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Article | Cesc Fabregas | mercredi 31 août 2011 à 22:17
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La saison 2011-2012 du joueur à la loupe commence avec Cesc Fàbregas, titulaire dans un 3-4-3 surprise pour son tout premier match de Liga...
Cesc Fàbregas revient donc au bercail et connaît sa première titularisation dès l'ouverture de la Liga. Avant cela, il a participé à la victoire du Barça en Supercoupe d'Espagne (rentré en cours de jeu lors du retour contre Madrid), ainsi qu'à celle en Supercoupe d'Europe face à Porto, où il a inscrit son premier but officiel de la saison. Malgré un temps de jeu limité, il a été l'auteur de prestations très prometteuses et a déjà montré qu'il n'avait pas besoin de plus de temps pour s'intégrer au jeu du Barça. Il y apporte de surcroît ses propres qualités, en particulier cette capacité à venir de derrière et se projeter dans le rectangle pour marquer des buts ; c'est de cette manière qu'il a scoré contre Naples et Porto.
Pour ce match face à Villarreal, Guardiola doit faire face à une défense décimée : pas moins de cinq joueurs manquent à l'appel pour des raisons diverses. Le coach surprend son monde avec une solution radicale à trois défenseurs, un pur 3-4-3 où le milieu est en théorie un losage formé de Keita (pivot), Thiago (à droite), Iniesta (à gauche) et Fàbregas (meneur). Xavi débute donc sur le banc, un peu à la surprise générale, et si l'on aurait pu s'attendre à ce que Cesc le remplace à la baguette, on verra qu'il en a été tout autrement pendant le match.
Statistiques de Fàbregas : 3 matchs (2 en Supercoupes, 1 en Liga), 1 carton jaune, 2 buts.
En début de match, les coéquipiers de Fàbregas s'appuient beaucoup sur lui, en jouant à une touche de balle. Le trident Iniesta - Cesc - Messi combine parfaitement bien. Son entente et ses permutations avec Messi sont un régal à voir, et un cauchemar pour la défense adverse, qui ne sait où se placer. Cesc se transforme en attaquant, Messi lui se positionne en dix, et le numéro 4 multiplie les appels qui mettent souvent en danger Villarreal, qui doit souvent se dégager de justesse. Fàbregas tire également les corners à tour de rôle avec Messi, ou en combinant court avec ce dernier.
Fàbregas a aussi été en rôle de meneur, en lançant dans le dos de la défense, Pedro, Alexis ou bien Messi, avec une justesse de passe chirurgicale. Il donne aussi sa part de pressing, en pressant haut avec le reste de l'équipe, étouffant Villarreal qui n'a jamais pu poser son jeu habituel. Fàbregas ne perd presque jamais le ballon, à l'instar des autres lutins du Barça, il trouve toujours une solution sous la pression adverse. Un apport évident : sa verticalité. Cesc a un jeu bien plus direct que Xavi ou même Iniesta.
Fàbregas amène le premier but de la rencontre : accélérant le jeu, il passe à Thiago, tout en continuant sa course en se déportant vers la gauche du grand rectangle. Il sème peut-être une certain confusion chez les défenseurs de Villarreal, mais ceux-ci ne tombent pas vraiment dans le panneau : tous les quatre restent accaparés par Thiago, qui surprend tout le monde en marquant d'une improbable frappe croisée du gauche.
Vers la demi heure, il tente une volée qui est malheureusement contrée. Il montre aussi une technique remarquable, cherchant parfois à déborder son adversaire direct. De la trentième à la quarantième minute, on le voit moins, Villarreal est plus présent et plus souvent dans le camp de Barcelone. En toute fin de première mi-temps, Messi fait une passe millimétrée à Fàbregas qui avait fait un nouvel appel dans l'axe ; l'Espagnol fait manger le gazon au gardien de Villarreal et marque dans le but vide. Il s'agit de son second but officiel en autant de matchs.
— Ronaldo97
En deuxième période, son empreinte sur le match baisse alors que Thiago et Xavi (entré en cours de jeu) reprennent du poil de la bête et contrôlent tour à tour les constructions offensives. Cesc baisse nettement de volume de jeu, jusqu'à ne plus monter aux avant-postes, et de par ce fait ne plus remplir son rôle de "pivot" au bénéfice des déplacements d'un Messi qui s'est retrouvé esseulé dans l'axe, obligé de remiser à d'autres solutions par défauts, comme Alexis ou Pedro... Il effectue cependant quelques percées, moins verticales qu'en première mi-temps toutefois, qui ont permis des dédoublements de passes aux abords de la surface (cf. le 1er but de Messi, ou son occasion juste après le but de Sanchez), ce qui a déstabilisé un bloc équipe de Villarreal déjà à la rue. A partir de là, Pep prend la décision de le remplacer par un autre milieu relayeur (dos Santos) encore frais et donc au volume de jeu plus important pour continuer à épuiser l'adversaire en le privant de ballons.
Globalement, le match de Cesc fut assez maîtrisé, il a rempli son rôle de soutien d'un Messi qui voit ses qualités de passeur ressortir magnifiquement avec les appels pleins axes ravageurs de l'ex-joueur d'Arsenal. Bien que la connexion Messi-Cesc ait été décisive, elle a aussi parfois été trop verticale, trop rapide pour une équipe comme le Barça habitué à un jeu posé et lentement construit, ce qui a conduit à plusieurs pertes de ballons assez stupides en début de match.
