Array Xavi : « Le Barça est supérieur à toute autre équipe » - FC Barcelona Clan

En Une | Xavi | vendredi 17 juin 2011 à 18:46  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Xavi Hernández nous accueille dans la maison de ses parents à Matadepera pour discuter en long et en large du Barça, du Real Madrid et par-dessus tout de football.

 

Xavi posó así de satisfecho tras una temporada llena de éxitos

Il existe des joueurs qui n’ont plus besoin d’être présentés tellement ils sont reconnus dans le monde.
Parmi eux, un joueur du Barça, Xavi Hernandez, le meilleur milieu de terrain au monde et qui a, à son compteur, le plus grand nombre de matchs joués dans l’histoire du Barça.

Quelle saison, n’est-ce-pas ? 
Cela a été une merveilleuse saison. Le seul défaut qu’on pourrait lui trouver, c'est la finale de la Copa del Rey. Nous avons joué toutes les finales, gagné la Liga. On a commencé la saison en gagnant la Supercopa. Et on l’a terminée en jouant bien au football.
(En parlant de la finale de la Ligue des Champions) Je ne sais pas si on a vu le meilleur match du Barça de toute son histoire, car je ne les ai pas tous vus, mais ce match est sans conteste l’un des meilleurs. C’était un match spectaculaire. Je ne me suis jamais autant amusé sur un terrain que le jour de la finale. C’est sur que durant certains matchs de la Liga aussi, on s’amuse beaucoup mais cela n’avait jamais été aussi transcendant. 
C’est année a été une pure merveille. J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à jouer cette saison. Je me sens comme un gars qui débute et qui découvre tout. Je n’avais jamais aussi bien joué au football. Je suis très heureux du déroulement de la saison et de la reconnaissance mondiale des gens. On ne peut pas demander plus. 

Les moments douloureux sont oubliés ? 
La presse a publié beaucoup de choses. Et de très nombreuses fois, des choses qui n’ont rien à voir avec le sport.

Vous parlez du dopage ? 
Quand tu es dans le métier depuis de nombreuses années, plus rien ne te surprend. Tu en viens à en rire. Quand je vois les informations, j’en ris en me disant : Mon Dieu, jusqu’où peut-on aller pour gagner ? Quelles conneries. Il faut être plus sobre et noble dans la vie. Tu ne peux pas être aussi malsain.

Dites-vous cela pour « la central lechera » ?
Je n’aime pas parler de ces choses-là. Mais elles nous ont rendus plus forts. L’image de Mourinho, le Real Madrid qui ne voulait pas jouer au football qui leur correspondait habituellement… Nous en sommes sortis vainqueurs excepté pour la Copa. Nous avons gagné la Liga, les demi-finales de la Ligue des Champions, en jouant au football. Le Barça est aujourd’hui encore plus fort grâce à ce qu’a fait le Real Madrid.

Vous attendez-vous à un Mourinho encore plus agressif la saison prochaine ? 
Non, pareil que cette année mais avec plus d’expérience. Il connaîtra mieux le fonctionnement de la Liga. Pas seulement Mourinho, mais le Real Madrid. Mais Mourinho est un homme qui aime la polémique et qui a provoqué les Catalans et le Barça volontairement. Il nous manquait quelqu’un comme Mourinho pour nous réveiller. Il nous a rendus plus grands. 

Avez-vous parlé avec Casillas après les quatre Clasicos ?
Je lui ai parlé après la Copa pour le féliciter. Je ne lui ai pas parlé après. On parlera plus tard. Je me suis toujours bien entendu avec lui. On essayera de tourner la page. 

Avec Messi, vous êtes invincibles ? 
Je n’ai pas de mots pour le décrire. Il va continuer à être le meilleur tant qu’il jouera au football. Pour moi, il est le meilleur de l’histoire. Devant les Di Stefano, Pelé ou Maradona. Il est le meilleur à chaque match. Il faut vraiment bien prendre soin de ce garçon, faire en sorte qu’il se sente heureux ici, parce qu’avec lui et l’équipe qu’on a, on peut encore gagner beaucoup de choses.

