Array Le carnet de Neeskens - FC Barcelona Clan

Article | Johan Neeskens | mardi 5 septembre 2006 à 23:08  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Johan II n'a pas peur qu'on le compare avec Van Gaal pour le fait d'utiliser un carnet. Il sait que celui qui dirige est Rijkaard mais il le comptera sur lui pour l'aider. Neeskens se démarque de la manière d'agir du viscéral Ten Cate: "Je suis moi et je ne changerai pas ma manière d'être".

Même s'il a occupé moins de couvertures que Gudjohnsen, Thuram et Zambrotta, l'arrivée de Johan Neeskens a été un grand transfert pour le Barça. Le Hollandais, parfait connaisseur du club et de la particularité des supporters azulgranas, est entré dans le corps technique pour combler le trou laissé par le départ de Ten Cate. Il est certain qu'il le fera, mais à sa manière, avec son style et d'une autre forme que Henk, le viscéral.

Johan Neeskens et son carnet.

Un des traits qui caractérisent Johan II est qu'il utilise un carnet pendant les matchs afin de noter les détails du jeu qui peuvent s'améliorer et qu'il faut corriger. 'Nees' n'a pas peur qu'on le compare à Van Gaal, entre autres car il ne voit aucune connotation négative au fait d'utiliser un bic et un carnet pour essayer de mieux faire son travail! C'est ainsi qu'est Neeskens, un type posé qui sait que pour transmettre un message cohérent il ets préférable d'être tranquille que de se perdre dans des cris.

Johan ne comprend pas "pourquoi y a t'il tant de curiosité avec le carnet. Pendant le match il peut se passer des choses que tu n'as pas prévu et moi je note ce qu'il peut s'améliorer pour le commenter à la mi temps. Frank aussi me demande que je prenne des notes. Il n'y a pas de problème. Si quelque chose ne va pas, tu le notes et en parles avec l'équipe et c'est tout". 'Nees' n'a pas peur qu'on l'associe avec Van Gaal pour son carnet. "Chacun fait son boulot comme il veut. Pourquoi je vais avoir peur qu'ils me comparent avec un autre entraineur ? J'ai beaucoup de respect pour la manière de travailler des autres et j'espère qu'il se passe la même chose pour moi. J'ai toujours utilisé un carnet de notes et je crois que jusqu'à présent ça m'a bien servi".

Neeskens est un homme indépendant, et la meilleure preuve est qu'il admet que parfois il n'est pas d'accord avec Rijkaard, quelque chose qui, selon lui, est très sain. "Rijkaard, Eusebio, Unzué et moi on discute de tout. Naturellement il n'y en a qu'un qui dirige et c'est Frank. Mais des fois nous ne sommes pas d'accord sur un nom ou deux dans le onze et nous le disons. Il nous écoute et au final il décide. Je crois que c'est bon pour un entraineur que ceux qui l'entourent ne lui donnent pas toujours la raison. Quand j'étais premier entraineur je n'avais pas envie que mon second soit toujours d'accord avec moi, qu'il passe l'année à me dire que j'avais raison. Nous nous entendons tous les 4 bien, mais diverger enrichit".

Cela dit, jusqu'à présent, Neeskens a coïncidé avec les décisions techniques de Rijkaard "entre 90 et 100% car nous avons la même philosophie et nous coïncidons sur le fait qu'il n'y avait pas à forcer ceux qui ne sont pas en forme".

La philosophie de Johan II est claire: les problèmes du vestiaire sont discutés par les 4 techniciens mais celui qui décide est Rijkaard. C'est pour cela que, suite à la "fuite" de Eto'o, c'est Frank qui a parlé avec le camerounais: "Nous avons parlé de ce qu'il s'est passé entre entraineurs parce qu'il s'agissait d'une affaire de vestiaire, mais au final ce fut Frank qui a parlé avec Eto'o. Moi je ne lui ai pas parlé parce que celui qui dirige l'avait déjà fait". Ten Cate lui parlait, et beaucoup, avec les footballeurs, on s'en rapelle. La réponse de Neeskens est cohérente: "Il faut voir si Ten Cate parlait avec les joueurs après seulement 1 mois au sein du club. Moi je ne pense pas, je pense qu'il a eu besoin de temps pour s'adapter et connaître la mentalité de chaque joueur".

Sa version sur la défaite contre Seville est pour le moins plausible: "Peut être qu'il puisse paraître que nous avons joué trop relaché mais il faut savoir que le Barça a disputé 4 matchs en 9 jours, tandis que Seville avait passé tout l'été à attendre ce match. Ils ont joué à 120% et en plus ils ont une bonne équipe. Nous sommes des humains, pas des robots et en face il y avait une équipe très motivée qui s'est retrouvée à gagner après 7 minutes de jeu. Après le 1-0 ils se sont repliés et ont attendu nos erreurs. Pour voir du spectacle, il faut que les 2 équipes veulent attaquer, et ce jour-là une seule voulait le faire".

