Array Xavi : « J'ai fait taire mes détracteurs » - FC Barcelona Clan

En Une | Xavi | dimanche 10 août 2008 à 11:03  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Pep veut faire de lui une des pierres maîtresses de son projet. À 28 ans, et avec dix saisons en équipe première à son actif, Xavi accepte sans rechigner cette responsabilité. Interview...

Depuis qu’il a été élu meilleur joueur de l’Euro il paraît que les gens regardent Xavi d’une autre manière. Il est passé d’un rôle d’éternel joueur d’équipe au second plan à celui d’un des joueurs du Barça les plus applaudis et les plus chantés par les supporters. Il est devenu un milieu de terrain à qui il manque peu de choses pour être un concentré de vertus sur comment se joue le football.


Mais Xavi n’as pas changé, il est toujours le même, même s’il se noie sous les éloges, que son nouvel entraineur veut faire de lui l’une des références de l’équipe ou que la moitié de l’Europe rêve de l’avoir dans son effectif. Xavi garde les idées claires, il connaissait sa place avant l’Euro et il sait qu’elle est a sienne aujourd’hui. Le futur vice-capitaine du Barça nous montre le chemin.


Pep Guardiola est-il la solution à tous les maux du Barça ?
J'ai une très grande confiance en lui et l’avoir comme entraineur me motive énormément. Il est très exigeant mais ne refuse jamais le dialogue. Puis il connaît parfaitement l’entité, l'environnement, les maux endémiques du club…


Les maux endémiques ?
Oui, dans ce club la vision à moyen terme n’existe pas. Les supporters ne comprennent pas la défaite, même en amical. De plus, gagner ne suffit pas, il faut également bien jouer. Ils t’imposent d’être parfait dans tous les domaines.


Trop de pression ?
Non, ce n’est pas ça. L’Afición est impatiente de remporter de nouveaux titres et on remarque la pression dans tous les domaines. Mais la pression n'est pas une mauvaise chose en soi, elle t’oblige à réagir, à progresser. Si tu ne veux pas de pression ou que tu ne peux pas l'assumer, la meilleure chose à faire est de quitter le Barça.


Deux ans sans rien gagner c’est trop, non ?

Oui, clairement. Cette année la priorité sera de remporter des titres parce que le Barça ne peut pas rester trois saisons sans rien gagner.


L'instabilité institutionnelle autour du club peut vous nuire ?
Il n'y a aucun doute sur le fait que pour commencer un nouveau projet on a besoin d'une stabilité sur tous les fronts. Nous devons essayer d’être en marge de tout ce qui ne concerne pas directement l’aspect sportif, mais la réalité est que c’est très difficile. Nous savons que le président a beaucoup souffert de la motion de censure et qu’on aura peut être pas cette saison la tranquillité des saisons passées.


Tu es allé voter ?
Non. Je n’étais pas à Barcelone.


Et qu’aurais-tu  voté sans indiscrétion ?
C'est une question personnelle, mais dans tous les cas j’ai pleinement confiance en Laporta. Il est victime des résultats sportifs. Pourtant la relation qu’il maintient avec le vestiaire est très bonne. Avec sa gestion il a démontré qu’il est un bon président, mais il est clair qu'il traverse actuellement une situation délicate.


Xavi
Tu Parles avec Frank Rijkaard ?
Non, mais j’ai mal vécu son départ. Quand les choses vont mal on cherche toujours des coupables. La vérité est que les choses ont été mal faites sportivement.

C'est-à-dire ?
Beaucoup de choses se sont passés. Ce que je veux dire c’est que le vestiaire n’était pas unie, certains restaient isolés et menaient la bataille de leur coté. C’est très important d'être unis, c'est ce qui nous a rendus fort historiquement.  L’année dernière nous avons baissé la garde et l'égoïsme de certains a plus pesé qu'autre chose.

Ronaldinho et Deco ?
Je ne vais pas donner de noms, mais je ne me réfère pas spécialement à eux. C'est plutôt une accumulation qui a débouché sur cette situation.

Peut-être que Rijkaard n'imposait pas une autorité suffisante ?
Ce n’est pas vrai. C’est aux joueurs de montrer qu’ils sont des professionnels. L'image qu’on a attribué à Rijkaard, celle d’une personne indolente et incapable de maintenir la discipline, est injuste. J’ai souvent entendu Franck crier et remettre des joueurs à leur place, simplement ceci restait dans le vestiaire.

Dans ce cas pourquoi a-t-on cette image de lui ?

Car il a commis l'erreur de nous défendre publiquement. Ça en dit long sur lui car c’est une personne qui a toujours cherché à maintenir l’unité du groupe à tout prix.


Guardiola, en revanche, renvoie l'image d'un technicien dur et discipliné, non ?
Avec Pep la distance entre entraineur et joueur s’est raccourcie. Il y a davantage de dialogue. C’est le Pep de toujours, une personne méticuleuse et perfectionniste.

A quel entraineur ressemble t-il le plus ?
Pour moi, Pep est unique, mais par sa manière de vivre le football et de transmettre cette illusion aux gens je dirais qu’il ressemble à Luis Aragones. Je ne parle pas de caractère ni de méthodes de travail mais de la manière qu’ont les deux à vivre le football, avec une passion authentique.

Tu n’as jamais pensé à devenir entraineur ?
Je n y’ai jamais pensé. Je me vois encore joueur de nombreuses années.


Tu te rappelles de Guardiola footballeur qui prophétisait qu’Iniesta allait te mettre à le retraite comme tu l’avais fais avec lui ?
(Rires). Non, pas encore. Mais comptez-y ! Je n’ai jamais vu Iniesta comme mon remplaçant mais plutôt comme mon complément. Avec lui sur le terrain, tout est plus facile pour moi.

Cela t’ennuis qu’on te compare souvent à lui ?
La seule chose que je voudrais c’est qu’une fois pour toute on ne me compare avec personne et qu'on dise que Xavi joue comme Xavi.

Tu as gagné cette revendication après ton excellent Euro…
Ce que me chagrine c'est qu'on a su reconnaitre mes mérites sportifs au sein de la sélection espagnole. On dirait qu'ici il est plus difficile de donner aux joueurs de la Cantera les récompenses qu'ils méritent. Peut-être que parfois mon jeu n'était pas très brillant pour le public, mais j’ai toujours donné tout ce que j'avais.


Xavi est vindicatif ?
J'ai fais taire beaucoup de mes détracteurs et j’espère continuer à le faire avec beaucoup d’autres. Je suis pleinement disposé à me dépasser jour après jour.

Cette année il paraît que le capitanat de l’équipe sera très identitaire puisque défini par trois joueurs de la Masia…
Oui. Les gens de la maison sont ceux qui doivent porter le vestiaire. Nous sommes les plus anciens au club et ceux qui connaissent le mieux où sont les problèmes et comment les résoudre.

Ça changera quelque chose de passer de troisième à deuxième capitaine ?
Non. Carles Puyol, Andres Iniesta et ceux qui le seront aurons pour objectif prioritaire que le vestiaire redeviennes une famille unie. Ça a été le secret du succès pendant des années et nous allons essayer d’en faire une réalité.


Source: Sport

Posté par R.E.M
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