Quel est votre sentiment sur le cycle de ce Barca ? Pensez-vous que cela va continuer ? 
Je suis très optimiste, j’aime le penser et je le sens comme ça. Mais tu ne peux rien prédire dans le football. Maintenant je dis que cela va durer cinq années et patapán l’année qui vient est un désastre et on se fait avoir. Je ne suis pas devin. Mais mes sensations sont bonnes. Et je ne dis pas ça que pour les qualités techniques des joueurs. Tu devrais voir l’ambiance qu’il y a dans le vestiaire. C’est génial.

Le meilleur vestiaire ?
Absolument. Et de loin. Il n’y a personne avec un égo surdimensionné. Tous sont blagueurs, de bons camarades. Tout ça c’est parce que nous prenons des gens de la maison. C’est cela la différence. Pep, Tito, les docteurs, tous. Nous avons tous le sentiment culé. Des 49, 50 personnes ici, 35 ou 40 ont été élevées au Barça.

Cela vous préoccupe-t-il qu’un jour Guardiola puisse se lasser ? 
Pep est très intelligent. Il sait que s’il signe pour quatre ou cinq ans, il pourrait se lasser. Parce que tu n’as plus de stimulants ni de motivations. On va d’abord jouer une année. Et cela te crée une sensation telle que tu te dis qu’il faut la gagner cette année pour en rénover une autre. C’est très intelligent de sa part.

Les joueurs n’éprouvent-t-ils pas de l’anxiété à l’idée que leur entraîneur pourrait ne pas continuer ? 
Plus de l’anxiété, c’est de l’incertitude. Jouer avec cette incertitude est très bon. Pep aime le club, il signerait pour dix ans. Il ne veut pas être mal vu par le club. Il doit rester au Barça toute sa vie. Il doit être lié au club d’une manière ou d’une autre. On ne peut pas laisser passer une personne comme lui. 

Mais lui dit qu’il s’en ira. 
Oui, comme entraîneur.

Que veut-il alors ? Être président ? 
Peu importe. Mais il doit rester au Barça. Il manquerait à tous s’il partait. 

Maintenant, racontez-nous un peu l’histoire de la coupe avec Abidal !
Mais tout cela est normal. Cela s’est fait naturellement.

Vous croyez ? Parfois les égos…
Arrête, qu’est-ce que ça peut faire de la lever ? Ce ne sont que deux secondes. Il faut contrôler son égo. La gloire est pour tous. C’est cela qui fait une équipe. Puyi m’a demandé de la lever et je lui ai dit que non. Ça m’a fait de la peine qu’il ne joue pas. Il avait déjà en tête de la donner à Abidal. Rien n’a été forcé. Cela s’est fait naturellement.

 

 On se souvient de cette Liga comme celle de la « manita ». Qu’en avez-vous pensé ? 
C’était un match magnifique. On a tellement été supérieurs. Ils n’ont jamais pu entrer dans le jeu.

À Madrid, on parle de provocations avec certaines publicités.
 Qu’ils pensent ce qu’ils veulent, nous sommes respectueux envers tout le monde. Qu’ils veulent nous sortir des faiblesses et des défauts, d’accord, tous ceux qu’ils veulent mais qu’ils ne disent pas de bêtises.

Alves et Busquets ? 
Je t’en prie ! Et eux non. Cela fait partie du football ! Les espiègleries du sport. Sur le terrain, nous nous traitons de tous les noms. Il y a de la tension, tu as les nerfs, tu insultes. C’est le football aussi. Tout reste sur le terrain.

Que vont-ils dire l’année prochaine ? 
Tout ce qu’ils veulent. Ils peuvent continuer à inventer des choses. Cela te rend plus attentif et te stimule.

La planète toute entière vous a qualifiés de la meilleure équipe au monde. 
Tout le monde le dit. J’en suis encore bouche bée. Van Basten, Luis Aragonés, Sacchi. Cela me fout la chair de poule de savoir qu’il nous compare avec le Milan de Sacchi ou le Brésil des années 70.

Platini ne vous a pas demandé votre maillot comme au Mondial ? 
Je l’ai donné à Justri (un ami intime de Xavi). Il le voulait vraiment. Platini m’a félicité et m’a fait des compliments. Il m’a parlé en espagnol bien qu’il parle comme moi l’anglais.

