Array
En Une | Copa Del Rey | vendredi 1 février 2013 à 01:41
|
|
Le Barça concède le match nul au Bernabeu dans cette demi-finale aller de la Copa. La décision se fera au Camp Nou.
Un clasico tous les 6 semaines, c'est la moyenne qui s'établit depuis deux ans et demi. Cette saison, les habitudes ne changent pas, pour la troisième année d'affilée, les deux géants d'Espagne se rencontrent en Copa del Rey. La demi-finale aller se joue au Bernabeu, où le Real rentre dans un mois décisif qui conditionnera sa saison. Cela commence par ce premier round en coupe, avec des absences et pas des moindres ! Casillas, Pepe sont blessés, Ramos, Coentrao et Di Maria suspendus. En coulisse, le club merengue s'est dépêché de récupérer Diego Lopez indésirable à Séville. De retour dans son club de formation, l'ancien portier de Villarreal a l'expérience du haut niveau pour lui.
D'ailleurs, José Mourinho titularise directement Diego Lopez. Devant lui, une charnière Essien, Varane, Carvalho, Arbeloa. Xabi Alonso-Khedira s'occupera de la récupération. Et devant, une ligne Cristiano Ronaldo, Özil, Callejon chargeront d'épauler Karim Benzema placé à la pointe de l'attaque.
Le Barça se présente avec un effectif au complet. Malgré quelques légères secousses ces dernières semaines, le leader du championnat a tout pour aller défier le Real sur ses terres. Mais un clasico reste un clasico. Vilanova toujours chez l'Oncle Sam, Jordi Roura aligne l'équipe classique, avec Pinto dans les cages. Pour le reste c'est le "once de gala" habituel, de la charnière championne du monde aux latéraux tgv. Et les cinq jugones qui accompagnent Pedro.
L'ambiance est digne des grands rendez-vous, le Real donne le coup d'envoi et les catalans récupèrent directement le ballon. À la perte du cuir, les merengues entonnent un pressing vif, ce qui pousse les blaugranas à la faute, Piqué empêche Cristiano Ronaldo de passer et obtient un bon coup franc. Pinto sort la parade dès la première minute de jeu. Comme à son habitude dans les clasicos à Madrid, les locaux démarrent pied au plancher et s'installent dans le camp adverse pour presser. Et comme toujours, les catalans peinent à entrer directement dans le match et commettent parfois des erreurs de transmission. Mais petit à petit le Real commence à patienter, s'organise dans un 4-4-2 en phase défensive. Le but, bloquer les ailes mais surtout concentrer un maximum de joueurs dans le cœur du jeu catalan dès la relance. Les visiteurs tentent tout de même d'entamer des phases de possession, mais un jeu direct est plus recherché. Servi par Messi, Fàbregas tente une frappe dans la surface, le ballon revient dans les pieds de la Pulga mais ce dernier est hors jeu (11'). L'intensité est forte, les madrilènes opèrent bien leur phases de possession, et font reculer le bloc catalan. Mais de l'autre côté, le Barça semble mieux dans son match. Iniesta louche pour Alba dans la surface mais l'arrière gauche espagnol rate complètement sa volée (13').
