Array FC Barcelone 1-1 Valence CF : Le facteur X - FC Barcelona Clan

Chronique | Copa Del Rey | jeudi 28 février 2008 à 03:00  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Le Barça a été accroché sur sa pelouse (1-1) lors de la demi finale aller de la Coupe du Roi. A l'agonie, Valence a failli réussir le hold-up de l'année, mais Xavi a une nouvelle fois joué les sauveurs providentiels...

Les faits et le jeu

Ronaldinho, Giovani, Sylvinho, et Gudjohnsen absents de la liste (16 joueurs seulement en coupe contre 18 normalement) sur choix de l’entraîneur, Marquez toujours blessé, le onze de départ semblait assez facile à deviner. Tout au plus pouvait-on s’interroger sur la présence de Thuram à la place de Zambrotta, ou celle de Iniesta à la place de Xavi ou Deco. Mais Frank Rijkaard décidait d’être fidèle à son idée de rotation. Exit donc Iniesta, le seul des trois petits du milieu qui avait échappé au banc (ou à la tribune) lors des deux dernières rencontres, tandis que Rijkaard redonnait du temps de jeu au latéral italien après sa faute de main un peu idiote du Week-end. On retrouvait ainsi en défense devant Valdes, le quatuor composé de Zambrotta, Puyol, Milito et Abidal. Au milieu, Touré était entouré (sans vilain jeu de mot) de Xavi et Deco, tandis que le trident offensif, en l’absence de Ronaldinho, était animé par Messi, Eto’o et Henry.

Face à un Barça en plein renouveau (jeu et résultats), on retrouvait une équipe de Valence encore convalescente, qui avait pour ambition prioritaire de bien défendre. Il est vrai que la dernière confrontation entre les deux équipes avait de quoi effrayer Koeman, puisque Barcelone était allé ridiculiser les Valenciens à Mestalla 3-0. De plus il ne s’agissait ce soir que du match aller, et Valence pouvait estimer qu’obtenir le 0-0 était un bon résultat avant le match retour chez lui. Pour faire simple, le match s’est réduit à une attaque-défense avec des Valenciens recroquevillés dans leur camp, voire dans leur surface, et des Barcelonais monopolisant le ballon (plus de 65 % de possession), les tirs (28 à 2), les corners (13 à 0) et par conséquent les occasions…

Le Barça annonçait rapidement la couleur dès la 6ème minute avec une triple occasion incroyable : Xavi parfaitement servi dans l’intervalle par Messi se heurtait en face à face à Hildebrand, avant que le ballon ne revienne dans les pieds de Eto’o puis Messi pour deux frappes à bout portant mais repoussées in extremis à chaque fois. On ne le savait à ce moment pas encore, mais cette 6ème minute était un résumé quasiment parfait du reste du match, avec un Barça dominant outrageusement mais butant inexorablement sur une défense héroïque des visiteurs ou sur un Hildebrand intraitable.

La première mi-temps fut toutefois relativement avare en occasions très franches si l’on met de côté ce premier coup de semonce. Valence montra même des velléités offensives avec un but refusé à Joaquin à la 10ème minute pour hors-jeu. Néanmoins ce fut là sa seule véritable sortie loin de sa surface…

A la 15ème minute, à la suite d’un coup franc tiré en deux temps, Xavi trouvait Milito au second poteau qui enchaînait contrôle poitrine et reprise du gauche largement au dessus ; A la 26ème minute, à la suite d’un magnifique écran de Eto’o, Abidal débordait pour centrer sur Henry, lequel dos au but tentait un retourné audacieux mais imprécis ; A la 28ème minute, Henry, encore lui, mettait en feu les gants de Hildebrand d’une frappe de loin puissante. Après une demi-heure, le rythme sembla retomber. Les Catalans dominaient toujours autant, et jouaient toujours dans la moitié adverse, mais les barbelés dressés devant la surface de Hildebrand se révélaient d’une grande efficacité. Les Blaugrana essayaient pourtant toutes les formes possibles et imaginables de jeu court et de jeu long, mais il y avait toujours un pied ou une tête pour annihiler les offensives locales, quand ce n’était pas Hildebrand lui-même qui s’interposait ; et même les frappes de loin ne venaient pas à bout de cette forteresse comme l’illustrait la frappe contrée de Touré à la 37ème minute que l’Ivoirien venait de déclencher à la suite d’une monstrueuse remontée de balle. La fin de cette première période était ponctuée d’un beau mouvement à la 39ème minute entre Xavi, Deco et Messi conclue par une tentative de ciseau de l’Argentin puis une frappe contrée (encore) de Eto’o, puis enfin à  la 45ème minute par une frappe sèche d’Abidal à 25 mètres sur laquelle Hildebrand se trouait, mais sans conséquence car le tout n’était pas cadré.

