Array Atletico Madrid 1-3 FC Barcelone : Le coeur bat à droite - FC Barcelona Clan

Chronique | Copa Del Rey | mercredi 7 janvier 2009 à 02:52  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Attendus de pied ferme après le 6-1 du 4 octobre, les Barcelonais ont infligé une nouvelle leçon (3-1) aux Madrilènes grâce à un coté droit flamboyant avec le duo Alves-Messi. Il reste à assurer le coup au Camp Nou.

Les faits et le jeu

Leo Messi avait terminé l’année 2008 avec les batteries quelques peu à plat avec des performances certes satisfaisantes lors du Tourmalet mais loin des prestations maradonesques auxquelles il nous avait habitué à l’automne. Que voulez vous quand on habitue les gens à un tel niveau de performance, le retour à une certaine normalité parait dramatique.
Revenu trop tard de vacances pour participer à la rencontre de samedi face à Majorque, l’Argentin faisait son retour dans le onze ce soir pour un déplacement à Madrid qui s’annonçait délicat. Humiliés en Liga au Camp Nou, les joueurs de l’Atletico Madrid avaient en effet à cœur de se racheter devant leur public. Hélas face à eux Messi avaient les batteries rechargées à bloc…

Réduire ce match à un Messi face au reste du monde serait toutefois largement erroné. En effet c’est tout le onze blaugrana qui a une nouvelle fois fait preuve d’une maîtrise et d’une habileté implacable. Pourtant Guardiola avait décidé de faire tourner : de l’équipe de samedi, il ne restait plus que Touré ! Ainsi Pinto remplaçait Valdes dans les cages, tandis que Caceres et Piqué formaient une paire relativement inexpérimentée que le vétéran Sylvinho aligné à gauche était chargé de compenser. Au milieu, Busquets retrouvait le onze titulaire de même que Keita ou Bojan devant. Avec Yaya Touré, on ne retrouvait ainsi que trois autres tauliers avec Iniesta, Alves et Messi.

Le Barça imprima rapidement sa griffe sur la rencontre en obligeant Madrid à subir. Dès la 7ème minute, Messi se mettait en évidence dans la surface en étant proche d’obtenir un penalty, avant que Keita à la 8ème minute n’expédie, à la suite d’un corner, une tête puissante dans les gants de Coupet auteur d’une parade décisive.

Mais le Barça avait trop d’emprise sur le match pour ne pas trouver la faille. Celle-ci arrivait ainsi à la 12ème minute, avec une merveille de une-deux entre Alves et Messi, le premier redonnant en talonnade le ballon au second qui venait exécuter coté fermé un Coupet peu inspiré. La complicité de ce duo dont les culés attendaient monts et merveilles en début de saison dépasse au fil des matches toutes les espérances. Ils combinent et se trouvent les yeux fermés. Un régal absolu. Il n’y a guère que le duo Roberto Carlos – Zidane qui puisse encore soutenir la comparaison sans rougir. C’est dire à quelle hauteur la barre est placée…

Passée l’ouverture du score, les Madrilènes se mirent à devenir trop agressifs. Vexés de ne pas tenir le coup dans le combat technique, les joueurs au maillot rouge et blanc se mirent à multiplier les fautes, voire les attentats. Une pluie de cartons jaunes en fut la conséquence logique.

Globalement la première mi-temps se révéla pauvre en occasions très franches (deux têtes de Caceres, une autre de Keita). Le Barça fort de son avantage gérait face à un Atletico réduit à l’impuissance la plus totale. La défense catalane passait ainsi une soirée très tranquille. Au milieu, si Keita montrait des signes habituels de faiblesse dans la construction du jeu, le jeune Busquets rayonnait avec une grande finesse technique dans ses prises de balle et ses transmissions. Sans être très animé, le match n’en restait pas moins plaisant. A condition d’être pour le Barça…

Au retour des vestiaires, le même scénario se répétait avec un Barça gestionnaire maîtrisant parfaitement son sujet et laissant à son flanc droit le soin de faire le spectacle et in fine de doubler la mise. Bien lancé par Iniesta, Daniel Alves réalisait un contrôle de la poitrine parfait afin de pouvoir distiller un excellent centre pour Messi, lequel au moment de conclure était accroché par Heitinga. Carton rouge et penalty, voilà que l’Atletico pouvait dire adieu à ses espoirs de revanche, surtout que Messi ne tremblait pas au moment de transformer la sentence. 2 à 0 après 56 minutes de jeu.

Bizarrement le Barça n’appuya pas vraiment sur l’accélérateur afin de profiter de sa supériorité numérique et ainsi assurer sa qualification dès le match aller par un score très large. Il se contenta de dérouler son football sans forcer. Messi continuait son festival, et les Colchoneros leurs attentats (tacle très dangereux sur Bojan).

La monotonie de la partie cessa néanmoins à la 68ème minute. A la suite d’un corner concédé par Caceres (auteur pour le coup d’un très bon tacle dans la surface sur Maxi), le Barça concédait une stupide réduction du score : Ujfalusi n’avait en effet même pas besoin de sauter pour marquer de la tête, Caceres et Alves ayant oublié de le serrer de près…

2-1 voilà qui aurait constitué une vraie déception pour le Barça : une telle maîtrise conjuguée à une supériorité numérique pour un si maigre avantage avant le match retour !