Quels sont vos prochains défis ? 
Il faut continuer à gagner des choses, continuer à démontrer que nous sommes les meilleurs. Les Supercoupes, la Coupe du monde des clubs, …

Vivez-vous votre période la plus heureuse ? 
Oui. Sans aucun doute. Je me sens épanoui. J’ai été critiqué. Ils ne croyaient pas en moi. Maintenant, je donne une double valeur à tout cela. Les gens qui n’ont pas été trainés dans la boue et dans la merde, ne savent pas ce que vaut tout cela. Moi j’ai vraiment eu du mal. Ils ne croyaient pas en moi et signaient d’autres joueurs car ils ne croyaient pas en moi.

Est-ce que vous expliquez aux jeunes que cela peut tourner mal, malgré le fait que tout semble bien ?
Oui. Les plus anciens doivent bien leur expliquer et mettre les choses en place.

Il y a un an, vous avez essayé d’être devin et avez échoué. En effet, vous aviez dit que Cesc viendrait. Vous vous risquez à une autre prophétie ? 
Mais lui, l’avait dit. Lui il veut venir. Il serait un joueur phénoménal pour l’équipe, mais le problème est l’argent. Il coûte beaucoup car il est très bon. 50 millions d’euros. Et en ce moment le club n’est pas dans sa meilleure période économiquement parlant. Le seul problème est l’argent, lui il veut venir, et nous on le veut ici.

Et Rossi ? 
Un très bon joueur.

Vous le connaissez personnellement ? 
Non mais Capdevila m’a très bien parlé de lui. Il est jeune et a du talent. C’est un très grand joueur.

Comment s’est passée la première saison de Villa selon vous ? 
Je suis très proche d’El Guaje. C’est une personne géniale. Il a une personnalité qu’on ne rencontre malheureusement que très peu dans le monde du football. C’est un gars humble, travailleur. Il s’est parfaitement adapté à l’équipe. Il n’a jamais eu un égo surdimensionné. L’égo il l’a pour mettre des goals. Il l’a mal vécu. Pour un attaquant, il est primordial de marquer et il en a beaucoup souffert. Quand il a mis le goal durant la finale, c’était comme si je l’avais marqué moi-même. Il faut toujours que les bonnes choses arrivent aux bonnes personnes.

Nous avons tous été surpris par Mascherano. Vous aussi ? 
Qu’est-ce qu’il est génial ce gars ! Je pensais que c’était un gars très sérieux mais c’est un rigolo, un blagueur. Un très bon transfert. C’est un gars solidaire. Il nous a énormément apporté défensivement. C’est une personne formidable.

Comment expliquez-vous que Pedro ait tellement de chance et qu’il marque durant les matchs importants ? 
Il est très bon. Mais je ne crois pas que ce soit de la chance. Quand tu travailles beaucoup, tu as plus de chances. C’est ce qu’avait dit Luis Aragonés. Il est un exemple pour toutes les générations à venir. Qu’ils regardent Pedro, comment il joue et comprend le jeu, son aide en défense, comment il joue avec les deux pieds, son ambition, sa force mentale. C’est une véritable merveille. 

On a vu Bojan très triste cette année…
Oui. Il a été très touché. Il pensait jouer plus et a beaucoup souffert. Le footballeur a tendance à être égoïste. Il a énormément de qualités pour pouvoir triompher au Barca. Le problème est que le niveau est très élevé. Je l’ai encouragé. C’est un gars très fort. Il l’a démontré à Malaga. Il est très jeune et au Barça, tout compte. Tu te dois d’être le meilleur.

Comment a réagi Busquets quand le Real Madrid l’a dénoncé avec une vidéo ? 
Il était triste et préoccupé. On dit plein de choses sur le terrain. Il ne s’est rien passé. Et maintenant, on dit que Busquets est raciste. Te fous pas de moi !    C’est triste que des équipiers de sélection demandent une sanction pour Sergio, en le connaissant, en sachant parfaitement que c’est un gars extraordinaire et une bonne personne.

Quelles équipes avez-vous eu le plus de mal à vaincre ? Le Real ? 
Non. Villarreal au Camp Nou. Le Real Madrid aussi mais c’est surtout parce qu’ils ne voulaient pas jouer au football, qu’ils laissaient l’herbe pousser haut, le terrain sec… Valence aussi nous l’a fait. Jouer ainsi est très difficile et tu peux perdre. Mais ce ne sera pas à cause des mérites de l’autre équipe mais à cause de leurs attrapes, leurs petites tricheries.
Villarreal a vraiment joué au football, chez nous. Ils voulaient le ballon, réussissaient à l’avoir. Ils sont très semblables à nous : c’est l’équipe qui nous ressemble le plus aujourd’hui. Cazorla, Bruno, Borja Valero, Nilmar et Rossi. Une équipe pour lutter jusqu’au bout pour la Liga.

