Array Un ballon, des amis. [1e partie] - FC Barcelona Clan

En Une | Xavi | mercredi 3 juin 2015 à 15:43  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

« La seule chose qui me manque, c'est un triplé ». Après la finale remportée ce samedi, Xavi a accordé une interview aux journalistes d'El País. Il revient sur sa carrière.

17 ans en équipe première ?

Je l'ai aimé, enfant. Et j'ai aussi souffert. Parce que maintenant je suis heureux et fier de ce que j'ai accompli et des conditions de mon départ. Mais je suis passé par de mauvais moments, j'ai honnêtement beaucoup souffert. 

Qu'est-ce que le football ?

Le football, c'est un ballon et des amis. Et c'est parti ! Un match, un rondo, des passes, sur la plage ou dans ton jardin. En riant. C'est le football. Des enfants qui se font des passes à l'école. C'est le football.

Et lorsque ton équipe gagne, ‘eso es la hostia (c'est le meilleur)’, comme le dirait Luis, n'est-ce pas ?

Luis Aragonés, quel grand monsieur ! Je pense souvent à lui, il me manque beaucoup.

Pourquoi partez-vous?

Parce que le moment est venu. C'est ce que ma tête me dit, ce que mon corps me fait sentir. Pas mon cœur, mon cœur appartient au Barça, et lui restera ici.

Vous cachiez le fait que vous jouiez au Barça à l'école. Pourquoi ?

Parce que je ne voulais pas être vu différemment. Je sais que cela ne m'aurait pas changé, mais j'avais peur de les entendre dire : « Regardes-le, il a signé au Barça et maintenant il se croit spécial ». Je n'ai pas porté mon survêtement pour ne pas attirer l'attention.

Quels souvenirs avez-vous du vestiaire de l'équipe première ?

M'asseyant entre Luis Figo et Guardiola, et Núñez qui s'approche pour discuter avec Pep. Et voilà, j'étais là. Bien sûr j'étais là, au courant de tout, j'étais un jeune et assis-là, j'étais même gêné. Les plus vieux me traitaient très bien : Pep, Pitu, Luis, Sergi, Figo, Rivaldo – ils étaient tous très bien avec moi.

Samedi vous célébriez votre huitième titre de Liga. Vous remportiez le premier alors que l'équipe première était à Vitoria et vous à Albacete.

Oui, c'est vrai. J'avais joué 18 matchs cette saison mais seuls les joueurs de l'équipe première ont voyagé, c'est ce que Van Gaal avait décidé. Et je suis parti avec l'équipe B à Albacete et y ai vu le match. Il y avait un maillot au musée Angel Mur, confectionné dans le vestiaire par Anderson et Rivaldo, "Nous sommes tous Champions", et avec les noms de tous ceux qui n'avaient pas fait le voyage : Ciric, Busquets, Okunowo, Roger et Óscar. Mais j'étais à Plaça Sant Jaume. Le dernier titre de Liga que nous y avons célébré. Je suis si vieux que j'ai été à Sant Jaume !

Que seriez-vous sans Van Gaal?

Il m'a beaucoup appris. Il avait l'habitude de me dire : « Tu es meilleur que Zidane », et je lui répondais : « N'en faites pas trop, Mister, merci, mais n'exagérons pas ». J'ai été chanceux, j'ai eu de très bons entraîneurs. Nous avons été très injuste avec lui, c'était un grand entraîneur.

Après cela, cinq ans sans gagner. Que s'est-il passé ?

Nous avons perdu l'essence de notre football. Nous changions souvent d'entraîneur ; nous n'avions aucune stabilité jusqu'à l'arrivée de Rijkaard. Et celle de Ronaldinho. Nous gagnions en retrouvant la possession, en jouant, en attaquant pour défendre, en montrant notre football.

Notre seule solution, c'est d'être nous-même. Si nous ne respectons pas notre style, nous n'arrivons à rien, cela s'est montré. Mais il y a eu des moments, lorsque nous ne gagnions pas, nous doutions de notre style et rien ne fonctionnait plus. Alors le premier réflexe est de chercher un joueur d'un mètre 80 et qui soit très puissant. Et ce n'est pas la solution. Ce dont nous avons besoin, ceux sont des joueurs qui comprennent notre manière de jouer, le concept du troisième homme, la passe qui crée la supériorité.

Est-ce la raison pour laquelle vous étiez sous les projecteurs ?

Oui, lorsque nous gagnions les gens me félicitaient, mais lorsque nous perdions, les gens doutaient de tout et j'étais le premier sur la liste. 

Vous avez toujours dit que Pedro et Busquets sont des exemples à suivre. Pourquoi ?

Parce qu'ils sont très humbles, parce qu'ils se sacrifient, parce qu'ils sont des talents exceptionnels et sont au service de l'équipe, mais ils ne sont pas reconnus et cela me dérange. Je sais à quel point le sacrifice est nécessaire pour arriver au top et ils y sont arrivés ; ils ont tout gagné et se sont toujours mis au service de l'équipe, tout comme Jordi [Alba]. Toujours. C'est la même chose pour Andrés et pour Piqué, ne pensez pas le contraire, mais, ils ont, comme moi et Leo, reçu des éloges. Pedro et Sergio sont des footballeurs extraordinaires. L'histoire de Pedro est exceptionnel : un attaquant du Barça, passé par le centre de formation, qui arrive au plus haut niveau et qui gagne tout. On doit le regarder, l'applaudir et dire « Regardez les gars, apprenez de lui ! » Et Busi ? Je n'ai jamais vu un joueur aussi intelligent sur le terrain.


Source: Grup14, depuis el Pais

Posté par Aimar
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