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En Une | Copa Del Rey | jeudi 5 mars 2009 à 02:40
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Mené 1-0, puis réduit à 10, le Barça a souffert. Mais un penalty arrêté par Pinto et l'entrée de Messi ont écarté le fantôme de Getafe et ouvert les portes de la finale de la Coupe du Roi aux protégés de Guardiola.
Après avoir fait jouer son équipe type lors des quatre derniers matches, et fort de l’avantage arithmétique du match aller (2-0 au Camp Nou), Pep Guardiola alignait logiquement une équipe de « coiffeurs » pour cette deuxième manche à Majorque de la demi-finale de la Coupe du Roi. On retrouvait ainsi Pinto dans les cages, et devant lui une ligne de quatre composée de Alves, Piqué, Puyol et Caceres. Au milieu, le trio Touré-Busquets-Keita était chargé de la récupération et de l’organisation du jeu. Enfin en attaque, on ne retrouvait que Bojan comme attaquant de métier du fait de la présence dans les couloirs de Hleb et de Iniesta.
Ce dernier, tout juste remis de sa blessure musculaire qui l’avait privé du match à Lyon, semblait tout particulièrement en jambe puisqu’il n’attendait pas plus d’une centaine de secondes pour passer en revue toute la défense majorcaine. Hélas ce rush messiesque hallucinant était conclu d’une frappe trop molle de l’intérieur du droit qui ne pouvait pas surprendre Lux.
Autant être clair, ce fut là le seul éclair blaugrana de toute la première mi-temps. Sur une pelouse glissante, balayée par le vent, le spectacle offert par les 22 acteurs était très faible. Beaucoup de fautes, beaucoup d’approximations. On ne nous en voudra donc pas de passer directement à l’ouverture du score de Majorque dans les arrêts de jeu de la premières mi-temps, à l’occasion de sa première frappe cadrée (1-0, 46’)… On ne change pas les « bonnes » habitudes côté Blaugrana, après un apathie général au moment de gêner Castro le frappeur, lequel eut néanmoins la classe d’expédier un missile dans la lucarne.
1 à 0 à la mi-temps, le mauvais rêve catalan qui dure depuis plusieurs matches et qui, pour l’instant, n’a pas débouché sur une situation catastrophique (ballottage favorable en C1 et toujours 4 points d’avance en Liga), semblait devoir se poursuivre…
Et même se transformer en cauchemar dès le retour des vestiaires avec tout d’abord un but refusé pour hors-jeu (la réalisation TV ne donnant pas un angle convenable, on ne se permettra pas de douter de l’arbitre…) puis ensuite l’expulsion de Caceres pour une faute dans la surface en position de dernier défenseur !
Rouge et penalty, c’était la double peine à la 59ème minute pour l’Uruguayen dont l’intervention était plus impressionnante à vitesse réelle qu’au ralenti. Voilà qui laissait le Barça réduit à 10 et bientôt KO à n’en pas douter !
C’était sans compter sur Pinto qui remportait son duel après avoir déstabilisé par son comportement le tireur insulaire. Il s’agissait là incontestablement du tournant du match, car à 2-0, on n’aurait plus donné très cher de Barça là…
La suite de la partie était marquée par de nombreux changements avec côté Barça les entrées de Marquez pour Iniesta et de Messi pour Bojan. L’Argentin, positionné en avant-centre allait rapidement se mettre en évidence en provoquant l’expulsion de Josemi, à la suite d’une jolie passe dans le dos de la défense de Daniel Alves (63’). A 10 contre 10 à moins d’une demi-heure de la fin, le ciel s’éclaircissait enfin bien que la partie replongeait dès lors dans le très quelconque avec un Barça gestionnaire et opérant en contre. Profitant d’une énorme toile de la défense centrale majorcaine sur un renvoi peu subtile de Piqué, Messi offrait finalement la délivrance en égalisant d’une jolie balle piquée (1-1, 81’).
Le score en restait là, ce qui permettait ainsi au Barça de finir le match dans un position très confortable et au coup de sifflet final d’obtenir son billet pour la finale qui se disputera à Mestalla face à Bilbao, tombeur surprise du FC Séville. L’essentiel était assuré. Onze ans après le doublé Liga-Copa, deux ans après le cauchemar du Coliseum Alfonso Perez, le Barça est de retour en finale de Coupe du Roi. Voilà pour les réjouissances de la soirée.
