta d'un match sans but. La finale était donc là. A Paris, le 17 mai 2006, Arsenal et Thierry Henry seraient les derniers à tenter de bloquer le chemin d'une victoire européenne extrêmement attendue.

Néanmoins, avant cette finale de Champion's League, il restait un autre titre à glaner : celui de la Liga. Car, même s'il semblait impossible de voir l'équipe de Rijkaard rattrapée, il restait préférable de s'assurer le titre au plus tôt. Seul Valence continuait de jouer les troubles fêtes en gagnant toutes ses rencontres, empêchant par là Barcelone d'atteindre la distance nécessaire pour être mathématiquement hors d'atteinte.

Le 3 mai 2006, le Barça joue à Vigo, alors que Valence se déplace à Majorque. Une défaite des joueurs emmenés par Villa donnait dans tous les cas la victoire à leur rival. Néanmoins, pour les catalans, l'heure n'était pas aux calculs, et la tendance générale était de vouloir gagner ce match pour, une bonne fois pour toutes, en terminer avec cette Liga. La défaite de Valence 2 - 1 ne changea, au final, strictement rien. Car le Barça sortit victorieux, avec panache, chez l'adversaire du jour sur le même score que Majorque. La fête pouvait commencer. D autant plus que sur le plan individuel, Xavi avait recommencé à jouer, Ronaldinho était sacré meilleur joueur, et Eto'o pichichi de la saison. La saison de toutes les victoires.

Alors que le titre était enfin remporté, toutes les têtes s'étaient déjà rivées vers l'autre trophée. Celui que Barcelone devait gagner. La Coupe aux Grandes Oreilles, sûrement la plus prestigieuse compétition du monde. Face à eux, Arsenal. Rijkaard avait déjà deux certitudes, et celles-ci étaient loin d'être positives : ni Xavi, ni Messi ne pourraient jouer cette rencontre, étant tous deux encore physiquement trop faibles pour pouvoir tenir une finale. Deux de ses joueurs clés étaient donc déjà perdus. Wenger lui, pouvait compter sur tous ses joueurs. La confrontation s'apprêtait donc à être tout simplement explosive.

Avant le début de la rencontre, le Barça restait tout de même légèrement favori, mais les paris restaient ouverts. Face aux catalans, on retrouvaient entre autres, des joueurs comme Hleb, Fabregas, Touré, Llunjberg, Pires, et bien sur, Thierry Henry, alors ardemment convoité par... le Barça.

Le début de la rencontre était débridé. Alors que l'on s'attendait à voir lors des quinze premières minutes deux équipes qui s'observent, les vingt-deux acteurs de la rencontre sont entrés à mille à l'heure dans cette finale. L'avantage lors du début de match était aux anglais, qui, par leur combativité et leur jeu offensif exemplaire, gênaient considérablement les catalans. Henry, par deux fois - et en moins d'une minute -passe proche de l'ouverture du score, mais Valdes, lui aussi brillant arrête à chaque fois les tentatives du canonnier d'Arsenal.

Lehmann fauche Eto'o

Petit à petit, le onze de Rijkaard revient dans la rencontre. La domination territoriale anglaise se fait bien plus maigre, et le Barça reprend le contrôle du match. Giuly lance le premier avertissement d'une frappe que Lehmann capte sans souci. Et à la dix-huitième minute, cette finale, déjà épique, le devient plus encore. Eto'o s'échappe et file droit au but. Irrattrapable. Face au gardien allemand, Eto'o signe un crochet. Inarrêtable. Du moins, régulièrement. Car, avec ses jambes, Lehmann fauche le buteur camerounais qui s'écroule. La balle continue de rouler, dans les pieds du petit français Giuly qui, seul face au but rentre la balle dans les filets sans la moindre difficulté. Alors que les blaugranas commencent à célébrer le but, Hauge, l'arbitre norvégien de la rencontre commet sa première aberration. Refusant le but, il préfère revenir à la faute, expulsant par la le portier d'Arsenal, et "offrant" un coup franc impossible à marquer. Sur cette action se produit un fait extrêmement rare : en effet, ce ne sont pas que les joueurs anglais qui se plaignent de l'expulsion de leur gardien, mais aussi la totalité des joueurs blaugranas, qui auraient bien plus préféré mener, plutôt qu'être en supériorité numérique. Le coup franc du 10 brésilien ne donnera rien. 0 - 0, et les vingt-deux joueurs se sentent trahis par cette mauvaise décision arbitrale, qui a préféré faire parler le règlement que la beauté du jeu.

Lehmann expulsé

A partir de ce moment, la physionomie du match devient tout autre. Les joueurs de Wenger délaissent le jeu offensif, préférant défendre chèrement leur moitié de terrain et attendre les (rares) contres. La rencontre s'éteint progressivement, et ce malgré la bonne volonté des espagnols à vouloir inscrire ce but d'ouverture. Et, à la 37è minute, Hauge commet sa deuxième grossière erreur de la rencontre. Touré tente un petit pont au vingt cinq mètres sur Puyol, et s'effondre, simulant grossièrement, le capitaine catalan ne l'ayant pas même effleuré. Et pourtant, l'arbitre norvégien siffle un coup franc en faveur du joueur ivoirien. Sur celui-ci, Henry adresse un centre millimétré pour la tête de Sol Campbell, qui, profitant de la largesse de la défense catalane va crucifier Valdes, logiquement impuissant sur cette action.

