Array Luis Suárez: “Ne pas laisser passer ma chance” - FC Barcelona Clan

En Une | Luis Suarez | samedi 18 octobre 2014 à 22:42  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Luis Suárez arrive tranquillement et avec un grand sourire, prêt à expliquer les quatre longs mois d'attente depuis sa sanction après son action avec Giorgio Chiellini pendant la Coupe du Monde. L'Uruguayen s'est ouvert, tant sur le plan footballistique que personnel. Entretien.

Vous devez être en train de compter les jours pour revenir non ?
"J'ai noté du stress lors des derniers matches de mes coéquipiers car j'ai vraiment envie de jouer, d'aider mes coéquipiers et d'être à la disposition de l'entraineur. Pour le moment, je dois soutenir mes coéquipiers, être avec eux. Je sens vraiment de l'impuissance car je ne peux pas jouer et je suis pressé de revenir".

Ces quatre mois ont été les plus durs de votre carrière ?
"Oui et surtout les deux premiers mois car je ne me sentais plus joueur du football. C'est le pire. J'ai commis une erreur, je l'ai acceptée, mais j'ai eu du mal à ne pas me sentir un professionnel. C'est ce qui m'a vraiment fait mal".

Comment imaginez-vous votre retour ? Vous en avez rêvé ?
"Pas encore. Je ne me sens pas encore proche de la réalité du terrain. J'ai joué 15 minutes lors du Trophée Gamper et je me sentais comme un invité. Je ne me sentais pas joueur du Barça. J'ai besoin de retrouver la routine des matches, l'échauffement, le vestiaire. Et je le ferai surement au Stade Santiago Bernabeu. C'est vraiment une coïncidence. S'il y a 19 équipes dans la Liga et que, justement, je reviens au Bernabeu, c'est pour une bonne raison"

Vous êtes le cinquième Soulier d'Or qui arrive au Barça [après Krankl, Stóichkov, Larsson et Henry]. Vous avez marqué 31 buts avec Liverpool mais nous n'avez pas remporté le championnat. Est-ce frustrant ?
"Les récompenses personnelles sont toujours les bienvenues car c'est une reconnaissance pour le travail bien fait mais l'important reste le collectif. Nous sommes restés aux portes du titre en Premier League l'an passé avec Liverpool et cela aurait été spectaculaire. L'important est le bon travail de l'équipe. J'ai manqué six matches, je n'ai pas tiré de pénaltys et j'ai marqué ces buts, je suis vraiment content de cela et Liverpool est revenu en Ligue des Champions, ce qui était aussi un objectif avec le club".

Vous avez marqué plus de 100 buts avec l'Ajax, comme Cruyff, Van Basten ou Bergkamp. Votre premier match de Ligue des Champions sera à Amsterdam. Vous pensez que c'est le destin ?
"Ce sont de nombreuses coïncidences  et en plus à Amsterdam ! C'est incroyable : retourner à Amsterdam, en Ligue des Champions, face à l'équipe avec qui j'ai débuté dans la compétition et avec l'équipe avec laquelle j'ai toujours rêvé de jouer. C'est le destin et ce sera un match vraiment spécial pour moi".

Vous avez été capitaine de l'Ajax à 22 ans, ce n'est pas rien non ?
"Je suis arrivé en 2007 et j'ai été nommé capitaine en 2009. L'entraineur (Martin Jol) aimait ma manière d'être et il a pensé que cela serait bon pour l'équipe. Cette responsabilité me motivait aussi. J'ai aussi pensé que la langue serait un problème mais au final non. C'est vrai qu'être capitaine de l'Ajax a 22 ans a été impressionnant pour moi".

Vous n'avez jamais marqué moins de 10 buts depuis votre première saison avec Nacional (2005-06), avec un record à 35 buts par saison avec l'Ajax. C'est une obsession pour vous de marquer ?
"Ce qu'aime le plus un attaquant est marquer et cela dépend de la qualité, de l'envie, de la confiance, des opportunités, de l'instinct... mais il ne faut pas oublier d'être un bon coéquipier aussi. J'aime faire marquer mes coéquipiers, même si certains ont du mal à y croire. J'ai toujours essayé de marquer beaucoup de buts et de faire beaucoup de passes décisives".

