Array 6) Thierry HENRY : la résurrection - FC Barcelona Clan

En Une | Thierry Henry | mardi 14 juillet 2009 à 12:34  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Après une première saison très décevante, le Français a enfin réussi à trouver ses marques au Barça au poste d'ailier gauche. Suite de notre Top 20 basé sur la moyenne des notes attribuées par les rédacteurs du FCB Clan.

Note moyenne : 6,17

Erreur magistrale de casting, tel était le constat quasi unanime concernant la première saison de Thierry Henry au Barça. Il y avait bien quelques voix pour nuancer le propos et souligner que son bilan comptable (19 buts toutes compétitions confondues) n’était pas désastreux et que cela en faisait même le meilleur buteur du club toutes compétitions confondues (devant Eto’o 18 - blessé la moitié de la saison - et Messi 16), mais une observation plus en profondeur laissait apparaître un verdict sans appel : par exemple, sur ses 12 buts en Liga, trois ont été inscrits à Levante la lanterne rouge en début de championnat et 5 buts ont été inscrits en toute fin de saison quand il n’y avait plus rien à gagner, soit les deux tiers… Surtout dans le jeu, Henry a traversé tel un spectre sa première saison en blaugrana au point de ne sembler devoir sa titularisation qu’à la blessure de Eto’o puis au crash final de Ronaldinho. En demi-finale de Ligue des Champions contre Manchester United, Henry était sur le banc, Iniesta occupant le côté gauche et Eto’o, de retour de blessure, l’axe. Entré en fin de match à Old Trafford il ratait une plus belle occasion qui aurait pu envoyer le Barça en finale. Comme un symbole.

Henry tête basse après l'élimination contre Manchester

Naturellement, Henry avait de nombreuses circonstances atténuantes : un retour précipité de blessure en septembre avec une multiplication de matches et non un rentrée progressive, un collectif autour de lui en déliquescence, et plus globalement un nouvel environnement et un nouveau style de jeu différent de celui d’Arsenal, moins direct et moins polarisé vers lui. Toutefois l’un des arguments les plus entendus, son repositionnement sur le côté gauche, n’était lui pas très convaincant : il s’agit ici de mettre fin à une légende urbaine : Thierry Henry a bel et bien joué dans l’axe au Barça, à l’automne 2007 du fait la blessure d’Eto’o (notamment pour ne citer que des affiches contre Lyon, Séville et Saragosse). Le fait est qu’il y a été encore moins convaincant que sur le côté où il dispose de plus d’espace. Ainsi ce qui posait problème chez Henry n’était pas son positionnement d’ailier, rôle qu’il remplissait plutôt avec sérieux que ce soit dans la prise de la largeur ou le repli défensif (on ne pourra jamais lui reprocher d’avoir ménagé ses efforts), mais des aspects purement techniques : des contrôles catastrophiques, une vision de jeu étriquée, des dribles ultra stéréotypés, un jeu de tête abominable, et une réussite devant la cage navrante... Que Henry soit meilleur dans l’axe que dans un couloir, cela peut se défendre, mais un tel repositionnement ne peut expliquer un si faible niveau de jeu. Comme la suite de sa carrière au Barça le prouvera d’ailleurs.

Bref, à l’intersaison 2008, beaucoup imaginent le Français partir. Mais pas Guardiola qui souhaite rebâtir avec lui. Pep lui assure qu’il sera son avant centre puisqu’il a annoncé ne plus compter sur Samuel Eto’o et Ronaldinho. De là une certaine angoisse chez les fans : « quoi ?! Virer Eto’o pour rebâtir avec ce type qui ne met plus un pied devant l’autre depuis sa finale perdue à Saint-Denis ? ». Finalement Eto’o est resté et Henry a retrouvé le couloir gauche. Mis en concurrence avec Iniesta à ce poste (jusqu’à la blessure de ce dernier début novembre), Henry a démarré la nouvelle saison comme il avait fini la précédente. Cataclysmique (comme ses partenaires) contre Numancia, il est en tribune contre le Racing avant de suivre depuis le banc le premier choc de la saison contre l’Atletico. De septembre à novembre, sa note moyenne n’est que de 5,43. Médiocre.

