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Chronique | Histoire | mercredi 20 janvier 2010 à 00:31
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Troisième article de la série consacrée à la décennie du F.C. Barcelone (2000-2009). 2002 marque le point de rupture entre le président Joan Gaspart et les socios à cause de choix sportifs et économiques douteux.
Huitième de la Liga et éliminé de la coupe du roi par un club de Segunda B, le Barça se doit de réagir. Assurer sa place lors de la prochaine ligue des champions est indispensable, et cela passe par un parcours sans accrocs en championnat. Un championnat qui, à la reprise, est marqué par le choc pour la première place entre le Deportivo La Corogne et le Real Madrid, choc que ceux qui seront désormais appelés les Galacticos remportent grâce à un Zinedine Zidane époustouflant (3-1). Loin de cette effervescence médiatique, le Barça débute la nouvelle année par une victoire contre Saragosse (2-0) grâce à ses deux attaquants Patrick Kluivert et Javier Saviola. L’autre composante du terrible tridente, Rivaldo, s’illustrera une semaine plus tard face aux promus du F.C. Séville (3-1). Ces deux victoires permettent au Barça de retrouver la zone qualificative pour la ligue des champions, mais de manière momentanée car seuls deux petits points séparent le deuxième du huitième.
Le déplacement chez le Rayo Vallecano, modeste club de la banlieue madrilène et lanterne rouge du championnat, apparaît comme une bonne occasion de confirmer l’embellie. Malheureusement, le Barça se fait piéger à la surprise générale (2-1). Pour couronner le tout, la chaîne régionale Telemadrid et le portail Internet Micanoa.com affirment que cinq joueurs blaugranas (Kluivert, Dani, Cocu, Gabri et Gerard) auraient pris part à une orgie qu’ils auraient organisée dans leur hôtel juste après la défaite. L’accusation est démentie par les joueurs en question et leur entourage, mais l’ampleur de la polémique écorne leur image. Patrick Kluivert, déjà réputé fêtard et ayant de surcroît été impliqué dans de graves scandales durant ses premières années professionnelles (un accident de voiture mortel dont il est responsable et une accusation de viol collectif pour laquelle il a été blanchie), se retrouve dans l’œil du cyclone.
S’il ne peut rien lors d’une autre défaite inattendue au Camp Nou face aux Navarrais d’Osasuna (0-1), défaite qui enfonce davantage le club tombé à la neuvième place au classement, il fait taire ses détracteurs en inscrivant un incroyable quadruplé à Tenerife, contribuant largement à un succès sur un score de tennis (0-6). Le Néerlandais inspire le madrilène Fernando Morientes qui inscrit cinq buts face à l’autre équipe de Canaries, Las Palmas, deux journées plus tard (7-0). Dans le même temps, le Barça est tenu en échec par un Majorque pourtant mal classé (0-0). Il rectifie néanmoins le tir lors de la rencontre phare de la 26e journée. Face au Deportivo La Corogne, qui ne le devance que d’un point, il arrive à retourner une situation bien mal engagée. Mené 2-1 suite à un but de Sergio à la 67e minute, il s’en remet à Rivaldo qui efface Nourredine Naybet d’un somptueux coup du sombrero et lobe subtilement Jose Molina. Le ballon semble se diriger à quelques centimètres du cadre quand Saviola surgit au second poteau et coupe la trajectoire (74e). Juste avant la fin du temps réglementaire, Kluivert entérine la remontada d’une très belle tête plongeante. Fort de ces trois points, le Barça rêve de titre dans une Liga resserrée après la défaite du Real Madrid à Bilbao et le match nul de Valence, nouveau leader, contre son voisin de Villarreal. Le Depor se retrouve quant à lui septième, mais à seulement trois points des Chés.