On regrette toutefois qu'Iniesta se soit éclipsé pour laisser à Cesc un plus grand espace de jeu, ce qui démontre que l'équipe à encore une marge de progression pour développer un meilleur football sans que les uns marchent sur les plates-bandes des autres. Notons aussi un jeu de passes court et précis mais sans réel danger, et souvent (parfois à tort) trop adressé à Messi, oubliant plusieurs co-équipiers (Alexis et Pedro) qu'il a trop souvent délaissés au moment de faire l'effort bienvenu de jouer avec eux le une-deux. Il n'a pas été au diapason pour eux et n'a donc accompli qu'à moitié son travail de milieu relayeur. Quant à son repli défensif, il a été bien léger, mais rien de bien alarmant puisque c'était au deuxième rideau défensif composé d'Iniesta,Thiago et Keita de presser le porteur du ballon.
En guise de bilan, on peut dire qu'on attend la suite avec impatience. Ce qui est sûr, c'est que le transfert de Cesc a donné à l'équipe un nouveau visage plus vertical et moins stéréotypé, et c'est tant mieux, on attend cependant mieux au niveau du placement et de l'engagement physique dans les prochaines échéances.
— barcamundial
Une des grandes questions qui ont accompagné le transfert de Fàbregas était : où va-t-il jouer ? Quelle place pour un nouveau joueur dans un milieu de terrain écrasé par le talent (Xavi, Iniesta, Busquets, Thiago) ? Guardiola a donné un élément de réponse en disant qu'en le recrutant, ce n'est pas un joueur mais trois joueurs qui sont arrivés au Barça. De fait, Fàbregas est polyvalent et le coach en est conscient. Tellement conscient qu'il l'a fait jouer à tous les postes du milieu contre Villarreal, le forçant à se déplacer partout sur le terrain et à occuper les trous laissés par ses coéquipiers. En ce sens, ceux qui pensaient que Fàbregas ne serait qu'un bouche-trou de luxe ont eu raison : son placement était la conséquence et non la cause de celui de ses équipiers. Ce rôle nécessite à la fois une rigueur, une vision du jeu, et une disponibilité supérieures à ce qu'on demande généralement à un joueur, et on peut s'étonner de voir Guardiola accorder toute cette confiance à un "nouveau".
Dans ce milieu à quatre, virtuellement à cinq puisque Messi redescend souvent, l'embouteillage était à craindre. Ça s'est effectivement un peu marché sur les pieds lors des premières minutes, Cesc cherchant ses marques. Au fil du temps, il a assumé son rôle avec de plus en plus d'assurance en permutant avec tout le monde, aussi bien avec Thiago à droite, qu'avec Iniesta à gauche, et, surtout, avec Messi. Dès le début, on a vu Messi rester en retrait et Fàbregas faire des appels dans l'axe, à la manière d'un attaquant de profondeur. L'inverse est également vrai, Cesc lançant des ballons par-dessus la défense pour l'attaquant devant lui, souvent Messi. Ces deux-là se sont beaucoup cherchés et ont fini par se trouver sur le but de Fàbregas, juste avant la mi-temps (image ci-contre).
Il s'agit sans doute de l'élément tactique le plus intéressant du match. Puisque Messi n'est pas un avant-centre et que tout le couloir axial est son jardin, un milieu en pointe d'un losange, autrement dit un meneur de jeu, ne pouvait que se fourrer dans les pattes de l'Argentin. C'est là que Guardiola sort Fàbregas de son chapeau magique, qui est le joueur parfait dans ce cas de figure. On l'a vu, Cesc aime se projeter dans la surface... Pep l'a donc fait jouer, selon les circonstances, comme attaquant de rechange et non comme meneur de jeu attitré du Barça, un poste inutile dans ce schéma tactique. Ça a payé avec plusieurs occasions de but dont une mise au fond, d'autant que la défense centrale de Villarreal était particulièrement fébrile. On a ainsi vu un Barça fonctionner sans patron, le pouvoir habituellement concentré chez Xavi a été décentralisé vers Fàbregas, Iniesta, et Thiago.
Cette attirance pour la zone de vérité est criante chez Fàbregas, presque irrésistible et souvent évoquée par Arsène Wenger, une caractéristique qui n'existe pas autant chez Iniesta et Xavi. Sa prestation contre Villarreal est dans la lignée de ses matchs de Supercoupe (même si c'était du 4-3-3), il joue haut, dans un rôle résolument offensif et avec la volonté de marquer. Pas du tout dans l'optique d'organiser le jeu. S'il en est sans doute capable, force est de constater qu'il n'évolue pas en chef d'orchestre pour l'instant, car pour être un clone de Xavi, il faut jouer beaucoup plus bas. Au vu des premiers matchs, Guardiola semble vouloir exploiter au maximum les capacités de buteur de Fàbregas et on peut s'attendre à ce qu'il termine la saison, sauf blessure, avec un joli compteur pour un milieu de terrain.
— Wedge
— mohbarca2006
L'avis du forumeur (Witt) :
« Dans un rôle d'électron libre, il a beaucoup bougé. Souvent dans les bons coups offensivement, il n'a pas hésité à revenir défendre quand c'était nécessaire. Il n'a pas tardé à retrouver ses automatismes d'antan, notamment avec Messi. Un bon match de sa part qui laisse présager de très bonnes choses pour la saison à venir. » 7.5 / 10
Source: FCBClan
Posté par Wedge
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