Henry buteur contre L'atletico Madrid au Camp Nou

La notion de déclic en sport est souvent galvaudée au point de devenir la tarte à la crème de l’analyse rétrospective. Néanmoins elle semble parfois refléter avec pertinence la réalité. Dans le cas de Thierry Henry, il y a clairement eu un avant Valence (4-0) et un après. Eto’o suspendu, Henry semble se voir promettre la place de numéro 9 pour affronter « Los Che ». Mais surprise, c’est Hleb qui joue dans l’axe dans un rôle de faux avant centre, le Français étant à nouveau utilisé à gauche. De fait ce match marque une étape importante : elle imprime noir sur blanc que Henry ne sera aligné par Guardiola qu’à gauche. Surtout en marquant un triplé, Henry démontre que quand un joueur est vraiment bon, le fait d’être à gauche ou au centre sur un tableau noir ne change finalement pas grand-chose. Ce qui compte c’est la façon de s’insérer dans le collectif, de communiquer footballistiquement avec lui et d’exprimer dans ce cadre ses talents individuels.

A partir de décembre et de ce match contre Valence la note moyenne de Henry s’envole, reflétant des performances de haut niveau : 7,08 en décembre, puis 6,56 en janvier. Même au creux du mois de février, Henry obtient 5,80, soit mieux qu’à l’automne. Son printemps sera brillant avec de grandes prestations à domicile contre Lyon, Malaga et le Bayern, avant le feux d’artifice du Clasico en mai où il marque deux buts capitaux (celui de l’égalisation à 1-1 puis celui du 4-2 qui va tuer dans l’œuf les espoirs de remontada madrilène). Blessé lors d’un contact avec Sergio Ramos, il manque plusieurs matches cruciaux dont le match retour à Chelsea et la finale de la Copa. Il ne fera finalement son retour que pour jouer la finale de Rome, où visiblement diminué, il ne brillera pas. Si sa saison ne s’était résumée qu’à l’après Valence, sa moyenne aurait été de 6,52, soit quasiment celle de Xavi.

 Henry égalise à Bernabeu

Auteur de 27 buts toutes compétitions confondues dont 19 en Liga (29 matches joués en championnat), le Français a connu une véritable résurrection. Plus efficace, plus rapide, plus agile, il a trouvé toute sa place au sein du collectif blaugrana. Abattant toujours un gros travail défensif et de replacement, il a également permis d’élargir la palette du jeu catalan en apportant de la profondeur avec ses appels croisés dans le dos de la défense. Nombre de buts sont venus de passes très verticales à la suite d’un de ses appels, chose plutôt nouvelle au Barça, où on aime généralement avancer en passes courtes jusqu’à la cage adverse.

Néanmoins, son jeu ne s’est pas révolutionné en quelques mois, et demeure encore trop formaté notamment en un contre un, bien qu’il abuse moins de son agaçant diptyque crochet du droit - centre du gauche. Son jeu de tête reste également limité malgré plusieurs buts dans cette position. Quant au réalisme devant la cage et à son déchet technique, il a retrouvé un seuil très acceptable à défaut d’être épatant.

A bientôt 32 ans, Henry avance vers le crépuscule de sa carrière, mais avec la tête à nouveau haute et avec dans la besace le dernier trophée majeur qui lui manquait : la Ligue des Champions. L’un des piliers de la Pep Team. Qui l’eut cru ?

Henry soulève enfin la C1



Ses cinq matches clés :

FCB 4-0 FC Valence
FCB 5-2 Lyon
FCB 6-0 Malaga
FCB 4-0 Bayern Munich
Real Madrid 2-6 FCB
 

Statistiques (fcbarcelona.cat) :

Liga : 29 matches joués, 2213 minutes (dont 2029 comme titulaire), 19 buts et 6 passes décisives.
C1 : 10 matches joués, 722 minutes (dont 686 comme titulaire), 5 buts, 2 passes décisives.
Coupe du Roi : 1 match joué, 56 minutes (dont 56 comme titulaire), 1 but et 0 passe décisive.


Récapitulatif :

1) Iniesta (6,67)

2) Messi (6,58)

3) Xavi (6,54)

4) Touré (6,31)

5) Alves (6,28)


Posté par javito
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