Les Catalans doivent cependant laisser leurs ambitions au vestiaire puisqu’ils disputent un match très important contre la Roma de Fabio Capello, le monstre tactique de Gorizia ne leur ayant jamais réussi. Ils croient revivre un cauchemar quand ils encaissent un but de Christian Panucci, défenseur entièrement dévoué à Capello, mais à huit minutes du terme Kluivert reprend du plat du pied un ballon en retrait. Ce point à domicile est pour le moment précieux dans un groupe où toutes les équipes se neutralisent. La semaine cruciale du Barça se prolonge à Valence où les blaugranas ont l’occasion de prendre le meilleur et de dépasser le leader du championnat. Mais ils subissent la loi d’un autre stratège, le beaucoup moins connu mais très prometteur Rafael Benitez (2-0). Enfin, ils sont malmenés dans la dernière demi-heure au Stadio Olimpico, encaissant trois buts consécutifs. Une semaine noire pour le Barça, et qui aurait pu l’être encore plus sans le but de Kluivert. Le Barça n’a en effet pas ruiné ses chances en ligue des champions puisque c’est encore sur un nul que Liverpool et Galatasaray se sont quittés. En championnat, il n’est qu'à quatre points de Valence, et l’espoir de gagner une des deux compétitions majeures subsiste.
Kluivert, décidemment très en forme depuis le début de l’année, inscrit un coup du chapeau face à Malaga, dont deux buts sur penalty (5-1). La cinquième réalisation, une frappe à l’entrée de la surface, est encore née d’une combinaison magique du trident d’attaque qui n’est pas sans rappeler le magnifique but de Saviola contre le Betis lors de la onzième journée. Un Betis que le Barça doit justement affronter dans l’enceinte du fantasque président Manuel Ruiz de Lopera. Un match d’autant plus important que les deux équipes ont le même nombre de points (46) et souhaitent toutes deux finir la saison dans le quatuor de tête. Dani, le Sévillan, offre aux siens la victoire (2-1) grâce un doublé sous les yeux d’un Carles Rexach qui semble de plus en plus dépassé. L’avant-dernier match de poules de ligue des champions ne donne guère plus d’aura à ce dernier. Alors que le Barça avait totalement éclipsé Liverpool lors d’un match référence en novembre, il ne peut faire mieux qu’un match sans but à domicile. A la décharge des scousers, Phil Thomson débutait à l’époque après avoir dû assurer l’intérim de Gérard Houiller, victime d’un infarctus. Les nouvelles de l’autre rencontre sont toutefois rassurantes puisque Galatasaray a forcé la Roma au partage de points, les Turcs enregistrant ainsi un cinquième nul en autant de matchs. Situation peu orthodoxe qui profite au Barça, lequel a son destin entre ses mains puisqu’une victoire à Istanbul l’envoie automatiquement en quarts de finale.
La trentième journée est celle de la venue du Real Madrid à Barcelone. Un Real Madrid au coude à coude avec Valence en tête de la Liga, et que le Barça doit battre pour leur recoller aux basques. Les galacticos évoluent un ton au-dessus, et certaines phases de domination frôlent l’insolence pour un Barça peu habitué à être dépossédé du cuir. Zidane ouvre logiquement la marque à la 39e minute. Les Catalans sont mieux en seconde période, et un très bon Xavi prend Cesar à contre-pied sur un tir contré (1-1). Madrid revient au même niveau que Valence, également passé à travers face au Rayo Vallecano (2-1). Le F.C. Barcelone voit Vigo et Bilbao lui passer devant. Il tient heureusement son billet pour les quarts de finale de la ligue des champions grâce à un but de son capitaine Luis Enrique. En position de force grâce à la première place du groupe, il bénéficie d’un tirage heureux au sort heureux, et une probable demi-finale face au Real Madrid fait saliver toute l’Espagne.
