Array Villarreal CF 0-1 FC Barcelone : Echec et Mat ? - FC Barcelona Clan

En Une | Liga | dimanche 3 avril 2011 à 01:58  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Grâce à sa courte victoire au Madrigal, conjuguée à la première défaite du Real à domicile cette saison, le Barça porte son avance à huit points à deux semaines du clasico et à 8 journées du terme de la Liga.

Les faits et le jeu


Remonter huit points est une mission impossible. C’est Mourinho qui le dit. On est tenté de le suivre, mais on préférera tout de même attendre le clasico pour en avoir le cœur net. Il n’en reste pas moins qu’avec sa petite victoire à Villarreal, le Barça a fait un pas de géant vers le titre. Car huit points d’avance c’est plus qu’il n’en a jamais eu cette saison, d’autant que le Real doit encore affronter la plupart des gros et que son infirmerie ne cesse de se remplir. Sale temps à Bernabeu, où l’équipe à Mourinho a mordu la poussière pour la première fois cette saison. Jusque-là c’est simple elle avait tout gagné. Est tombé également l’invincibilité record du Mou avec ses différentes équipes à domicile en championnat. 9 ans. Les mauvaises langues catalanes, avec l’arrogance qui sied en pareille occasion, ne manqueront pas de remarquer que ce match face à Gijon était la dernière chance de Mourinho de ne pas laisser au Barça l’honneur de cette fin de série...
 
 

Mais pour profiter du faux-pas merengue, encore fallait-il triompher au Madrigal face à un sous-marin jaune, bataillant pour la troisième place avec son voisin du Valence CF. Pour ce déplacement périlleux, Pep Guardiola ne pouvait compter ni sur Puyol, toujours pas remis de sa tendinite (ça commence à s’éterniser...), ni sur Abidal (dont la saison est a priori terminée), ni sur Xavi (suspendu), ni sur Pedro (convalescent), ni sur Messi (jet-lagué et forfait cette semaine en amical avec l’Argentine pour cause d’adducteurs sifflotants). Cinq titulaires indiscutables en moins, cela faisait beaucoup. Pour y remédier, le coach barcelonais sortait de sa boite des solutions déjà utilisées, à savoir Busquets en défense centrale aux côtés de Piqué avec Mascherano en Pivot, et Alves et Adriano sur les côtés, ce dernier ayant définitivement pris l’ascendant sur Maxwell. Mais Guardiola décidait également de faire du neuf avec Keita et Thiago au milieu pour soutenir un trident Affelay à gauche, Iniesta à droite et Villa dans l’axe.

Face à ce onze très remanié, Villarreal présentait son habituel 4-4-2 mais avec Nilmar sur le banc. Comme à l’aller, les joueurs de Manuel Garrido s’essayaient au pressing haut sur la défense catalane afin de gêner la première relance, notamment dans le premier quart d’heure. Brouillon et manquant de repères, le Barça se laissait prendre au piège par deux fois avec Rossi (6’ et 12’), mais Valdes sortait le grand jeu pour préserver sa cage inviolée. En dehors de ces deux alertes, Villarreal se montrait d’une grande inoffensivité, se contentant de neutraliser le jeu catalan en coupant la relation milieu-attaque avec un Villa trop seul et des milieux sans idées verticales. 

Bref, les minutes s’égrainaient avec peu de choses à se mettre sous la dent. La circulation de balle blaugrana était nettement moins fluide qu’à l’accoutumée, la faute aux absences et à l’occupation géométrique du terrain par Villarreal. Aucune occasion ou presque. Une belle bataille de position.

Pour passer à la bataille de mouvement, il fallait un détonateur et qui de mieux que Messi pour jouer ce rôle. Préservé jusque-là, l’Argentin faisait son entrée à la place de Keita à la 53’ et changeait à lui seul la physionomie du match car cela permettait à Iniesta de retrouver le milieu et aux autres de retrouver des repères. Avec ses deux lutins dans l’entrejeu, le Barça pouvait de nouveau se remettre à marcher sur son adversaire. Notons toutefois que Villa, sans doute inquiet à la perspective d’être replacé sur l’aile droite qu’il affectionne assez peu, avait eu l’idée quelques minutes auparavant de se créer la plus belle occasion du match avec un enchainement contrôle, pivot, et frappe juste à côté (49’).
 
 

Les vingt-cinq premières minutes de la seconde mi-temps mettaient donc aux prises un Barça enfin en ordre de bataille, s’assurant une emprise à peu près totale sur le jeu, et un Villarreal bousculé mais tenant bon. Car la domination catalane n’était pas encore concrétisée par un but. Pour cela il fallut attendre un corner, habilement dévié par Busquets pour Piqué, pour que celui-ci seul face au gardien enchaîna un contrôle de la poitrine (avec un geste du bras sans conséquence) et une reprise de mammouth à bout portant sous la barre. 0-1, 67’, de quoi chanter waka-waka.

