En Une | Jeremy Mathieu | lundi 13 octobre 2014 à 14:19
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Symbole du début de l'ère Luis Enrique, Jérémy Mathieu l'est pour plusieurs raisons. Choisi par l'Asturien, il a suscité les interrogations voire la grogne des Culés qui attendaient d'autres recrues plus clinquantes. Pourtant, il a répondu présent et s'est imposé comme l'un des piliers de ce début de saison qui a vu le Barça ne pas encaisser le moindre but après 7 journées. Un record, un renouveau collectif. Mathieu a été élu joueur du mois par le Clan. Tout un symbole...
Sept matchs, sept matchs sans encaisser le moindre but. Le seul fait d’y penser était impossible il y a quelques mois. Pour n’importe quelle équipe de Liga mais peut-être encore plus pour un Barça en berne défensivement. En remettant la question du pressing et des tâches défensives au sommet des priorités collectives et individuelles, Luis Enrique a permis à l’équipe d’établir un record que personne n’attendait.
Cette performance est évidemment collective, Mascherano nous est revenu avec la détermination et l’efficacité qui ont suscité l’admiration du monde entier cet été, Piqué, Bartra, Alvès et Alba ont été plus mis sur le banc que la saison dernière mais ont répondu présents, Rakitic apporte indéniablement une assise défensive qui soulage toute l’équipe, Messi s’implique à nouveau dans ce compartiment du jeu, Claudio Bravo notre nouveau gardien s’est très bien intégré et a été irréprochable, notamment lors du match contre le Rayo. Les journaux s’attarderont, et c’est normal, sur son record (Par ailleurs voir ici).
Tout cela contribue évidemment à ce record. Mais s’il y a un homme qui mérite qu’on lui prête un peu plus d’attention ce pourrait être celui dont tant et tant de Culés ont douté cet été: Jérémy Mathieu.
Le club a dépensé 20 millions pour un vieux défenseur français de 30 ans qui n’a jamais été approché par les plus grands clubs européens et qui n’avait jamais été appelé sous les couleurs de son équipe nationale. Pour ajouter à la confusion, une photo de l’ancien Valencian en train de fumer est apparue dans les médias, quelques jours après sa signature. Signe avant-coureur, celui-ci a répondu présent et a tenu un discours sans faux-semblants : "C’est personnel. Je ne suis pas un fumeur qui fume un paquet par jour. Par exemple, ça fait quinze jours que je n’ai pas fumé. Je me suis fait prendre une fois, c’est comme ça, mais je ne fume pas tous les jours. Je sais que cela a été publié mais peu importe. Ce qui compte c’est ce qui passé sur le terrain. Les gens oublieront toute cette histoire quand ils me verront courir." Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’après seulement quelques semaines sous nos couleurs, les gens ont effectivement bien oublié cette histoire, parce que « ce qui compte c’est ce qui se passe sur le terrain ».
Le terrain, parlons-en. Jérémy Mathieu est grand, costaud et combatif. Un profil qui convient à n’importe quel défenseur central de n’importe quel grand club. Mais ce qui rend encore plus précieux Jérémy Mathieu pour le Barça c’est sa facuté à lire le jeu et son sens de la passe. Oui, son sens de la passe. A ce jour, Mathieu atteint un pourcentage de 90.4% de passes réussies pour une moyenne de 66.7 passes par match.
Une autre caractéristique louée encore récemment par Luis Enrique, c’est sa polyvalence. Sa faculté à glisser au poste d’arrière gauche (comme lors du match face au Rayo Vallecano) offre des possibilités tactiques qui intéressent beaucoup le staff. D’autant qu’il conserve un même niveau de performance.
C’est un facteur très important du jeu de Mathieu, qui peut, sous cet aspect, faire penser à un Éric Abidal plus offensif. Abidal apportait de l’équilibre au Barça de Pep Guardiola en étant très discipliné sur les tâches défensives pendant que, sur l’autre aile, Dani Alves donnait libre cours à son talent en attaque. Depuis que le cancer d’Abidal a été dépisté, la ligne arrière du Barça a été sérieusement perturbée. Et si l’arrivée de Jordi Alba a été une réussite incontestable, elle n’a jamais complètement répondu à cette question d’équilibre. Mathieu pourrait être la solution.
Les images de la défaite face au Paris Saint-Germain pourraient venir détruire l’argumentaire prouvant notre solidité défensive. Mais si nous regardons attentivement chacun des trois buts parisiens, il n’y en a aucun sur lequel Mathieu est impliqué. Il a même réalisé un match solide malgré la défaite.
Il y a bien entendu plusieurs facteurs qui expliquent ce début de saison impressionnant défensivement, et tout ne repose pas sur Mathieu. Le travail défensif de tous les joueurs est à souligner et Luis Enrique a une part prépondérante dans cette reprise en main. Mais il paraît clairement que Mathieu pourrait se révéler une meilleure pioche que ce que nous avions soupçonnée et pourrait permettre de résoudre beaucoup de nos problèmes défensifs.
Posté par Clément
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