Heureusement Messi était intenable. Ainsi alors que l’Atletico venait de se montrer dangereux par son trio Forlan-Maxi-Simao, la Pulga allait nous offrir un spectacle époustouflant : démarrant arrêté de la ligne de touche, il s’en allait ridiculiser trois défenseurs madrilènes avant d’envoyer une frappe sur la barre de Coupet ;  pas le temps de respirer (et surtout de se replacer dans le cas des défenseurs de l’Atletico) que le ballon était confisqué par Iniesta qui offrait une second chance à un Messi complètement esseulé ; crochet sur Coupet, balle piquée pour éviter le retour de Pernia, il ne restait plus à l’Argentin qu’à célébrer son triplé. 17ème, 18ème et 19ème buts pour 21 matches, les statistiques sont impressionnantes pour la Pulga qui semble en plein OPA sur le costume occupé par Cristiano Ronaldo la saison passée.

3-1 la coupe était pleine pour le Vicente Calderon, lequel, grand seigneur, offrait à Messi une standing ovation lors de sa sortie (81’ pour Pedro).


Avec ce résultat, la voie des quarts de finale semble dégagée, à condition de mettre autant d’application au retour.

Décidément rien ne semble pouvoir arrêter Messi et le Barça cette année. Pour l’instant.

Les joueurs :

Pinto : 6,5
Très bon dans ses sorties et sa relance, bien que globalement peu sollicité.

Alves : 8
Encore une fois époustouflant dans l’animation offensive, avec une entente merveilleuse avec Messi. Grâce doit être rendu à Guardiola pour avoir donné à Alves, via une organisation collective rigoureuse, la liberté d’action qui permet en retour de le faire briller et de faire briller l’équipe. Un tel joueur (tantôt latéral classique, tantôt ailier droit, tantôt meneur de jeu) constitue un profil qui peut être désemparant pour un entraîneur et mener à un désastre tactique. Si Alves s’exprime si bien, c’est aussi grâce à Guardiola.
De cette performance magnifique, on doit néanmoins souligner un manque de présence défensive sur le but de Ujfalusi.

Caceres : 6
Une prestation globalement réussie. Toutefois, l’Uruguayen a parfois été pris de vitesse du fait notamment d’une mauvaise lecture du jeu. Il s’agit là d’un défaut récurrent… Peu concentré sur le but des Madrilènes.

Piqué : 6,5
Un match solide et sans aucun accro.

Sylvinho : 6
Fidèle au poste défensivement. Présent offensivement mais sans plus. Tout se passait à droite il est vrai…

Touré : 7
RAS.

Busquets : 7
Une des grosses satisfactions de la soirée. Il a effectué un travail très propre avec une grande justesse dans son jeu de passe. Montre beaucoup plus de choses qu’un Gudjohnsen.

Keita : 5
Une énième fois décevant à ce poste de relayeur. On se répète mais il n’a pas les qualités de vision du jeu et de technique individuelle pour apporter un plus à l’équipe à ce poste. Un 8 ne doit pas simplement presser et récupérer le ballon. Toutefois il est vrai que plus bas, la place est déjà solidement prise… Quelques incursions offensives intéressantes néanmoins du fait de son bon jeu de tête.

Messi : 9
Une prestation d’extraterrestre. Une envie incroyable dans le pressing et les duels, un réalisme impressionnant devant la cage, une maestria incomparable dans les dribles. Le match quasi parfait.
Remplacé par Pedro.

Bojan : 4,5
Moins catastrophique que lors de sa titularisation contre Getafe, le canterano est néanmoins toujours à côté de ses pompes cette saison. Il souffre terriblement dans les duels et techniquement son déchet est trop important. Il ne pèse pas et est introuvable. On commence à s’inquiéter.

Iniesta : 6,5
Un match discret mais néanmoins intéressant du 8 catalan. A l’origine de deux buts.

Fiche technique :

Atlético de Madrid : Coupet - Seitaridis, Perea, Heitinga, Pernía - Assuncao (Banega, m. 61) - Maxi Rodríguez, Maniche (Miguel de las Cuevas, m. 78), Simao - Sinama Pongolle (Ujfalusi, m. 61), Forlán.

FC Barcelone : Pinto - Dani Alves, Cáceres, Piqué, Sylvinho - Keita, Yaya Touré, Busquets - Messi (Pedro, m. 81), Bojan, Iniesta.

Buts : 0-1, m. 12: Messi. 0-2, m. 57: Messi (penalty). 1-2, m. 68: Ujfalusi. 1-3, m. 79: Messi.

Arbitre : Iturralde González
Avertissements : Sinama Pongolle (m. 21), Simao (m. 38), Maniche (m. 38), Pernía (m. 40), Assuncao (m. 50), Ujfalusi (m. 86), Banega (m. 90) ; Cáceres (m. 67), Busquets (m. 69).
Expulsion : Heitinga (m. 56).


Crédits photo : sport.es ; marca.com


Posté par javito
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