Array Chelsea 1-1 FC Barcelone : Décidément, tous les chemins mènent à Rome... - FC Barcelona Clan

En Une | Champion's League | jeudi 7 mai 2009 à 04:21  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Le Barça totalement impuissant face à la tenaille de Chelsea a réussi le braquage de l'année sur sa seule frappe cadrée du match à la 93ème minute. Le Barça ira défier Manchester United à Rome en finale.

Les faits et le match

Le Barça de ce soir ne méritait rien. Son jeu a été d’une effroyable faiblesse et ses occasions inexistantes (zéro frappe cadrée en 90 minutes). A aucun moment il n’a su se hisser au niveau de l’enjeu d’une demi finale. Pas de feu, aucun décalage, aucune vitesse, des joueurs perdus dans la toile londonienne, voilà ce qu’ont proposé les Catalans sur la pelouse de Stamford Bridge.

Et pourtant, le Barça s’est qualifié. Grâce à une frappe sans contrôle en pleine lucarne de Iniesta. A la 93ème minute. La seule frappe cadrée catalane du match. Quel paradoxe que cette qualification à l’arrachée. Le Barça que l’on a vu à l’œuvre cette saison mérite de tout gagner. Pourtant celui qu’on a vu ce soir ne méritait rien. La logique eut voulu que Chelsea l’emporte.

Oui. Oui, la logique eut voulu que Chelsea et sa tactique ultra attentiste remporte ce match.

Car au final, les Londoniens ont été de très loin les plus dangereux dans ce match. Autant leur match aller avait été celui de la destruction pure et simple autant ce soir il n’ont rien eu à détruire, car en face le Barça ne construisait rien. Le but fantastique d’Essien n’a été que le pointe sublime de l’Iceberg. Sans un très grand Valdes ou un Drogba très maladroit (c’est au choix), Chelsea aurait plié tout cela assez facilement (face à face à la 23ème minute puis à 52ème la minute) et serait à l’heure qu’il est en train de rêver à une revanche contre Manchester en finale. Sans un arbitrage absolument catastrophique, Chelsea aurait aussi eu droit à au moins un penalty du fait des nombreuses actions litigieuses dans la surface. On retiendra ici principalement l’obstruction de Dani Alves sur Malouda que l’arbitre a transformé en coup franc en dehors de la surface alors que la faute avait été commise dans le rectangle (24’) et la main décollée du corps de Piqué (82’). Concernant les autres actions, on restera plus mesuré tant la propension de Didier Drogba à se rouler par terre au moindre contact a été exaspérante (27’, 56’, 61’…). On notera qu’Anelka ne fut pas mal non plus dans son genre avec un joli plongeon à la 79ème minute.

Face à ces faits, certains feront remarquer que l’arbitre a également faussé le match en faveur de Chelsea en expulsant Abidal alors qu’Anelka s’est pris tout seul les pieds dans la pelouse (66’), et que au Camp Nou, à l’aller, le Barça méritait un penalty. C’est vrai, mais en foot, les erreurs ne se compensent pas, elles s’accumulent. Au final, il restera que l’arbitrage a faussé cette demi-finale, et savoir exactement dans quel sens n’a finalement pas beaucoup d’importance. Le mal est fait.

Si l’on essaye de rationaliser l’irrationalisable, on estimera d’autre part que Chelsea a payé son choix de tenir le 1-0 malgré sa supériorité numérique. Après l’expulsion d’Abidal, Hiddink a choisi de sortir Drogba pour bétonner encore plus. De fait le 2-0 n’apparaissait pas comme sa priorité. A deux minutes près, Hiddink se serait vu décerner un diplôme du petit génie de la tactique. Mais le but d’Iniesta le fait juste passer pour un pauvre type frileux…

Quand on estime que seul le résultat compte, il faut en assumer la logique jusqu’au bout.

Hiddink que ce soit à l’aller ou au retour a choisi l’option qui semblait la moins risquée : les barbelés… « qui semblait » car quand votre logique est d’« écraser » l’équipe adverse 0-0 et 1-0, vous prenez également un gros risque : celui de prendre un but stupide ou alors venu d’ailleurs. En football, la maîtrise n’est jamais totale. Le diable se loge dans les détails.

Au fond on peut estimer qu’il est moins risqué de jouer un peu au football : marquer un, deux, trois buts, cela reste le meilleur moyen de diminuer les risques d'un retour adverse !

Au final, la méthode Hiddink a échoué à cause de quelques détails, la maladresse de Drogba, l’arbitrage de M. Ovrebo, et surtout le génie de Iniesta. Une autre tactique aurait-elle pu être payante ? On ne le saura jamais, mais on aime à penser que oui. Surtout quand vous avez de telles joueurs dans votre équipe.