Le Hollandais préfère "ne rien dire" quand on lui dit que c'est étrange que l'équipe eût la matinée de libre le jour de la finale de Monaco. "Ce sont des choses de club et il n'y en a qu'un qui décide, le mister. S'il donne la permission c'est son problème". "Cela dit -il précise-, nous n'avons pas non plus perdu car l'équipe a eu la matinée libre". Johan n'a pas beaucoup apprécié la tournée américaine parce que "la préparation physique n'a pas pu être bonne", bien qu'il la justifie car "nous savons que le Barça est un club si grand qu'il est normal qu'il est à l'écoute du marché pour gagner de l'argent".

Neeskens, qui connait le club, admet que "pour la Ligue des Champions le Barça est le favori, et encore plus après avoir gagné la dernière édition. L'année passée nous avons été les meilleurs et tout le monde nous attendra au tournant". Depuis que la Coupe d'Europe s'appelle la Champions, aucune équipe n'a su la remporter 2 fois de suite, mais Johan II rapelle "qu'avec l'Ajax je l'ai gagné 3 fois d'affilée". "Cela dit nous avons parlé de gagner les 7 titres parce que la presse nous le demandait".

C'est sûr, 'Nees' pense comme Rijkaard que "en restant, Saviola est un de plus dans l'équipe. Moi, comme joueur, je voulais toujours jouer mais il sait quelle est sa situation, quels attaquants nous avons et sa décision est de rester".

 

“Je crierai seulement quand ce sera nécessaire, mais pas toujours”

Neeskens se démarque de la manière d'agir du viscéral Ten Cate: "Je suis moi et je ne changerai pas ma manière d'être".

Ils ont du informer Neeskens que son prédécesseur, Henk Ten Cate, avait le cri facile. Il ne se défilait pas à l'heure de pousser la gueulante! Johan II sait qu'il ne sera pas le clône de l'ex adjoint de Rijkaard: "J'ai toujours été très tranquile en tant que personne et je le suis aussi comme entraineur. Avant les matchs nous sommes tous tendus mais tu dois toujours être bien pour ne pas te laisser emporter par les émotions. Parce que pendant la mi temps il faut parler avec les joueurs de comment va le match et ce n'est pas bien de se montrer nerveux. C'est possible qu'un jour je me fâche. C'est ce qu'on dit de Ten Cate, qu'il était toujours en train de crier. Moi je peux aussi crier mais je le ferai seulement quand il sera nécessaire, mais pas toujours. Pour quoi il faut toujours crier ? On peut crier une, deux ou dix fois, mais quand c'est nécessaire. Je pense que tous ceux du corps technique, nous avons notre manière d'être et je ne vais pas changer la mienne parce que le monsieur qui était là avant moi criait. Je n'ai pas à faire la même chose car je suis moi et lui il est lui".

Le nouvel adjoint de Rijkaard sait que les supporters du Barça ne le verront pas aussi excité qu'ils ont pu le voir quand il jouait au Camp Nou: "Je suis très tranquile. Quand tu es joueur c'est différent, parce que tu peux faire plus de choses, lutter plus pour essayer de changer le résultat. Mais en tant qu'entraineur c'est différent. C'est mieux d'être tranquile, observer ce qui va mal et le dire aux joueurs. Et si une fois il faut lever la voix pour que les joueurs se réveillent, on le fait".

 

"Ce que dit Johan ne me fait pas de tord"

Johan Neeskens n'est pas perturbé par le fait que Johan Cruyff analyse toutes les 2 semaines l'actualité du Barça dans La Vanguardia: "Ce sont ses affaires. Cela se passe aussi en Allemagne. Franz Beckenbauer fait toujours son article, où il dit ce qu'il veut sur son Bayern, critique l'équipe, le onze, et voilà tout. Tout le monde a son opinion, la presse, les supporters, et Johan peut dire ce qu'il veut. Il peut avoir une opinion, mais nous travaillons tous les jours avec les joueurs en cherchant le meilleur pour l'équipe. Des fois ça va bien et d'autres fois non, mais toujours nous essayons de bien faire. Johan s'assied, regarde le match et dit ce qui n'est pas bien, mais ça ne me fait pas de tord et il a le droit de le faire. Tout le monde sait comment est Johan. Moi je n'ai pas de problème avec lui. De plus, après un match, je ne m'intéresse pas beaucoup de ce que dit la presse, parce que tu ne peux pas changer ce qui s'est passé". 'Nees' a déjà vu Cruyff "une fois" depuis qu'il est arrivé. "Il m'a dit qu'il est très content que je sois ici. Maintenant nous nous verrons plus souvent. Nous sommes amis mais aux Pays Bas on ne se voyait pas beaucoup non plus. Cela dit, j'ai joué avec lui 7 ans et ce fut merveilleux de l'avoir à mes côtés". Par contre il n'a pas pu retrouver Ángel Mur, "un homme, comme son père, que j'ai envie de serrer dans mes bras".

 


Source: El Mundo Deportivo

Posté par Caes
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