Archi-favori face aux Grecs du Panathinaïkos, le Barça paie pourtant une faute dans la surface peu évidente d’Abelardo sur Kolkka à douze minutes de la fin. Le bouillant public athénien et l’arbitre ont eu raison de ses velléités, mais le match retour se déroulera dans des conditions autrement plus favorables. Une semaine et une victoire à Bilbao plus tard (0-2), le Barça sait qu’il doit remonter son but de retard et surtout ne pas en encaisser derrière. Javier Saviola, auteur des deux buts à Bilbao, a l’occasion de marquer les esprits, encore plus quand le pire des scenarii se présente dès l’entame du match : après s’être débarrassé de Frank De Boer, Konstatinou refroidit le Camp Nou d’une frappe vicieuse à vingt-cinq mètres (8e). Le Barça doit désormais marquer à trois reprises, et son avenir européen se dissipe face à l’adversaire supposé le plus faible des huit. Heureusement, un lapin jaillit du chapeau blaugrana : à la 22e minute, Saviola offre l’égalisation à Luis Enrique d’une superbe ouverture pleine axe. Luis Enrique qu’on retrouve une interminable demi-heure plus tard, reprenant de l’épaule un coup-franc indirect de Rivaldo. Il manque un but au Barça à quarante minutes de la fin. Il ne lui en faudra que dix pour dénicher le précieux sésame par l’intermédiaire de son Argentin Saviola. Le héros de la soirée profite en effet d’une passe en profondeur lumineuse de Xavi pour décrocher un tir qui file entre les doigts du sosie officieux de George Clooney, Antonis Nikopolidis. Le Barça est virtuellement qualifié, mais la fin de match est douloureuse. Bonano se blesse lors d’un choc avec Olisadebe, et dans le feu d’une action continuée par Kostantinou, Carles Puyol s’offre un incroyable sauvetage sur sa ligne. Sonné, Bonano cède sa place à Reina qui est tout de suite mis à rude épreuve, Olisadebe n'exploitant pas correctement une mauvaise sortie du jeune gardien. Au bout des six minutes additionnelles, le temps semble s’être suspendu pour les culés qui voient un ballon flottant de Kyrgiakos mourir à quelques centimètres du poteau de Reina. Le Barça est en demis, mais non sans souffrir. Deux ans après son dernier match à ce stade de la compétition, le Camp Nou est le théâtre d’un nouveau quart de finale d’anthologie, où la classe de Javier Saviola a fait oublier les errements d’une défense hésitante.
En état de grâce, l’Argentin inscrit un doublé contre Alaves (3-2), un match auquel ni Rivaldo ni Kluivert, en proie à une fin de saison qui laisse des traces, ne prennent part. Rivaldo, pour son retour, marque un but de la tête en claudiquant face au Celta Vigo. Il vient réduire le score à la fin d’un match perdu (2-1) qui ruine les derniers espoirs de titre. Le Barça voit même son bourreau du jour revenir à son niveau à trois journées de la fin, alors que le dernier ticket pour la ligue des champions se jouera vraisemblablement entre ces deux équipes et le Betis Séville.
Mais ce n’est même plus la priorité. Depuis deux semaines on ne parle plus que de ça : le Super clasico, le match du siècle, la demi-finale de la ligue des champions 100% espagnole entre le F.C. Barcelone et le Real Madrid. La première manche a lieu au Camp Nou sans Rivaldo, blessé sur l’action du but à Vigo, mais aussi sans Xavi ni Puyol. C’est donc décimé que le Barça doit jouer son pire ennemi, les trois hommes étant des joueurs clés de leur ligne de jeu respective. Mais cette équipe est déterminée, prenant son adversaire à la gorge dès l’entame de rencontre. Son attitude tranche avec la passivité qu’elle avait montrée face au même adversaire quelques semaines plus tôt. D’entrée, Kluivert enrhume Helguera mais son tir à bout portant bute sur un Cesar qui a très bien anticipé. Sur un corner, Luis Enrique trouve la transversale après une superbe détente. On ne joue que depuis une dizaine de minutes et le Barça s’est déjà procuré deux occasions nettes. Le Real tente alors de temporiser au milieu de terrain et se crée même une grosse opportunité par Raul (13e) que Bonano détourne en corner. Une action isolée mais néanmoins symptomatique du danger dans lequel les Catalans se mettent en laissant bien trop d’espaces derrière pour un match où un but à l’extérieur compte double. La physionomie de la première période est à l’actif des Catalans qui se montrent bien plus offensifs, même si le Real fait preuve de sang-froid et si ses superstars viennent égayer la rencontre de leur maîtrise technique. Des superstars, il en manque cependant une puisque Luis Figo, forfait, n’a plus mis les pieds au Camp Nou depuis octobre 2000. En seconde période, le Camp Nou est cueilli à froid quand Zinedine Zidane, bien servi par Raul, se retrouve étrangement seul face à Bonano. Ni le retour tardif de Cocu ni le bout des doigts du gardien Argentin ne peuvent empêcher le divin chauve d’ouvrir la marque sur une inspiration géniale. Un but cruel pour des Catalans à qui il reste trente-cinq minutes pour retourner la situation. Les Barcelonais assiègent la moitié de terrain madrilène et Geovanni trouve le haut de la transversale de Cesar sur un magnifique extérieur du pied, mais ils se soumettent à des contres dont le danger se précise au fil de la rencontre. Guti rate le but du K.O. par deux fois. Et c’est finalement sur un ballon bêtement perdu par Frank De Boer que Steve McManaman, d’une belle pichenette, qualifie le Real Madrid pour la finale de Glasgow avant même que le match retour ne soit disputé.