Concernant le Barça, si au match aller, il avait eu des occasions, s’il avait donné le sentiment d’être très proche de marquer, il n’en a pas été de même dans ce match retour.
Comment expliquer une telle impuissance ?
Difficile de trouver une explication simple. Il faut sans doute louer la science défensive de Chelsea, bien que celle-ci ait réclamé la participation des onze joueurs. Il faut aussi sans doute souligner la faillite individuelle de la plupart des joueurs catalans

Néanmoins, le coaching de Guardiola, plus ou moins contraint par les événements, apparaît comme un autre bon coupable. En mettant Touré en défense pour pallier les absences de Marquez et Puyol, Pep a dégarni le milieu sans pour autant que le résultat en défense soit convaincant. Or comme à l’aller, c’est au milieu que tout s’est passé. A ce titre, on pourra regretter le fait qu’il manquait également Iniesta dans cette zone, Pep ayant dû l’exiler sur le côté du fait de la blessure de Henry. Le Barça a payé ici son problème de banc. En 2006, l'effectif était bien plus riche, et il avait fallu des Larsson, des Giuly et des Iniesta pour combler les absences de Xavi et Messi. Au final avec Xavi, Busquets et Keita, le Barça n’a jamais paru avoir les armes collectives pour briser la muraille londonienne.

Mais c’est dans ces situations là que les individus sortent du collectif et se transforment en sauveur. Quand tout semble perdu, quand votre collectif est plus bas que terre, quand plus personne ne semble y croire, il suffit parfois d'un seul éclair. On attendait le Messi(e) on a eu Saint Iniesta. D'une frappe limpide, il a tout fait basculer et permis à l'un des pires Barça de l'année de décrocher une qualification qui paraissait totalement hors de portée surtout après l'expulsion injuste d'Abidal.

Rarement l’auteur d'un braquage n’aura eu un visage si inoffensif.

Il faut toujours se méfier des gentils. Ils peuvent se muer en tueurs.

Iniesta a tué Chelsea.

Et envoyé le Barça en finale.

Trois ans après le triomphe du Stade de France, le Barça a de nouveau rendez-vous avec son histoire. Après avoir illuminé les yeux des amateurs de football, il lui reste une marche à gravir pour conquérir l’Europe, et effacer l’image confuse de ce hold-up londonien.

Il affrontera Manchester United en finale dans ce qui sera une affiche de rêve. Manchester n'est pas un bon souvenir pour les Catalans. L'an dernier, il les avait éliminé en demi-finale selon un schéma que Chelsea a failli reproduire. A l'époque il n'y avait pas eu de sauveur.

D’ici là, d’ici ce déplacement à Rome, le Barça aura l’occasion d’accrocher deux titres, la Liga et la Coupe du Roi.

Jamais la triple couronne n’a semblé si proche. Tous les rêves sont permis.


Les joueurs :

Valdes : 7,5
Deux interventions décisives face à Drogba, et plusieurs parades de grande classe. Il ne peut pas grand-chose sur le but de Essien. Celui que beaucoup considèrent comme le maillon faible aura finalement été le seul Catalan à n'avoir pas déçu que ce soit à l'aller ou ce soir.

Alves : 2,5
Catastrophique. Très nerveux, il a mis moins d’une demi-heure pour prendre un jaune et rater la finale. Offensivement, ce fut un festival de centres ratés. Quant à ces coup francs…

Touré : 4
Il a souffert en défense centrale. En manque de repères et d’automatismes, il a souvent été mis en difficulté par l’attaque des Blues.

Piqué : 6
Un match une nouvelle fois de haut niveau. Le protagoniste d’un des tournants du match avec une main dans la surface non sifflée. Il a fini le match avant-centre, et a semblé l’un des rares à y croire jusqu’au bout.

Abidal : 3
Après son Clasico raté, le Français est une nouvelle fois passé au travers. Incapable d’aider offensivement l’équipe, il a souvent été pris de vitesse par Anelka. Toutefois son expulsion est injuste.

Busquets : 3,5
Peu d’abattage et un impact trop limité dans l’animation du jeu. Il montre ses limites à un tel niveau, mais il est encore jeune.

Keita : 2,5
Transparent. Beaucoup trop limité techniquement pour jouer au Barça à ce poste. Le constat n’est pas nouveau.

Xavi : 5
Le seul à émerger techniquement au milieu. Seul, trop seul pour bouger le bloc de Chelsea.

Messi : 3,5
Il a été parfaitement pris par Chelsea avec des prises à deux voire à trois. Le talent ne peut pas tout.

Eto’o : 3,5
Il a navigué sur tout le front de l’attaque sans jamais peser. Il a très peu touché le cuir.

Iniesta : 7
Le héros de la soirée. Forcément. Un but en or somptueux. Naturellement ce geste efface en grande partie sa petite performance lors des 91 précèdentes minutes du match.


Fiche technique :

Chelsea : Cech; Bosingwa, Alex, Terry, A. Cole, Ballack, Essien, Anelka, Lampard, Malouda, Drogba (Belletti, min.72).

FC Barcelone : Valdés; Alves, Piqué, Touré Yaya, Abidal, Busquets (Bojan, min.85), Xavi, Keita, Iniesta (Gudjohnsen, min.90+5), Messi, Eto'o (Sylvinho, min.90+7).

Buts : 1-0: m.9: Essien, 1-1: m.90+3: Iniesta.

Arbitre : M. Ovrebo (NOR).
Avertissements : Alves (min.30), Essien (min.74), Alex (min.77), Eto'o (min.91), Drogba (après la fin du match)
Expulsion : Abidal (min.66).
Suspendu pour la finale : Alves.

Crédits : elmundodeportivo.es ; marca.com ; sport.es


Posté par javito
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