Au retour des vestiaires, le match reprenait son cours sans aucun changement de physionomie : Valence toujours à 11 derrière et Barcelone toujours en train de chercher l’ouverture du score. Toutefois ce deuxième acte allait se révéler beaucoup plus riche en rebondissements… Dès la 48ème minute, Messi, servi par une mini louche de Touré aux abords de la surface, effaçait un de ses vis-à-vis avant de trouver les gants de Hildebrand, encore une fois bien présent. L’Argentin se mettait en évidence deux minutes plus tard avec une nouvelle frappe obligeant Hildebrand à la parade à la suite d’une remise de Henry et d’un bon décalage de Deco (50’). Le petit numéro 19 était encore le protagoniste de la 58ème minute, lorsqu’à la suite d’une bonne remontée de balle de Eto’o, sa frappe était dégagée en corner par Hildebrand. A la 67ème minute c’était ensuite Eto’o qui testait la forme de Hildebrand avec une frappe puissante que le gardien allemand repoussait dans les pieds de Messi qui, déséquilibré, se voyait sanctionné d’un carton jaune pour simulation. Une minute plus tard, Eto’o profitait d’un magnifique jeu collectif à une touche pour se retrouver seul face à Hildebrand pour contrôler et ajuster sa frappe, mais le camerounais se précipitait et gâchait une belle opportunité.

Alors que le Barça engageait des forces neuves dans la bataille avec la rentrée de Bojan et d’Iniesta pour Henry et Deco, il se produisit l’inimaginable : l’ouverture du score de Valence par Villa à la suite d’une action collective d’entraînement qui prenait de vitesse toute la défense catalane ! Il s’agissait là de la toute première frappe des visiteurs… à la 70ème minute ! Le scénario du Celtic Park se rejouait avec un Barça ultra dominateur mais mené sur sa première occasion concédée. Hélas pour les Blaugrana la défense de Valence était ce soir d’un tout autre pedigree que celle des Ecossais, naïve et désorganisée, et il ne restait que 20 minutes pour revenir au score et ainsi éviter d’aborder le match retour dans la position très inconfortable de l’équipe qui doit marquer deux buts à l’extérieur.

La réaction du Barça était donc attendue. Elle ne tarda pas avec une frappe de Messi une nouvelle fois contrée à la 71ème minute. Les minutes s’écoulaient et toujours aucune brèche ne se dessinait dans ce coffre-fort impressionnant de résistance. A la 81ème, les spectateurs crurent toutefois bien que la faille avait été trouvée : Messi, parti de son coté gauche, se présentait en un contre un face à Hildebrand, mais le gardien allemand était une nouvelle fois décisif, tandis que Iniesta tentait de reprendre mais voyait sa reprise contrée, comme toutes celles des autres avant lui ! Le Barça, multipliait les situations chaudes, mais semblait parfois vouloir faire trop compliqué. Pas facile de se frayer un chemin face à une telle densité défensive ! Même Milito y allait de sa contribution avec une jolie frappe de loin à la 84ème minute finissant en corner, tandis que Zambrotta expédiait le ballon en sortie de but après un décalage « laser » d’Iniesta (86’), et que Touré voyait sa frappe enroulée dégagée en corner par Hildebrand (88’).

La résignation faisait petit à petit son apparition. Les Barcelonais avaient tout tenté et semblaient devoir s’incliner face à la détermination défensive formidable des Valenciens et face au manque de réussite, aussi. Alors que Valence se dirigeait vers le hold-up parfait, synonyme de grand pas vers la qualification pour la finale, Xavi sortait de sa boite pour reprendre victorieusement un ballon repoussé par Hildebrand à la suite d’un nouveau duel avec Eto’o (93’). Après avoir sauvé les siens contre Osasuna et Séville, le petit meneur récidivait : jamais deux sans trois !