Surpris par des merengues plus attentistes, le Barça tente de répondre par un jeu moins "handball" lors de sa possession, mais cela n'apporte pas de réelles satisfactions. Plutôt pris dans le rythme imprimé par les hommes de José Mourinho, les culés réagissent, et sont poussés à évoluer parfois en contre. Mais avec des joueurs de ballons tels que Iniesta et Fàbregas, il est difficile de se projeter rapidement vers l'avant. Quelques pertes de balles sont à signaler, Xavi en est le symbole, le Maestro n'arrive pas à se défaire du piège concocté par le milieu adverse. Ce qui provoque des situations parfois dangereuses, sur une perte de Piqué, Cristiano Ronaldo file vers les buts mais Dani Alves défend bien et prend le dessus sur le portugais (17'). Benzema ensuite, centre devant le but, Cristiano Ronaldo est trop court pour reprendre le ballon de la tête (19'). La rencontre s'équilibre, la gonfle va d'un camp à l'autre. Bon coup franc pour le Barça à une vingtaine de mètres, Xavi s'élance et c'est la barre (21') ! Chaque attaque est synonyme de danger, Carvalho n'appuie pas sa passe en retrait, Cesc évite la sortie de Diego Lopez mais est trop excentré pour tirer vers le but. Alors, il sert Xavi en retrait qui contrôle et frappe mais Varane sauve sur sa ligne (24'). Sur une perte de balle au milieu de terrain, le Real attaque rapidement, Benzema est servi dans la surface. Prêt à armer sa volée, Piqué revient le gêner et l'ancien lyonnais se précipite dans son geste, cela passe juste à côté des buts de Pinto (27').
Malgré l'équilibre entre les deux équipes, le Barça peinent à déployer son jeu. Le côté gauche est souvent déserté par les deux occupants que sont Iniesta et Fàbregas. Dans un soucis de ne pas ouvrir d'espaces, Jordi Alba modère ses montées. Mais les solutions de passes ne sont pas les bonnes alors que l'opportunité de créer le danger est évidente. Alves obtient un coup franc assez excentré, Messi le frappe mais ce n'est pas cadrer (32'). Là où le Real se détache de ses clasicos habituels, c'est dans la gestion de l'effort. Les merengues répètent moins les pressing intenses, savent alterner entre la patience dans leur camp et le pressing dans le camp adverse. Autre paramètre, la possession des locaux est mieux gérée. Cela fonctionne puisque les coéquipiers de Puyol ne semblent pas en mesure de trouver la solution. Callejon centre fort devant le but, Alves vient in-extremis enlever le ballon à un Benzema qui n'attendait que ça (36').
Ce sera la dernière réelle occasion de ce premier acte, où le Real mène aux points. Après un début en fanfare des merengues, le match s'est plus équilibré, mais le problème posé par les champions d'Espagne n'a pas été réglé par le Barça. Des catalans qui bafouillent un peu leur football, parfois le jeu trop direct (au sol), parfois le contre, il y a comme un contraste entre une défense exemplaire et une attaque plutôt absente.
La seconde période reprend, avec les mêmes onze sur la pelouse. Le Real repart sur le même rythme, Benzema s'appuie sur Cristiano Ronaldo, efface Puyol d'une feinte mais sa frappe passe au dessu (47'). Le Barça revient avec une meilleure maitrise tout de même, les merengues paraissent un ton en dessous qu'en première mi temps, et les catalans semblent mieux installés. Callejon relance dans l'axe, Messi anticipe pour servir Fàbregas qui file tromper Diego Lopez, 1-0 en ce début de second acte. Sur une erreur merengue, les blaugranas en profitent directement et confirment une meilleure entame que le rival. Fàbregas est monté un peu plus haut pour permettre à Messi et Pedro d'être moins esseulé. Les visiteurs entrent dans un temps fort, et les madrilènes n'arrivent plus à imposer le même rythme effréné que lors des quarante cinq premières minutes. Xavi lance Fàbregas d'un long ballon, l'ancien gunner accélère mais Varane revient en force et effectue un tacle pour sauver les siens (56').
