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En Une | Xavi | lundi 25 janvier 2016 à 11:19
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« Au FC Barcelone maintenant, il y a des joueurs capables de jouer de deux façons. La possession, quand nous gardons le ballon, et l'option de se projeter de derrière et partir en contre. Neymar, Messi et Suarez sont sans précédent. Nous ne nécessitons plus autant de travail puisqu'à eux trois, ils sont capables de créer des actions en attaque. Puis le reste de l'équipe assure tout aussi bien : Busquets, Piqué, Alba, Rakitic, Alves... Une équipazo ».
On retrouve un Xavi heureux d’être papa de la petite Asia. En parlant de son futur proche, il se voit vivre au Qatar pendant quelques années encore. Aujourd'hui, il joue au club qatari El Sadd pendant qu'il suit une formation d’entraîneur à l'Académie Aspire de Doha. Par exemple, il oriente et aide une fantastique équipe U23 du Qatar qui lutte ces temps-ci pour une place aux Jeux olympiques de Rio.
Je vois que vous êtes heureux. Vous avez trouvé votre place après un parcours plus que réussi avec le FC Barcelone ?
Oui, tout le monde me le dit. Je suis heureux parce que je suis resté en contact avec le football, ainsi qu’avec des gens merveilleux. Des Espagnols avec qui je travaille pour le moment, Félix Sànchez, sélectionneur de l’équipe du Qatar des U23 et de son staff. En même temps, je continue à jouer au football à El Sadd. Bon, nous n'allons sûrement pas gagner le championnat cette saison, mais nous essaierons de faire quelque chose en Ligue des Champions d’Asie. Pour le championnat, El Rayyan sont très forts, ils sont d’un autre niveau. Ici, je profite bien du football et de ma famille. C'est une grande expérience. Mes frères travaillent ici à Aspire. Donc tout va très bien.
Un jour on dira que Xavi a commencé comme entraîneur à Aspire Academy ?
C’est possible. J’adore être sur les terrains. Je suis entrain d’apprendre et j’irai où je pourrai m’intégrer. Je me prépare pour être entraîneur et directeur sportif. Après, je pourrai mettre mon expérience au service de mon pays pour aider.
Qu’est-ce que vous avez appris ces derniers mois de votre nouveau rôle ?
J’ai connu des gens fantastiques. Je suis en train d’apprendre énormément avec eux. De Ivan Bravo, le directeur général de Aspire, à Roberto Olabe, le directeur footbalistique, en passant par Félix Sànchez, la majorité sont des Espagnols. Je suis entrain de vivre l’expérience de l’autre côté. Avant, j’étais seulement joueur, mais maintenant, je vois qu’il y a une méthodologie, beaucoup d’heures de travail, de visionnage de vidéos, d’études de stratégies et de styles opposés. Nous travaillons avec une génération de joueurs qui doivent être prêts pour le Mondial 2022. J’adore les défis, mais je me rend compte que ce n’est pas facile d’être entraîneur.
Comment vous voient les joueurs que vous conseillez ? Par exemple ceux que vous entraînez pour obtenir une place aux Jeux olympiques de Rio ?
Ils me considèrent avec beaucoup de respect à cause de mon parcours. Mais je suis simple, respectueux, et j'aime plaisanter. En vérité, j'essaie d'être un des leurs, même si pour eux je reste ce géant qui a tout gagné avec le Barça. En fait, je leur apporte beaucoup avec seulement ma présence, moi qui ai tant vécu, tant vu.
Au Qatar, vous avez surement mesuré la ferveur des gens pour le FC Barcelone. On la ressent à même l'avion et jusqu'à dans les ruelles de Doha. Que pensez-vous de l'impact de la Liga ici ?