1-1 score final, voilà qui préserve au Barça toutes ses chances pour le retour, mais il faudra marquer au moins un but, et le match de ce soir a rappelé à quel point cela pouvait être difficile même quand on domine une rencontre de la tête et des épaules. De manière général, on est en train de retrouver un Barça proche de celui de 2004-2005, qui domine énormément, vendange énormément, et se retrouve puni dès que l’adversaire a une occasion… Si la friabilité nouvelle de la défense inquiète, la perspective de retrouver la flamboyance offensive du premier titre de l’ère Laporta est également un motif de réjouissance. Mais n’allons pas trop loin dans les conclusions, il faudra avant tout confirmer ce renouveau à l’extérieur, là où les Catalans n’ont pas réussi encore à fournir, en Liga, une seule performance digne d’un champion. Tout va si vite en football…

Les joueurs :

Valdes : 6
Chômage technique. Ne peut rien sur le but de Villa qui le fusille à bout portant.

Zambrotta : 5,5
Il semble toujours aussi perdu sur le terrain dans son placement, que ce soit offensivement avec des appels souvent peu pertinents, et défensivement avec un marquage trop lâche. Quelque bons gestes défensifs toutefois, ainsi qu’une bonne qualité de centre.

Puyol - Milito : 5,5
Un match pas aussi évident qu’il n’en a l’air, puisqu’il leur à fallu défendre sans surnombre avec 30 mètres de vide dans le dos et qu’en face il y avait ce diable de Villa. Dans l’ensemble ils s’en sont bien sortis et ont bien géré les contres valenciens, mais ils sont loin d’être irréprochables sur le but encaissé. Toutefois celui-ci est plus le fait d’une faillite collective de la défense.

Abidal : 7
Il était partout dans son couloir. Puissant, rapide, et pour une fois assez adroit techniquement, il a été d’un grand soutien pour l’animation offensive et la stabilité défensive sur les contres de Valence.

Touré : 7,5
Le meilleur milieu récupérateur de la planète. Il allie toutes les qualités qu’il faut à ce poste : vitesse, précision, puissance, technique, vision du jeu… Pas une erreur. Un diamant.

Xavi : 7,5
Du très grand Xavi avec toute la panoplie que ce soit dans le jeu très court (déviation, remise) ou le jeu plus long avec des ouvertures et des orientations du jeu magnifiques. Et en plus, et surtout, il sauve l’équipe à la dernière seconde du match !

Deco : 6
En retrait par rapport à Xavi, il est toutefois auteur d’un assez bon match. Il a crée des décalages, et a perdu moins systématiquement le ballon que d’habitude. Du déchet certes, mais pas plus que les autres.
Remplacé par Iniesta qui a fait une très bonne rentrée en apportant vitesse et précision.

Messi : 7
Le créateur numéro un de danger. Hélas il a cruellement manqué de réussite dans la finition : que d’occasions vendangées !

Eto’o : 6,5
Alternant dans l’axe ou sur le coté avec Henry, il a beaucoup tenté, beaucoup pesé mais peu réussi. En échec devant le but, c’est une de ses tentatives infructueuses qui revient sur Xavi pour l’égalisation.

Henry : 6
Pas très à l’aise à gauche où il a rarement fait la différence, il a été plus intéressant dans l’axe. Globalement, le moins dangereux des attaquants.
Remplacé par Bojan qui a occupé le couloir gauche et tenté d’apporter sa fraîcheur.


Fiche technique

FC Barcelone : Valdés - Zambrotta, Puyol, Milito, Abidal - Xavi, Touré Yaya, Deco (Iniesta, 69’) - Messi, Henry (Bojan, 69’), Eto’o.

Valence CF : Hildebrand - Caneira, Helguera, Albiol, Moretti - Maduro, Éver Banega (Baraja, 69’), Mata (Vicente, 80’), Joaquín (Arizmendi, 62’) - Silva, Villa.

Buts :
0-1, 70’ : Villa.
1-1, 90’+3 : Xavi.

Arbitre : Iturralde González.
Avertissements : Deco (19’), Messi (67’), Silva (74’), Bojan (80’).

Crédits photo : MD, Sport, AS


Posté par javito
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