Les faits et le jeu
Il fallait bien que cela s’arrête un jour. Le Barça avait jusque-là gagné tous ses matches à l’extérieur et restait sur une impressionnante série de de 16 victoires. De quoi écœurer tous les concurrents à commencer par le Real, et donner le sentiment aux Culés que la victoire est une chose « normale ». Ce Barça est revenu sur terre à Gijon, dont le club avait déjà donné du fil à retordre à l’aller (victoire catalane 1-0) malgré une polémique déclenchée par Mourinho qui avait accusé Preciado le coach asturien de n’avoir pas aligné son meilleur onze.
Hier, c’est Guardiola qui n’a pas aligné son meilleur onze avec un turnover affectant toutes les lignes. Ainsi le coach catalan choisissait de laisser sur le banc le meilleur défenseur actuel de l’équipe, Abidal, au profit de Milito, en manque de temps de jeu mais titulaire cette semaine avec l’Argentine. Du fait de l’absence de Puyol, toujours pas rétabli, la défense se composait d’Alves, Piqué, Milito et Maxwell. Au milieu, Mascherano était préféré à Busquets pour accompagner Xavi et Iniesta, tandis qu’Afellay était chargé d’épauler Villa et Messi devant, Pedro étant préservé pour mercredi.
Le premier quart d’heure voyait un match très équilibré avec une équipe de Gijon bien en place mais surtout volontaire dans le pressing et la volonté de ne pas redonner trop vite le ballon à l’adversaire. Le Barça, comme il en a l’habitude après chaque rendez-vous des sélections nationales, peinait à mettre sa patte sur le match. Xavi, Iniesta et Messi ne trouvaient pas les solutions au milieu tandis qu’Afellay, aligné dans le couloir droit semblait perdu et que Villa touchait un nombre famélique de ballons. C’est dans ce contexte que le Barça encaissait un but sur la première véritable action dangereuse de Gijon avec un grand numéro de Barral qui se jouait de Piqué puis profitait de la non intervention de Milito pour tromper Valdes et donner l’avantage aux siens. 1-0 après 14 minutes, les choses se compliquaient très clairement pour le Barça qui mis-à-part deux frappes d’Iniesta n’arrivait pas à se montrer dangereux lors de ce premier acte, à l’image de ses joueurs clés, maladroits techniquement et peu inspirés dans leurs choix de jeu.
A la reprise, Afellay très mauvais en première mi-temps laissait sa place à Pedro qui allait se positionner sur le côté gauche, Villa se recentrant, tandis qu’Alves se voyait libéré son couloir droit. L’entame de la seconde mi-temps voyait un Barça avec de bien meilleures intentions faire le siège du but asturien avec des tentatives de Xavi (53’), ou Messi (56’). Mais la défense très regroupée de Gijon tenait bon, obligeant Guardiola à trouver d’autres solutions comme le remplacement de Milito, une nouvelle fois très en difficulté, par Keita (66’).
Xavi et Iniesta mis sous l’éteignoir, c’est Messi que l’on voyait le plus prendre ses responsabilités à la baguette, et c’est de lui qu’est finalement venue la lumière avec une passe pour Villa que ce dernier d’un lob astucieux convertissait en but égalisateur à 10 minutes du terme de la rencontre (79’). L’ex buteur ché, déjà buteur à l’aller, ne célébrait pas son but avec emphase face à son club de cœur où il a débuté le football.
Dans la foulée, Bojan faisait son apparition en lieu et place d’Iniesta, transparent en seconde mi-temps, mais cela ne permettait pas au Barça d’arracher les trois points, malgré une belle opportunité avec un centre fort de Messi pour Pedro trop court au second poteau (87’).
Le Barça n’a pas perdu, et a affiché une vraie grinta en seconde mi-temps pour revenir à la marque. Face à une défense très regroupée, le Barça a malgré tout réussi à trouver la faille. Après autant de succès, il est parfois bon de se rappeler que la victoire ne vient jamais toute seule. Une telle piqure de rappel avant le déplacement à Arsenal et des matches de championnat compliqués contre Bilbao, Majorque et Valence, aura, on l’espère, un effet salutaire. De façon plus immédiate, ce partage des points rappelle que le banc catalan présente un grand nombre de lacunes quand il s’agit de boucher des trous dans le onze type.