Le football espagnol en général est très suivi ici. Non seulement le FC Barcelone, mais aussi le Real Madrid. Peut-être le Barça un poil plus. Le Qatari suit tout, et regarde tous les matchs de la Liga. Il ne va pas au stade puisque il peut suivre tous les matchs à la maison sur les 18 chaînes de Bein Sport. Et non seulement le football, mais aussi les motos et le tennis. Ils sont en train d'investir pour le Mondial 2022.
En parlant du Mondial 2022, comment vous le voyez ce Mondial ?
C'est un défi non seulement pour le Qatar, mais pour tout le monde arabe. Je pense que ça sera une grande réussite. C'est un petit pays mais avec des infrastructures extraordinaires. Il n'y aura pas de longs trajets à faire, et tout le Mondial pourra se passer sans voyages en avions. Tout est à côté ! C'est merveilleux pour les supporters et les joueurs. Depuis le même hôtel, on peut voir un match dans un stade, puis un autre deux heures plus tard dans un autre stade. Cela va être fantastique ! Tout le pays se prépare pour que cela se passe dans les meilleures conditions.
Aujourd'hui que l'amitié joueur - entraîneur est à la mode, à quel âge un footballeur arrête d'écouter les conseils d'un entraîneur ?
Ha ha (rires). Il n'ya pas d'âge. Moi j'ai écouté tout le monde, et je continue. C'est aussi par éducation. J'ai eu beaucoup de chance, avec les deux derniers par exemple. J'ai beaucoup appris de Luis Enrique et aujourd'hui de Jesualdo à Doha. Chacun à sa manière de jouer, son style, son petit carnet où il note les détails sur tout. Je le répète, j'ai eu beaucoup de chance parce que j'ai travaillé avec les meilleurs, au Barça comme en Sélection.
A votre avis, qu'a apporté Luis Enrique au nouveau FC Barcelone ?
Luis Enrique travaille énormément le physique depuis la saison passée. Il a révolutionné ce côté. Il est très exigeant et continue à l'être... Il est sérieux et très professionnel. Au FC Barcelone, maintenant, il y a des joueurs capables de jouer de deux façons. La possession, quand nous gardons le ballon, et l'option de se projeter de derrière et partir en contre. Neymar, Messi et Suarez sont sans précédent. Nous ne nécessitons plus autant de travail puisqu'à eux trois, ils sont capables de créer des actions en attaque. Puis le reste de l'équipe assure tout aussi bien : Busquets, Piqué, Alba, Rakitic, Alves... Une equipazo. Nous avons la meilleure attaque du monde, je cois même que c'est la meilleure de l'histoire. Pour l'instant, je vois d'autres bonnes équipes, le Bayern, le Real, et d'autres en Europe. Mais aujourd'hui en janvier, le Barça est la meilleure équipe.
C'est difficile de s'adapter à la dynamique du Barça. Comment vous voyez les débuts de Aleix Vidal et d'Arda Turan ?
Les deux ont du talent. Ils ont vite compris la méthode. Ce ne sont pas des remplaçants, ce sont des joueurs qui ont fait leurs preuves dans les équipes d'où ils viennent. Et puis six mois sans jouer, c'est beaucoup de temps. Mais ils sont déterminés.
Vous voyez l'Atlético Madrid comme une alternative aux deux mastodontes ?
J'aime bien aussi le jeu de l'Atléti. Simeone a vraiment tiré cette équipe vers le haut. Leur banc est meilleur, et donc ils ont plus de solutions. Ce milieu de terrain avec Koke, l'arrivée de Griezmann, l'arrière avec Oblak, Juanfran et Godìn.. C'est une équipe fantastique. Simeone l'a encore amélioré cette année.
Zidane est arrivé et est entrain de révolutionner le Real Madrid. Vous l'aimez Zidane ?
Sans hésitation. Je lui ai parlé il y a peu de temps à Paris lors d'une rencontre chez Adidas. Nous avons parlé de football bien sûr. Je le connais bien, il va surement réussir. Il a été un grand de ce sport, et avec le Real il luttera toujours pour gagner des titres.
Source: Sport.es
Posté par Jade
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