N’êtes-vous pas un peu fatigué ou lassé de commencer la saison prochaine avec déjà un premier affrontement contre le Real en Supercoupe?
Non ! Je suis encore plein d’adrénaline pour jouer les finales et je veux continuer. C’est ainsi qu’on reste dans la gloire. Avant, on luttait avec un but de Rivaldo pour être quatrième. Je ne sais pas si on se souvient encore de cela. Cela fait sept années. C'était comme si nous avions gagné la Ligue des Champions. Ou encore pouvoir participer à la coupe d’Europe en réussissant à être 6e à la dernière journée de la Liga avec Antic. Le niveau est maintenant très haut, mais les gens ne se souviennent plus qu'avant c'était très dur. 

La mentalité culé a-t-elle changé ?

Pour les jeunes oui. Ils ont vu gagner le Barca durant 20 années. Ils l’ont seulement vu gagner. Des fois, des enfants viennent et me demandent ce qui s’est passé, pourquoi n’avons-nous pas gagné de titre. Et je leur explique que le football est comme ça et qu’on ne peut pas toujours gagner. Les gens ne sont pas habitués, ils doivent savoir que cela est dur de gagner.

Quels sentiments vous transmettent les supporters ?
De l’amour, de la tendresse. J’allais tirer un corner à Wembley et les supporters ont commencé à crier mon nom. L’amour des gens est le plus important, c’est ce qui fait tout tourner. Moi je ne me suis pas toujours senti aimé au Barça. Vous le savez tous. J’ai beaucoup souffert. Maintenant, tout a changé et tu te rends compte que cela valait la peine de souffrir.

Le manque de ressources et d’idées de Manchester United vous a-t-il surpris ?
Le Barça est supérieur à n’importe quelle autre équipe. Rooney l’a dit. Ferguson aussi et ça c’est le plus important. Il faut se rendre compte du rôle que Ferguson a tenu dans le football depuis de nombreuses années. Cela fait 25 ans qu’il est à Manchester, il en a changé l’histoire. Liverpool avait gagné 10 championnats de plus que Manchester United et il les a dépassés. Et tout cela en jouant bien au football.

En plus ils ont montré qu’ils savaient perdre. 
Le Barça aussi sait perdre. Lors de la finale de la Copa, nous avons félicité le Real. Celui qui ne sait pas perdre reste en retrait  . Il faut savoir perdre. Si je perds, ça me fait mal et je suis furieux. Mais j’ai félicité Iker lors de la finale de la Copa. Je lui ai dit de profiter de sa victoire.

Et vous avez perdu sur deux petits centimètres sur le goal de Pedro…
Lors de la première mi-temps, nous n’avons pas bien joué, surement à cause de la tension de la finale, mais la deuxième mi-temps aurait pu être gagnée 2 à 0. Ils ont fait un marquage individuel au milieu de terrain, et étaient regroupés dans leur moitié de terrain durant toute la deuxième partie, excepté deux ballons perdus qui se sont finis en occasion de but . Si on avait été plus en réussite, on aurait gagné. Sur le terrain, j’avais l’impression que nous étions en train de gagner. J’avais le ballon et je me disais qu’on allait gagner. Mais ils sont très bons et possèdent des joueurs qui ont beaucoup de talent. 

Comme Cristiano Ronaldo ?
Il est très bon mais il n’y a pas que lui. Benzema, Ozil, Di María, Xabi Alonso. Ce sont de très bons joueurs. 

S’ils sont de très bons joueurs, pourquoi n’ont-ils pas joué au football ?
Ils ont joué au football. C’est juste que contre le Barça, non. Je vois tous leurs matchs. Ils jouent un football différent, plus direct et individuel. De nombreuses fois, ils avaient le contrôle des matchs qu’ils jouaient. Mais contre nous, ils ne voulaient pas. Ce n’est pas une critique. C’est juste la réalité.

