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En Une | News | vendredi 18 mars 2016 à 14:02
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Carles Naval dévoile des aspects inédits de ses trente années de bons et loyaux services au sein de l'équipe première dans une entrevue à la Radio Catalunya.
Carles Naval, délégué du Barça depuis plus de 30 ans, a été honoré par le programme "Le Club de La Mitjanit" sur Radio Cataunya. Il est rentré au service du Club en 1987, remplaçant un autre membre historique, Rodolfo Peris. C'est quelqu'un de très respecté au sein du club, avec lequel il a tout gagné, absolument tout. Lors de son interview, il retrace son parcours en dévoilant quelques perles inédites.
Naval explique brièvement en quoi consiste son travail de délégué. Un travail qui ne se limite pas au jour des matchs. « Il faut organiser les voyages, les lieux de concentrations, et pas mal d'autres sujets à régler au jour le jour ». En réponse à une question sur d'éventuels caprices des footballeurs, il répond « Certains joueurs nous demandent d'avoir des télévisions à grand écran dans les chambres d'hôtel pour pouvoir bien jouer à la Playstation ».
Il commence par la fameuse anecdote sur sa nuit passée avec la Coupe d'Europe conquise à Wembley en 1992. « Le club a organisé une fête à l'hôtel. Une fois finie, les joueurs, le staff et les auxiliaires ont rejoint chacun sa chambre laissant la Coupe toute seule sur la table. Quelqu'un devait la garder, et je m'en suis chargé ». Il enchaîne, « la légende urbaine raconte que j'ai dormi avec...ha ha ha ! Non, je l'ai juste posé respectueusement sur le sofa et je l'ai longtemps contemplé ». Il a réitéré cela en 2006 à Paris, où il s'est aussi chargé de la protéger mais à Rome, en 2009, Guardiola a rompu la tradition. « Guardiola m'a demandé s'il pouvait dormir avec la fameuse Coupe. Évidement je lui ai dit oui ». Pep l'a répété en 2011 à Londres, mais l'année dernière, à Berlin, ce sont les membres de sécurité du Club qui s'en sont occupé.
En une heure et demi que dure l'entrevue, Naval régale avec différentes anecdotes assez amusantes qui ont jalonné son parcours tout au long de ces trente années. « Lors de la quatrième Liga de la Dream Team, quand l'arbitre siffle un pénalty pour le Dépor, de dépit, j'ai jetté le stylo que j'avais en main. Tout le monde croyait que c'était perdu sauf Cruijff : "du calme, ils vont le rater", a t-il crié au banc ». Et ils l'ont raté, offrant le titre 1994 au Barça.
Tout le long de l'entrevue, il encense le vestiaire « Ce sont de bons types ». De Messi, il dit « C'est quelqu'un de normal, il arrive, prend son petit déjeuner, va au gymnase, s'entraîne... Il ne fait pas sa star ». D'ailleurs, les images les plus vues ces dernières années ce sont bien celles de Naval tendant le ballon du Hat trick à Messi. Cette saison, sa photo tendant deux ballons, un à Messi et l'autre à Suarez restera dans l'histoire. « En donnant la sienne à Leo, j'ai dit "C'est pour Luis qui en a mis quatre. Il y en a une pour chacun de vous" ».
Entre autres, dans ses fonctions, Naval est chargé de vérifier les cartons et les sanctions. De ce fait, on lui a demandé son avis sur l'affaire Cherychev : « C'est une grande 'vacherie' pour Chendo (délégué madrilène), parce que tout le monde lui est tombé dessus. Chaque Club est une histoire à part. Au Barça, c'est moi qui m'en occupe mais dans d'autres clubs, le délégué n'est là que le jour du match pour compter les cartons et les remettre à l'entraîneur, le secrétariat ou un autre employé ». Par rapport aux amendes, il dévoile « Tout ce qu'on collecte, on le verse à différentes O.N.G. ou associations de solidarité choisies par les joueurs ». Naval révèle qu'arriver en retard d'une minute à l'entraînement ou à un lieu de concentration coûte 200 euros. Quand on lui a demandé qui a eu le plus grand nombre d'amendes lors de ces trente dernières années, il déclare « C'est Eusebio, il arrivait tout le temps en retard ».
Lors de ses premières années au Barça avec la Dream Team, il avait nettement plus de travail. Il faisait tout ce qu'il fait maintenant mais en plus il était assistant personnel des joueurs, surtout les étrangers, comme l'a raconté Hristo Stoichkov qui a appelé en direct pour encenser Naval. Ce dernier raconte : « Un jour, un joueur m'a appelé à 2h du matin pour me dire que son chauffage ne marchait plus. C'était la semaine sainte et par chance j'ai pu lui envoyer un ami à 8h du matin. Cet ami a retardé un voyage avec sa femme à Jaén pour s'en occuper ».
Naval raconte ses meilleurs et ses pires moments au club. Par exemple, il n'a pas pu célébrer le but d'Iniesta au Stamford Bridge. « Quelqu'un devait rester sur le banc ! » a t-il dit. Son souvenir le plus désagréable, c'est le faux bond du Barça à l'Atlético lors des demis-finales retour de la Copa 2000, « Je me suis senti très mal. Les joueurs voulaient jouer... » Autre mauvais souvenir, quand Chema Corbella, le chargé du matériel, fut écarté de l'équipe première « Qu'on le vire nous a vraiment surpris. Dans le vestiaire, nous ne comprenions pas... ce fut difficile à accepter ».
Carles avoue avoir été expulsé trois fois, même s'il ne se rappelle que de deux avec exactitude. « Une fois, c'était Iturralde au Camp Nou. Je lui ai demandé pourquoi je suis expulsé et il ne m'a pas répondu. En fin de match, je le lui ai redemandé et il m'a dit "tu le sais !", la vérité est que je ne le sais toujours pas. L'autre fois, c'était à Séville avec Fernando Teixeira Vitienes. Pendant la mi-temps, je lui ai dit qu'il devrait siffler d'une façon plus équitable, à quoi il m'a répondu "en seconde partie, tu sors pas sur le terrain". La troisième fois c'était au Camp Nou aussi, je crois que c'était parce que j'avais protesté contre le juge de touche ».
Son expérience la plus intense fut le déplacement à Pampelune, un jour où ils n'ont pas pu y aller par avion. De ce fameux jour, lui reste beaucoup d'images comme celle de Pedro courant dans la Station de Sants pour ne pas rater le train qui a été mis à la disposition de l'équipe pour le déplacement à Zaragosse. « Il n'avait pas pris son portable et nous n'avions aucune façon de l'avertir. Finalement, nous avons pu contacter un voisin qui l'a contacté. Pareil pour Xavi que nous avons pu toucher via un de ses frères ».
Pour finir, l'entrevue a culminé avec les messages envoyés par quelques légendes. En plus de Stoichkov et de José María Calzón, délégué de l'Espanyol qui sont intervenus en direct, le passage de Pep Guardiola, Luis Enrique, Carles Puyol, Xavi Hernández, Andrés Iniesta, Julio Salinas et Eusebio Sacristán a été un signal qui ne trompe pas sur l'affection que tout le monde porte à Carles Naval.
Source: Mundo Deportivo
Posté par Jade
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