Après un premier quart d'heure assez tourmenté, le Real reprend quelque peu ses esprits. Essien effectue un centre fuyant, Cristiano Ronaldo se fait oublié et met la tête mais le ballon file juste à côté (60'). Dani Alves tente le tir excentré, Diego Lopez est à la parade (63'). Le Real tente d'aller égaliser, mais la défense est tout simplement héroïque. Özil côté droit centre pour un Cristiano qui arrive en pleine vitesse, mais Piqué chipe le ballon au portugais en taclant intelligemment (66'). Le Real pousse, mais n'est pas à l'abri d'un contre. Alves est lancé côté droit vers la surface, le brésilien temporise, donne en retrait pour Fàbregas qui reprend le ballon d'une demie volée, ça passe juste au dessus (70'). Il y a indéniablement la place pour tuer le match, énième corner merengue, c'est dégagé par la défense. Les blaugranas partent en contre, Fàbregas lance Pedro parti à la ligne médiane, l'ailier espagnol accélère sur toute la moitié de terrain, fixe un Diego Lopez resté figé sur sa ligne et pique son ballon juste à côté (73'). C'était la balle de match pour le natif des Canaries mais le manque de lucidité après une telle course l'empêche de scorer.
Malgré les opportunités, et une certaine supériorité des barcelonais, le jeu parait toujours brouillon et les côtés sont souvent oubliés dans les choix de passe. Le Real a un genou à terre mais n'abdique pas pour autant, et fait comprendre qu'il peut égaliser. Il reste une dizaine de minutes, les merengues obtiennent un corner imaginaire. Coup de pied de coin dégagé par la défense, Modric sert Özil côté droit. L'allemand centre dans le paquet et Raphaël Varane surgit pour placer un missile de la tête, 1-1. Dans une période où les protégés de Mourinho paraissaient plutôt à l'agonie, les voilà relancés grâce au néo international français qui confirme son très bon match. Dans la foulée, los blancos attaquent, Özil centre vers le second poteau pour Cristiano Ronaldo et Alves vient sauvé les catalans d'un possible retournement de situation (83'). Puis, l'euphorie générale semble retomber, après une forte intensité durant toute la rencontre, les deux équipes se permettent de souffler, comme si le nul arrangeait tout le monde. Mais le repos n'a duré que quelques minutes, Jordi Alba servi dans la surface frappe et Diego Lopez se détend (88'). C'était la dernière carte du Barça, au tour des locaux de jouer la sienne. Durant les arrêts de jeu le club de la capitale pousse, mais Alves est encore là pour dégager le ballon. L'ultime situation dangereuse sera une volée lointaine repoussée par Puyol.
Le score en reste là, dans ce match de très haut niveau. À la suite du match, le sentiment général est mitigé. La satisfaction du résultat est gâchée par cette sensation de frustration. Si le score final permet aux catalans d'être qualifié au coup d'envoi du match retour, le contenu, lui, est nettement plus discutable.
Comment expliquer le gouffre entre la prestation défensive et celle des attaquants ? Derrière, les joueurs ont été à la hauteur de l'évènement, devant, les joueurs paraissaient fébriles, sans idée ni créativité. Le mérite aussi à l'adversaire d'avoir su proposer une réelle intensité, une bonne agressivité (malgré les crises d'Arbeloa et Xabi, une maladie incurable) dans l'impact mais surtout, une variété entre le pressing haut et le repli dans leur camp. Sans oublier la bonne utilisation du cuir qui n'a fait que reculé les catalans qui ont plusieurs fois eu recours au contre.
La seconde période est meilleure, mais brouillonne dans l'animation. Les mauvais choix ont été fait, et le manque de réalisme (mais la capacité à se créer les occases franches) a été fatal sur la fin puisque l'adversaire est revenu au score.
Alors, comment expliquer le mauvais visage ce soir ? Est-ce le traditionnel coup de moins de bien qui est avancé au mois de janvier ? Ou bien l'absence de Vilanova qui a une grande capacité de lecture tactique pendant un match ? Mais comment occulter les choses positives comme la défense, la force offensive et cette supériorité qui revient au fil des minutes ?
Peu importe les questions, ce Clasico met tout le monde dans tous ses états.
Pinto : 7
Dès la première minute il est mis à contribution. Le second de Valdes a de l'assurance sur ses prises de balles et dans son jeu au pied. Pinto montre que l'équipe peut compter sur lui dans sa compétition, il ne peut rien sur le boulet de canon de Varane.