Pour le reste, le coup de mou barcelonais est toujours là. Bien que très remaniée (pas de banc, pas de banc, pas de banc, toujours le même refrain), l’équipe de Guardiola a encore beaucoup inquiété ce soir avec un jeu extrêmement pauvre et une assise défensive très fragile. Le mental des joueurs est indéniablement touché par la mauvaise série actuelle. La confiance accumulée depuis des mois a disparu, laissant apparaître une équipe encore traumatisée par ses deux dernières saisons calamiteuses. La première partie de la saison absolument fantastique n’était pas un mirage, mais elle n’a non plus fait table rase du passé. La période actuelle ne fait même au fond que rappeler que la chute peut être tout aussi brutale que l’ascension. Il ne peut jamais y avoir de relâchement au très haut niveau.
Les prochains matches seront décisifs pour savoir comment va pencher la fin de saison du Barça. Rien n’est perdu, bien au contraire, mais c’est encore très loin d’être gagné.
Espérons ainsi que la lumière que l’on tente d’apercevoir au bout du tunnel ne soit pas celle des phares du train qui arrive en sens inverse.
Pinto : 7
Certes un penalty, c’est souvent la loterie, et le gardien est entre les mains du tireur. Mais le comportement provocateur de Pinto a sans aucun doute contribué à faire vaciller le tireur qui a complètement bâclé sa tentative. Décisif donc.
Alves : 5
Une mi-temps plus que médiocre pour le Brésilien, qui à l’image de l’équipe a un serieux coup de pompe actuellement. Mieux en deuxième mi-temps notamment une fois à 10 contre 10 où il a pu profité de l’espace pour montrer quelqu’un de ses talents de contre-attaquant. Un joli coup franc (cadré surtout contrairement à tous ceux qu’il a tiré depuis un mois !).
Piqué : 5
Passif sur le but de Majorque. Un joli tacle en seconde période dans la surface.
Puyol : 4
En difficulté face à Keita.
Caceres : 3
Le jeune chien fou a encore frappé avec une intervention kamikaze qui lui a valu un rouge et coûte un penalty. S’il a des qualités de vitesse, il les exploitent mal par un placement approximatif. Techniquement très limité pour jouer au Barça.
Touré : 4,5
Quelques bons passages avec le Touré qu’on aime : directif, tranchant, propre. Mais globalement une copie très quelconque.
Keita : 3,5
Ce n’est pas de l’acharnement mais force est de constater que les performances transparentes succèdent aux performances transparentes.
Busquets : 3,5
Encore une prestation très faible du canterano pourtant si brillant lors de la première partie de saison. Un abattage au milieu très faible et du déchet.
Hleb : 4
Quelques petits éclairs qui ont rappelé qu’il a du talent. Le tout noyé dans du néant. Remplacé en toute fin de match par Xavi.
Bojan : 5
Une performance honorable vu son isolement. Il a tenté de mettre un peu de verticalité avec des prises de balles souvent intéressantes.
Remplacé par Messi : doublement décisif.
Iniesta : 6
Le seul à avoir apporté du danger en première mi-temps. Il s’est éteint progressivement.
Remplacé par Marquez pour faire face à l’expulsion de Caceres.
Real Majorque : Lux ; Josemi, Ramis, Navarro, Corrales (Aduriz, 78'), Martí, Castro (Scaloni, 73'), Mario (Cleber Santana, 61'), Arango, Keita, Webo.
FC Barcelone : Pinto ; Alves, Piqué, Puyol, Cáceres ; Busquets, Touré, Keita ; Hleb (Xavi, 85'), Bojan (Messi, 58'), Iniesta (Márquez, 53').
Arbitre : Antonio Rubinós Pérez.
Avertissements : Josemi (29'); Touré (34'); Pinto (36'); Aduriz (37'); Piqué (49'); Ramis (59'); Corrales (70'); A. Keita (85').
Expulsions : Martín Cáceres (49'); Josemi (deux avertissements 29' et 64').
Buts :
1-0, Castro (46')
1-1, Messi (81’)
Crédits : sport.es ; elmundodeportivo.es
Posté par javito
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