Le Barça se sent de plus en plus maudit. Deux erreurs d'arbitrages ont tout simplement inversé le score logique. Et pourtant, en moins de temps qu'il ne fût pour le dire, le Barça se rejeta corps et âme dans la bataille. Le pressing étouffant continua d'exister, et la possession des joueurs menés devint impressionnante. A la quarante-septième minute, Ronaldinho trouva parfaitement Eto'o dans la surface, qui, à la vitesse de l'éclair se retourna, laissa sur place Campbell et tira du gauche sur Almunia, qui dévia la balle au prix d'un arrêt réflexe sur... le poteau. Le Barça, sur ces quarante-cinq premières minutes. Le titre, tant attendu, tant désiré allait-il leur échapper au dernier moment ?

Rijkaard lui, ne voulait en aucun cas perdre cette finale. Sa finale. Sur cette rencontre, le coach batave offrira son meilleur coaching depuis qu'il est arrivé au club. En faisant tout d'abord entrer Iniesta à la place d'Edmlson, dès le retour des vestiaires, le jeu blaugrana gagna nettement en technique et fluidité. La situation restait la même. Barcelone essayait désespérément de marquer le but de l'égalisation tandis qu'Arsenal continuait de défendre à tout prix, s'offrant même quelques contres extrêmement dangereux. Henry et Ljungberg, par deux fois furent stoppés par un brillant Valdes, d'une claquette superbe pour le suédois, et d'un plongeon parfait pour le français. Le portier catalan permettait de garder l'espoir dans les cœur de tous les "aficionados".

A la soixantième minute, Van Bommel sortit pour Larsson, qui apporta un joueur de plus dans la surface d'Almunia. Néanmoins, la forteresse anglaise pliait, sans pour autant tomber. Le temps se faisait extrêmement court pour les joueurs barcelonais, et tous leurs supporters, qui, dans le monde entier se mordaient les ongles, se passaient les mains dans les cheveux, sans le moindre bruit. Non, ce titre ne pouvait échapper à la meilleure équipe d'Europe. Non. A la 72è minute, Rijkaard fit son dernier remplaçant, enlevant Oleguer trop défensif par Belleti, bien plus axé sur le jeu en attaque. Il fallait que ça passe. Et, à la 76è minute, le Barça, réussit à passer un enchaînement parfait : Van Bronckorst donna la balle à Eto'o, qui remisa sur Iniesta, qui lui mit le ballon dans la surface pour Larsson qui dévia pour Eto'o, lancé, qui crucifia Almunia ! 1 - 1, et partout dans le monde, on entendit crier les "socis" du monde entier dont 4 représentants chanceux du Clan qui étaient présents dans les gradins du Stade de France.

Cette fois, Barcelone ne pouvait plus perdre. Quatre minutes plus tard, la balle tombait dans la surface sur Larsson, qui dévie sur Belleti, qui excentré côté droit glisse la balle entre les jambes d'Almunia et donne l'avantage au Barça. Le défenseur brésilien se tient la tête, n'arrivant même pas à croire à l'exploit qu'il vient de réaliser. Cette fois, les "socis" pleurent. Et de joie. Les dix dernières minutes sont longues, stressantes, mais réussies. Les blaugranas ne donnèrent pas une chance aux anglais d'égaliser. Le Barça est Champion d'Europe. Cette nuit du 17 mai restera à jamais inoubliable. Eto'o, Ronaldinho, Giuly, Iniesta, tous soulèvent se trophée tant mérité et qu'il aura été impossible de leur prendre. Chapeau bas.

Et c'est sur cette magnifique rencontre que la saison se termina officieusement. La victoire en Champion's League, ajoutée à la victoire en Liga, apporte un doublé historique. Rijkaard entre dans l'histoire comme l'entraîneur ayant gagné deux championnats d'affilée à Barcelone, et devient aussi un des rares entraîneurs à avoir gagné la C1 tant en tant que joueur et en tant qu'entraîneur.

Second Titre en C1

Ronaldinho prouve à tout le monde qu'il mérite par mille fois son ballon d'or. Eto'o gagne son duel contre Henry et montre bien qu'il est un des plus grands buteurs du monde. Iniesta gagne sa place au Mondial. Marquez et Puyol sont considérés comme une des meilleures doublettes défensives du moment. Belleti rentre dans l'histoire. Larsson est considéré comme un grand bonhomme du football, tant sur le terrain qu'en dehors. Giuly, délaissé par Domenech prouve par sa titularisation en finale de Champion's League qu'il reste un excellent joueur. Deco est considéré comme un des meilleurs milieux d'Europe. Et le drapeau de la Catalogne flotte sur l'Europe. 2005/2006 restera la saison de toutes les victoires, collectives, individuelles, mais aussi une des plus belles, souvent oubliés par de nombreuses équipes européennes : celle de la philosophie du beau jeu.