Array Thierry Henry : "le Barça m'émeut" - FC Barcelona Clan

En Une | Thierry Henry | dimanche 24 février 2008 à 03:52  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Thierry Henry a voulu passer un moment seul à seul avec SPORT pour expliquer comment vont les choses pour lui à Barcelone...

Thierry Henry a voulu passer un moment seul à seul avec SPORT, pour expliquer comment vont les choses pour lui à Barcelone. La vie lui sourit, et Henry a montré son côté le plus humain durant cette entrevue, qui a été réalisée dans la boutique Tommy Hilfiger, marque dont il est un des représentants les plus connus.


Élégant, comme il l'est aussi sur le terrain : voilà comment Thierry Henry s'est présenté à cette interview pour SPORT. Habillé intégralement par Tommy Hilfiger, le joueur azulgrana a raconté, avec un magnétophone qui enregistrait à ses côtés, ses expériences au Camp Nou depuis son arrivée. Durant toute cette entrevue, il n'a répondu à aucun appel, d'aucun média. C'est rare.

Henry se confie sur ses débuts au BarçaSept mois après votre arrivée, quelle est votre première analyse?

Il n'est pas possible de faire un bilan personnel à ce moment de la saison. Si on peut en faire un, c'est bien un bilan collectif. Nous sommes à cinq points du Real en Liga, nous sommes toujours en course en Ligue des Champions, et nous allons disputer les demi-finales de la Coupe du Roi. On peut toujours faire mieux, ce qui voudrait dire en l'occurrence passer devant Madrid. Pour le moment, le bilan collectif est bon.

On sait peu de choses sur votre vie à Barcelone. Comment ça se passe?


Très bien (il sourit). Il fait toujours beau. Tu t'entraînes avec le soleil, tu te réveilles avec le soleil...

Très différent de Londres...

Écoutez, Londres restera dans mon coeur et sera toujours pour moi une des plus belles villes du monde. Elle me manquera toujours, mais quand on arrive ici, tu te réveilles le matin et tu regardes le ciel, c'est extraordinaire. De la même manière, la passion des supporters catalans me surprend et me rend admiratif .

Vous devez être habitué à une telle passion, puisqu'en Premier League aussi on vit le football avec intensité.


Non. Ici, tu as l'impression que tu joues pour une région, pour un pays. Les gens te le font sentir comme ça, ils le revendiquent dans la rue. Ils aiment le F.C. Barcelone et te le font sentir. Parfois les supporters ne sont pas contents quand tu joues et que tu fais un mauvais match mais après, quand ils te voient dans la rue, ils te transmettent cette foi qu'ils ont pour le club, la passion qu'ils ressentent pour cette institution. Pour eux c'est extraordinaire, et ça, ça émeut un footballeur.

Comment avez-vous trouvé l'ambiance dans les vestiaires?

Parfois, et c'est lamentable, certaines personnes désireraient provoquer des problèmes dans le vestiaire. C'est pour ça que j'ai dû aller en conférence de presse après le match contre Saragosse pour clarifier les choses. Jusqu'à ce que j'arrive ici, il n'y avait eu aucun problème, et je n'en ai pas vu. Tout le monde rit avec tout le monde, et il y a une bonne ambiance. Il y a de la vie.

Avoir Lilian Thuram à côté de vous facilite-t-il votre adaptation?


C'est le cas de tout le monde. Ça fait onze ans que je le connais, mais sa présence est tout aussi importante pour Abidal, Touré, Sam,... Sa carrière est un exemple. Tout le monde doit l'écouter quand il a quelque chose à dire. Il a vécu tant de choses...

À Glasgow, contre le Celtic, vous avez marqué un but dans le style d'Arsenal...


Non, non, non, non. C'était un but dans le style de Barcelone. J'ai entendu ça deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit fois. Ce n'est pas ça. Arsenal, c'est du passé. Maintenant je marque des buts dans le style de Barcelone.

Pourquoi avez-vous fait taire le stade?


C'est une façon de célébrer mes buts que j'avais déjà à Arsenal. Il n'y avait pas de message.


DU MIEUX
 

L'équipe s'est améliorée ces derniers matches. Est-ce que quelque chose a changé au sein de l'effectif?


Lors de ces deux derniers matches, nous avons joué comme une équipe : ensemble, unis. Et ça c'est important. À partir de maintenant nous pouvons penser à bien jouer.

Et pour vous?

Mes buts et moi ne sommes pas importants. La clé c'est jouer ensemble, c'est ce que nous avons fait l'autre jour.

Maintenant il y a Messi, Ronaldinho, vous-même et Eto'o.

Enfin.

Qu'est-ce que représente un but, pour vous?

Un but, c'est quand la balle franchit la ligne (hé hé hé).

Est-ce que ça vous obsède?