Vous êtes considéré comme attaquant de pointe, mais vous avez aussi joué sur les côtés l'an passé et vous le ferez peut-être avec le Barça. Vous vous sentez à l'aise ?
"Certains pensent que je suis un avant-centre, d'autres un attaquant complet. Quand je joue en position de numéro 9, j'aime me déplacer beaucoup, je n'aime pas attendre. Je suis un joueur assez mobile sur le terrain mais je ferai ce que me demande l'entraineur. C'est le plus important".

Vous allez partager le vestiaire avec des joueurs comme Messi, Neymar, Xavi, Iniesta, Busquets... Que pensez-vous du trio que vous formerez avec Messi et Neymar ?
"Je pense seulement à revenir pour le moment et aider l'équipe pour être dans le onze titulaire et pour que l'entraineur décide de m'aligner. Le Barça doit gagner des titres et il est vrai que les joueurs qui y jouent sont incroyables, impressionnants".

Vous le voyez lors des entrainements ?
"Oui, évidemment ! Je regardais les matches, je voyais la qualité des joueurs et tout cela s'est confirmé lors des entrainements. Les passes de Leo, Neymar, Xavi, Iniesta... Tous les joueurs ont de grandes qualités et lorsque tu penses qu'ils n'ont plus de solutions, ils t'impressionnent. C'est spectaculaire".

Comment vous êtes-vous préparé seul ?
"Dans un gymnase avec un préparateur. Nous avons beaucoup travaillé en essayant de ne pas être vus par les autres. J'ai eu du mal à supporter cette situation. J'étais conscient que j'en avais besoin après ma blessure au genou et la Coupe du Monde. J'ai toujours eu envie de travailler dur".

Que doit attendre le public de Suárez ?
"La seule chose que je peux dire est que j'ai envie de réussir au Barça, que je viens pour gagner des titres. Je donnerai tout lors de toutes les rencontres. J'ai l'opportunité de jouer dans l'équipe de mes rêves et je vais en profiter un maximum. Je veux réussir au FC Barcelone".

Vous jouez maintenant au Barça et vous étiez sur le point d'arrêter le football un jour...
"Mes débuts ont été difficiles. Au Nacional de Montevideo, lorsque j'avais 14 ans, ils m'ont dit qu'ils ne comptaient plus sur moi, que je n'avais pas fait ce qu'ils attendaient de moi. Mes mauvaises fréquentations ne m'ont pas aidé. Je n'étais pas concentré sur le football. J'ai aussi connu Sofia, qui m'a aidé à rester sur le bon chemin, avec certains du club de Montevideo".

Vous vous souvenez de ce que vous a dit Ricardo ‘Murmullo’ Perdomo ?
"Perdomo était l'entraineur des juniors lorsque j'avais 14 ans. Ils m'ont descendu d'une équipe, et Perdomo m'a dit clairement que si je ne me concentrais pas sur le football, mon train allait partir sans moi. Et c'est là que j'ai commencé à revenir".

Votre tempérament vous a joué des tours. Vous regrettez certains moments ?
"Quand quelqu'un demande pardon, c'est qu'il regrette ce qu'il a fait. Parfois, on m'a aussi jugé sur des choses qui n'existaient pas, comme le racisme. On m'a accusé sans preuve et c'est ce qui m'a fait le plus de mal. Les autres, je me suis trompé à certains moments, je l'ai accepté et j'ai demandé pardon. Mais le racisme, sans preuve, cela m'a fait mal.

Après le Mondial, demander pardon vous a fait du bien ?
"Le fait d'accepter une erreur fait toujours du bien et c'est ce que j'ai fait. J'ai eu du mal car je suis humain et la situation était difficile. J'avais du mal à comprendre ma réaction, ce que j'avais fait. Je ne voulais rien savoir pendant ces jours là, simplement être avec ma femme et mes enfants, qui m'ont soutenu. Je ne voulais parler à personne d'autre".


Source: Site Officiel

Posté par Clément
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