Alves : 8
La tendance prenait forme depuis quelques temps, ce soir Dani est redevenu Alves. Au delà de son activité incessante sur le côté, le latéral brésilien s'est montré au top défensivement, se montrant parfois héroïque. C'est quand il revient au top que le fossé se creuse entre lui et le reste des latéraux.
Piqué : 9
L'homme du match côté catalan. À l'image de sa saison, et quand il est à son meilleur niveau, c'est à dire une montée en puissance qui le rend infranchissable. Ce soir, Piquenbauer était dans tous les bons coups en défense, le genre de prestation qui fait rappeler à tout le monde quel défenseur il est.
Puyol : 8
Dans le même rythme que ses compères défensifs, avec un léger ton en dessous. Mais cela n'enlève rien au match du capitaine catalan. Comme toujours, il dirige les siens et est le garant mental de ses troupes. Quand Piqué se plaint d'un jet de briquet, c'est Puyi qui lui somme de se remettre dans son match. Quand il reste une poignée de seconde et qu'Özil arme une volée, c'est lui qui se jette pour éviter une situation dangereuse. El Capità, une légende.
Alba : 7
Moins aventurier, l'ancien valencian a néanmoins assuré en défense. Entre Callejon, Cristiano et Özil, il a su tenir son couloir. Et quand il est monté aux avants postes il a deux balles de buts. Mais Jordi Alba parait beaucoup plus fatigué ces derniers temps.
Busquets : 7
Le seul à surnager dans le milieu. Il a tenté d'amener de la sérénité nécessaire pour relancer proprement. Sa couverture a été précieuse par moment.
Xavi : 4.5
Noyé. C'est un peu l'impression que le Maestro a donné. Peut être c'est la configuration du premier acte ou une réelle fatigue, toujours est-il que la maquina a commis pas mal d'erreurs dans son jeu.
Cesc : 5.5
Son but sauve sa prestation. Mise à part ce fait de jeu, l'ancien gunner a laissé tomber ses tâches défensives. Le pressing n'y était pas, son manque de vitesse a fait défaut lorsque l'équipe était contrainte au contre. Pas vraiment dedans malgré un légier mieux en seconde période. Il cède sa place à Thiago dans les cinq dernières minutes. Le nouvel entrant a amené un peu plus de calme dans la circulation.
Iniesta : 5.5
Pareil que son compatriote espagnol. Le néant en ce qui concerne le pressing et le repli. Quelques mauvais choix mais aussi des gestes parfois hors du commun du Manchego. Mais dans l'ensemble, ça reste mitigé.
Messi : 4
Ce soir la Pulga a décidée de ne pas jouer. Pourquoi ? Parce que. Alors, il a offert peu de solutions dans ses appels, et s'est entêté à trop garder la gonfle. Une passe décisive, c'est tout. De loin la plus mauvaise prestation de l'argentin.
Pedro : 5.5
Combattif, comme toujours, Pedro a parfois dût épaulé Alves. Mais il a peu été servi dans de bonnes conditions, parfois il a été oublié. Pour le côté négatif, il rate la balle du KO. Il est remplacé par Alexis Sanchez qui a suivi le troupeau inoffensif.
Real Madrid : Diego López; Essien, Varane, Carvalho, Arbeloa; Khedira, Xabi Alonso; Callejón (Modric, min. 58), Ozil, Cristiano Ronaldo et Benzema (Higuaín, min. 63).
FC Barcelona : Pinto; Alves, Piqué, Puyol, Alba; Sergio Busquets, Xavi, Cesc (Thiago, min. 85); Pedro (Alexis, min. 76), Messi et Iniesta.
Arbitre : Clos Gómez
Avertissements : Carvalho, Callejón et Alonso pour le Real Madrid. Piqué, Alves et Puyol côté Barça.
Buts : 0-1, min. 50, Cesc. 1-1, min. 81, Varane.
78 000 spectateurs.
Posté par Tele-Santana
Article lu 5856 fois