Eux disent qu’en jouant ainsi, ils ont presque réussi.
Dans la vie, le temps laisse chaque chose à sa place. Tu récoltes ce que tu sèmes. À la fin de la saison, nous avons eu la Liga et la Ligue des Champions.

Le Real ne vous use t-il pas ? 
Il faut savoir ce que c'est de gagner comme cela, 2-0 au Bernabeu en demi-finale de la Ligue des Champions contre tous les pièges tendus… L’année prochaine, ils peuvent continuer, qu’ils fassent ce qu’ils veulent, nous on continuera à jouer au football.

Vous référez-vous aux paroles de Piqué durant la célébration? 
Il ne faut pas en parler. Seulement parler de football. Le Barça est le meilleur. Personnellement je n’ai jamais vu une équipe pareille, depuis que je suis en âge de penser.

Même pas la “Dream Team”?
Aujourd’hui, il y a plus d’intensité dans la compétition, plus de rythme physique, les joueurs sont mieux préparés. On s’exerce même aux corners. 

Le but de Manchester United est venu d’une touche en votre faveur

 Oui, le ballon a été lancé à l'endroit prévu, pas au centre afin qu'ils ne nous pressent pas. La touche était pour nous mais elle leur a profité.

 Et les corners joués courts?
Le troisième but vient d’un corner joué court. Tout cela est préparé mais les gens ne le savent pas. Le tirer long ? Pourquoi donc ?

Avez-vous revu le match?
Oui, mardi sur Barca TV. Après avoir dîné. Il était 3h du matin.

Quelle note lui donnez-vous ?
Une très bonne note. Je ne sais pas vraiment. Cela a été un des meilleurs matchs que j’ai joué, de toute ma carrière. J’ai déjà fait de très bons matchs mais jamais aussi transcendant. J’ai touché plus de 100 ballons, j’en ai perdu peu. Je me suis associé avec tout le monde et tout le monde me cherchait. Ce n’était pas seulement 3 ou 4 joueurs qui savent jouer au football qui se sont réunis. C’est tout le monde.

C’est l’ADN Barça?
L’ADN Barça, c’est comprendre le jeu, comprendre le football. On ne va pas tirer comme ça dans le ballon et voir ce qui va se passer, faire des deux contre un au milieu de terrain, attaquer d'un côté pour aller de l'autre ...

Et sans le ballon, comment cela se passe?
C’est génial. Tout le monde court. Avec Guardiola, si tu ne cours pas, tu ne joues pas. Le personnage est comme ça. El Guaje n’avait jamais autant couru de toute sa vie qu’au Barça, mais il ne s’était jamais autant amusé en jouant au football comme aujourd’hui. 
On ne dirait pas mais je suis celui qui a le plus couru lors de la finale. Ils nous volaient le ballon mais souffraient encore plus car ils ne l’avaient déjà plus. Il ne faut pas donner du temps à l’adversaire. Il ne faut pas les laisser penser. Celui qui se trouve le plus près doit aller presser. Tout le monde doit le faire. Cela rend l’équipe adverse folle de voir le ballon toujours récupéré. Les vingt dernières minutes, Manchester United était complètement dépassé, furieux. Ils ne voulaient même plus attaquer. Pourquoi est-ce que je vais presser s’ils vont me la reprendre directement ?

Et vous avez pressé jusqu’à la 89e minute.
Oui, avec Iniesta... Ceux qui pensaient qu’on ne pourrait jamais jouer ensemble… Aujourd’hui ceux-là disent que nous sommes la clé du Barça.

Est-il difficile de penser qu’un jour, il faudra redescendre de ce nuage ?
Je n’aime pas jouer au devin mais j’ai le sentiment que tout peut bien aller pour quelques petites années encore. Je préfère penser comme ça. 

Peut-être pourriez-vous tranquilliser les gens au sujet de Guardiola.
Moi je le vois et je peux vous dire qu’il s’amuse beaucoup. Il vient et te dit : « Hey ! Qu’est-ce qui s’est passé, comme on a bien joué ! » Lui non plus ne s’attendait pas à tout cela. Lui aussi a été surpris par ces victoires. Il est émerveillé par le groupe humain qu’il y a au vestiaire. Maintenant, il doit être comme un chirurgien et rectifier les petites choses. Mais il part avec deux longueurs d’avance. Rien ne lui échappe.

 

Article traduit par Nancy.


Source: Sport.es

Posté par Bbarça
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