Fort de ce petit but d’avance, le Barça poursuivait sa conservation de balle au milieu et ses incursions dans la surface adverse. Mais Messi, aussi influent dans cette deuxième mi-temps que peu décisif dans les actions importantes, ne trouvait pas le chemin des filets. De plus en plus gestionnaire, le Barça se faisait peur en fin de match sur une reprise de Cazorla aux 5m50, mais un Valdes impérial était à la parade. 0-1, on en restait là, le temps dans les ultimes minutes pour Valdes et Busquets de prendre leur jaune, synonyme de suspension et donc de place assurée sur la pelouse de Bernabeu dans deux semaines. Il sera alors temps de confirmer la balle de titre que cette victoire offre au Barça.


Les joueurs


Valdes : 8
Dernier défenseur et premier relanceur, il a été impeccable dans son jeu au pied et ses sorties. Trois interventions décisives, deux en début de match et une en fin de match. Au milieu d’un match trop tranquille pour lui, c’est la marque des grands gardiens, ce qu’il est incontestablement devenu depuis 2 ans.

Alves : 6
Insupportable pleurnicheur, il s’est quand même bien fait découpé le poignet par cette vieille pourriture de Carlos Marchena. Un match très commun, en tout cas pour lui avec la panoplie habituelle mais rien de plus.

Piqué : 7,5
Un but qui vaut très cher, qui plus est spectaculaire. Il est monté en puissance au cours du match après une première demi-heure où sa relation avec Busquets était assez peu satisfaisante avec trop d’espaces laissés à Rossi. Tactiquement il a débuté central droit avant de passer central gauche ce qui signifie au Barça qu’il occupait l’axe en phase offensive laissant Busquets couvrir les montée d’Alves. Cela a mieux fonctionné comme cela.

Busquets : 6
Un début de match difficile où il a éprouvé des difficultés de placement et de communication avec les autres défenseurs. Beaucoup mieux par la suite.

Adriano : 6
Un match sérieux avec peu de prises de risques, mais il n’était pas question pour lui d’aller à l’abordage. Fait son trou.

Mascherano : 7,5
Une grinta formidable, un sens du placement précieux et même un joli jeu de passes. La couverture il connait, et le harcèlement du porteur également. A définitivement pris ses marques, et cela s’avère particulièrement utile vu les absences.

Thiago : 6
Un match tout à fait correct. On sent le potentiel mais on sent aussi tout le travail qu’il manque pour que le produit soit achevé. A perdu trop de ballons, mais a compensé cela par une vraie disponibilité et une certaine vision du jeu.
 
Keita : 5,5 
Sa sortie a fait un bien fou. Non pas qu’il ait été beaucoup plus mauvais que ses partenaires. Non. C’est juste que Seydou ne servait à pas grand-chose au milieu dans ce match où l’entrée de Messi a remis toute l’équipe d’aplomb.
Tout le paradoxe du match de l’Argentin, c’est qu’il a été plus décisif par sa présence en permettant aux autres d’enfin bien se situer et en attirant l’attention de la défense, que par son utilisation du ballon qui fut assez pauvre. Muet depuis 4 journées. Avec lui cela semble une éternité.

Iniesta : 6,5
Effacé sur le côté, il a bien davantage pesé une fois revenu au milieu.

Villa : 4,5
Inexistant dans l’axe en première mi-temps, car sevré de ballons, il n’a guère été plus à son avantage après le repos, si ce n’est sur une frappe non cadrée. Remplacé par Bojan qui est allé se placer côté gauche et dont le rendement a été très discret.

Affelay : 5
Enfin aligné à gauche et non à droite, le Néerlandais a eu du mal à rentrer dans son match. Peu efficace balle au pied, il a souvent joué la sécurité, avant de se lâcher un peu plus après l’entrée de Messi. On le jugera surtout à partir de la saison prochaine, mais son acclimatation semble loin d’être terminée.
Remplacé par Jonathan Dos Santos en fin de match.


Fiche technique


Villarreal CF : Diego López, Mario, Gonzalo, Musacchio, Catalá; Marchena (Cani, m.70), Bruno, Cazorla, Borja Valero; Rossi, Marco Ruben (Nilmar, m.56).

FC Barcelone : Valdes, Dani Alves, Piqué, Busquets, Adriano; Keita (Messi, m.53), Mascherano, Thiago; Iniesta, Afellay (Jonathan Dos Santos, m.84), Villa (Bojan, m.70).

But : 0-1, m.66 Piqué.

Arbitre : Ramírez Domínguez
Avertissements : Bruno, Marchena ; Piqué, Valdés, Busquets Alves.

23 000 spectateurs


Posté par javito
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