Un match du siècle à l’image de la saison car si l’arrivée de Saviola et la montée en puissance de Xavi ont bonifié la capacité de création du Barça, le niveau du secteur défensif n’est pas celui qu’on est en droit atteindre d’un géant européen. Secteur défensif qui rappelons-le a été renforcé par l’arrivée de quatre joueurs et d’un milieu récupérateur.
Le F.C. Barcelone, qualifié pour la ligue des champions à l’issue de la dernière journée, et qui finalement ne s’est retrouvé qu’à deux points du Real Madrid de Florentino Perez – qui s’est certes focalisé sur la ligue des champions après avoir compris que le championnat n’allait pas échapper à Valence –, n’a pas connu la tempête médiatique qui a suivi sa catastrophique fin de saison 1999-00, il a résorbé une partie des insuffisances qui le caractérisaient en 2000-01, réussissant même à atteindre le dernier carré de la plus prestigieuse des compétitions de clubs, mais il connait une troisième saison blanche, chose qui ne lui était plus arrivé depuis 1977, et la défaite face au Real Madrid laisse des traces chez les socios. La continuité de Joan Gaspart, dont le bilan aussi bien économique que sportif est très défavorable, est sérieusement menacée, et ce dernier sait qu’il doit abattre sa dernière carte à l’occasion de l’intersaison.
Une carte nommée… Louis Van Gaal. Incroyable décision que de faire revenir l’entraîneur le plus détesté de Catalogne pour prendre les fonctions laissées vacantes par le bien sympathique mais trop mou Carles Rexach. Rivaldo qui, on se souvient, n’a jamais eu d’estime pour le Néerlandais, est la première victime de ce retour. Le Brésilien n’a même pas le temps de savourer son sacre à Yokohama au terme d’un Mondial brillant que, d’un commun accord avec la direction et le nouvel entraîneur, il est libéré de son contrat et part au Milan A.C. sans que le club lombard n’ait un sou à verser. Son remplaçant semble cependant tout trouvé puisque Juan Roman Riquelme, plus grand joueur évoluant hors d’Europe, débarque à Barcelone avec un statut de crack. L’Argentin, sur lequel la direction a longtemps lorgné et qui n’était plus à son aise chez lui après le rapt de son frère, est très mal accueilli par Van Gaal qui, dès le premier jour, rappelle qu’il n’a jamais demandé son transfert et que Riquelme est un joueur sur lequel il va vraisemblablement peu compter cette année. En outre, Van Gaal vire sans ménagement les vétérans Abelardo Fernandez et surtout Sergi Barjuan, dernier rescapé de la Dream Team. Il incorpore le Basque Gaizka Mendieta, prêté par la Lazio où il connut un flop retentissant, et le gardien Allemand Robert Enke. Pour le reste, il préfère compter sur de jeunes joueurs Espagnols qui seront intégrés progressivement à l’effectif, comme l’indique une présaison encourageante. Victor Valdes et Fernando Navarro débutent même lors du tour premier match officiel de la saison, contre le Legia Varsovie, au troisième tour préliminaire de la ligue des champions. Dans ce match où la qualification est assurée dès l’aller (3-0), Riquelme, entré en cours de jeu, marque son premier but d’une frappe pure.