Je ne suis pas obsédé par le but. Qu'il soit beau ou laid, c'est pareil, ce qui est important, ce n'est pas qui marque, qui joue bien, ou qui fait un mauvais match. Il faut gagner. C'est tout ce qui compte. C'est pourquoi je suis content que nous ayons perdu seulement trois matches cette saison. C'est bon signe. Il faut ¸poursuivre dans cette direction.

À Glasgow vous avez fait un bon match, alors que vous aviez été particulièrement critiqué il n'y a pas longtemps. Quels sentiments avez-vous après les matches?

On ne peut être content à la fin de la saison que s'il y ait des titres. Mon éducation fait que je ne suis jamais content à la fin d'un match, même si je gagne la finale du Mondial. Je reviens toujours à la maison en pensant aux choses que j'ai mal faites. Je suis comme ça depuis que je suis tout petit. Je ne suis jamais satisfait par ce que je fais, je veux toujours plus.

En Angleterre, vous étiez habitué à jouer en début d'après-midi. Comment vivez-vous le fait que les matches, ici, commencent à dix heures? Cela vous perturbe?

Au début, c'était très bizarre. Ça ne me perturbe pas, ça ne m'a jamais perturbé. Comme j'étais habitué à jouer à quinze heures, ça m'a surpris au début, mais maintenant plus du tout.

Et pour le sommeil?

Non. J'étais habitué à jouer à trois heures, mais au final tu t'habitues.

Le numéro 14, c'est pour Cruyff?

Non. En réalité mon numéro préféré c'est le 12 parce que c'était celui de Van Basten. J'ai toujours aimé ce joueur, c'était mon idole pendant mon enfance. Je le voyais de temps en temps jouer avec l'Ajax, mais j'ai commencé à vraiment l'aimer à partir de la Coupe d'Europe 88. Il était alors remplaçant en équipe nationale, c'est pourquoi il portait le numéro 12. Vu ses qualités, lorsqu'il est entré sur le terrain, il n'en est plus sorti. Et il a gardé ce numéro. Mon histoire avec le numéro 14 a commencé à Arsenal. Avant, j'avais le 12. Quand je suis arrivé à Arsenal, c'était Christopher Wright qui l'avait. Le président du club, monsieur Dein, m'a proposé de le lui retirer pour me le donner mais cela ne me semblait pas correct. J'ai pris alors le 14, qui était disponible. Jusqu'à aujourd'hui. Je ne voulais pas voler le numéro d'un coéquipier.

Qu'est-ce que le numéro de Cruyff vous évoque?

N'importe quel joueur de football qui aime ce sport apprécie Cruyff. C'était un joueur de ballon, touché par une baguette magique, extraordinaire. Il a marqué son époque et il a marqué aussi Barcelone.

Il a toujours déclaré vous soutenir dès votre arrivée à Barcelone, quand les critiques gonflaient. Qu'en pensez-vous?

Je n'en connais pas la raison. Peut-être savait-il que je jouais en étant blessé, et qu'il avait certaines informations que vous, journalistes, n'aviez pas. Quand il m'a défendu publiquement cela m'a vraiment surpris, parce que je ne savais pas qu'il était au courant de ma situation. J'ai apprécié que quelqu'un qui connaisse le football et qui a été un grand joueur puisse reconnaître ces efforts, car on ne peu pas jouer en étant blessé. Il a dû lui-même jouer blessé quelques fois ainsi.

Pourquoi avez-vous pris ce risque?

Je venais d'arriver, et ce que je voulais, par dessus tout, c'était jouer. Peut-être que ça a été une erreur de ma part. Je savais que je ne pouvais pas jouer, mais parfois le coeur, le fait de porter le maillot du Barça, jouer au Camp Nou et pour ce club, tout ça fait que tu oublies presque tout et que tu essaies de donner le maximum. Cependant, tu ne peux pas jouer à cent pour cent.

Est-ce que vos débuts à Barcelone sont comparables à ceux que vous avez connus à Arsenal?

Non. Là-bas je ne suis pas arrivé blessé. Maintenant, heureusement, je suis rétabli.

 

Benzema, un crack pour les huit ans à venir

Thierry Henry n'a pas tari d'éloges à propose de son coéquipier en sélection, Karim Benzema, qu'il considère comme un futur crack. "C'est un joueur que tout le monde veut, à ce que j'ai lu. Par chance, il est français... (hé hé). C'est un joueur qui explose actuellement. Ce que j'apprécie le plus chez lui c'est que c'est un joueur d'équipe, qui aime le but et en marque beaucoup. De plus il sait manier le ballon, il a un bon dribble. Il y a peu de joueurs comme lui. Il adore attaquer. Il est déjà très bon. On parlera beaucoup de lui lors de ces huit prochaines années."


Source: SPORT, 23/02/08

Posté par oligoélément
Article lu 12936 fois