Le championnat s’apparente beaucoup moins à une formalité. D’autant qu’à la veille des grands débuts en Liga, Gaspart fait reparler de lui en mal. Florentino Perez, qui souhaite intégrer chaque année à son effectif la plus grande star du monde, est en effet désireux de recruter le Brésilien Ronaldo, auteur d’un Mondial de légende. En contrepartie, il aimerait pouvoir revendre le triple champion d’Europe Fernando Morientes pour alléger le coût de transfert Ronaldo, dont la titularisation garantie condamne Morientes au banc. Florentino Perez trouve un accord de dernière ligne droite avec Joan Gaspart mais, quelques heures avant la fin du mercato estival, le Barcelonais revire de bord, pensant soigner sa côté de popularité s’il parvient à bloquer le transfert de Ronaldo. En vain puisque Florentino Perez, très agacé par l’attitude de son homologue, parvient à trouver un accord avec l’Inter. Le Barça se retrouve donc privé d’un des meilleurs remiseurs au monde, qui s’attend à une saison difficile à Madrid, et ne peut empêcher le club de la capitale d’attirer son ancien avant-centre.
Le Real étant devenu le centre du monde, on en oublierait presque qu’il existe un autre club à Madrid. L’Atletico retrouve ainsi l’élite après deux saisons en enfer. L’intérêt est d’autant plus grand que les colchoneros lancent le coup d’envoi de leur saison à Barcelone, pour une affiche toujours très spectaculaire. Le retour de Sergi au Camp Nou est vivement applaudi, mais en première période les Barcelonais, sous l’impulsion d’un Cocu égal à lui-même, sont sans pitié. Luis Enrique trouve le chemin des filets dès la 5e minute. Malencontreusement, quelques secondes avant la pause, Jorge Otero surprend un Valdes trop avancé par un centre-tir. L’inexpérience du jeune gardien coûte deux points au Barça qui aurait mérité mieux (2-2).
Après la trêve internationale, le Barça est, comme l’année précédente, humilié en coupe du roi, tombant dès le premier tour contre Novelda qui évolue deux échelons en dessous (3-2). C’est le premier gros couac pour l’équipe de Van Gaal qui, à partir de maintenant, évoluera de la sorte : impériale en ligue des champions où elle fait un carton plein (dix matchs gagnés d’affilée à la fin de l’année, tour préliminaire inclus, record de la compétition égalé), exécrable dans les compétitions domestiques, excepté quelques matchs comme contre Alaves où Kluivert marque à trois reprises (6-1). Riquelme, peu utilisé, et Saviola, cantonné au flanc droit ou à un statut de remplaçant alors qu’il sortait d’une première saison étincelante en pointe, paient les pots cassés de la venue de Van Gaal. Le 23 novembre, le club s’enlise dans la crise après un triste nul 0-0 contre le Real Madrid. Luis Figo, de retour au Camp Nou deux ans après, a droit à un accueil encore plus houleux. Chaque corner tiré donne lieu à une pluie de projectiles, dont une bouteille de whisky et une tête de porc dont les images feront le tour du monde. Le match est interrompu pendant plusieurs minutes, avant de finalement aller à son terme sans qu’on ne puisse se rappeler de quoi que ce soit qui se soit passé sur la pelouse. Pour la première fois de l’histoire, le Camp Nou fait l’objet d’une suspension, peine qui ne sera par la suite jamais appliquée. Joan Gaspart est pointé du doigt pour ses connivences avec le groupe Ultra radical des Boixos Nois, et la crise interne se transforme désormais en une affaire nationale.
Lorsqu’une énième déception se présente face au F.C. Séville (défaite à domicile 0-3 contre le 18e du championnat), le Barça pointe à la 13e place, comptant à peine la moitié des points du surprenant leader, la Real Sociedad de Raynald Denoueix. On sait déjà que les jours du ticket Gaspart - Van Gaal sont comptés. Une belle victoire à Majorque (0-4) peu avant Noël grâce à un triplé de Patrick Kluivert leur octroie un moment de répit, mais le mot d’ordre est partout le même à Barcelone : « Fuera Gaspart ! » (« Pars Gaspart ! »)
Posté par Kill Duckadam
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