Les joueurs
Valdes : 6
A perdu ses nerfs en fin de rencontre. Match sérieux à part cela avec plusieurs bonnes sorties au pied.
Alves : 5
Très peu en vue en première mi-temps. Il n’a quasiment jamais combiné avec Affelay tout en laissant des trous dans son dos comme sur le but de Barral. Un peu mieux en seconde mi-temps où son pressing a amené quelques situations.
Piqué : 4,5
Il se fait effacer trop facilement sur le premier but. Le reste de son match a cependant été de meilleure facture avec quelques interventions décisives. Il a également insufflé une certaine grinta à l’équipe en seconde mi-temps quand il s’agissait de revenir au score.
Milito : 3
Nouvelle prestation très faible du défenseur argentin. Sa non-intervention sur Barral sur le but de Gijon est coupable, de même que sa lenteur infinie et ses lacunes techniques dans la relance par la suite. Semble fini pour le haut niveau au Barça.
Remplacé par Keita qui n’a rien apporté.
Maxwell : 4
Comme d’habitude ni solide défensivement avec une facilité à prendre le bouillon dès qu’il a un adversaire rapide qui part dans le dos, et inefficace offensivement avec essentiellement des passes vers l’arrière et très peu de prises de responsabilité dans les montées. On connait la chanson par cœur.
Mascherano : 4,5
Il n’a guère réussi à colmater les brèches et à endiguer les contre-attaques notamment en première mi-temps. Un carton jaune rapide qui l’a handicapé.
Xavi : 4,5
Il n’a pas trouvé les solutions et a perdu beaucoup de ballons.
Iniesta : 4
Son match se résume à deux frappes cadrées pas très dangereuse. Pour le reste, ce fut très faible. Beaucoup de mauvais choix, une assez grande incapacité à éliminer en un contre un, et des gestes techniques basiques ratés.
Remplacé, c’est tout dire, par Bojan.
Afellay : 3,5
Un match à oublier. Il a quasiment perdu tous les ballons que ses partenaires lui ont adressés avec une grande maladresse technique. Mais il surtout, il a paru complétement perdu d’un point de vue tactique : tantôt collant la ligne et ne recevant aucun ballon, tantôt cherchant s’insérer dans le cœur du jeu mais uniquement pour jouer vers l’arrière. Sa phase d’adaptation est loin d’être terminée. On peut toutefois se demander si ce poste d’ailier droit auquel Guardiola semble vouloir le confiner lui convient.
Remplacé par Pedro (4) qui a joué dans l’autre couloir, mais qui ne s’est pas franchement montré plus emballant malgré quelques débordements dangereux. Trop court en fin de match pour reprendre un centre de Messi.
Messi : 6
Agaçant en première mi-temps avec beaucoup de déchet dans son jeu, il est monté en puissance après le repos en endossant le costume de leader technique. S’il n’a pas pu sauver la nation catalane par ses buts, il lui a évité le naufrage avec une passe décisive pour Villa.
Villa : 6
Tout le paradoxe d’un joueur fantomatique pendant 80 minutes avec très peu de ballons à exploiter, mais qui parvient finalement à sortir le grand jeu avec un but magnifique qui permet à l’équipe de ramener un point.
Fiche technique
Sporting Gijon : Cuéllar, Sastre (Canella, m.59.), Botía, José Angel, Iván Hernández, André Castro, Diego Castro (Bilic, m.41), Nacho Novo (Carmelo, m.65), De las Cuevas, Nacho Cases, Barral.
FC Barcelone : Valdés; Alves, Piqué, Milito (Keita, min. 66), Maxwell; Mascherano, Xavi, Iniesta (Bojan, m.79); Afellay (Pedro, m.45), Messi, Villa.
Buts : 1-0, M.16: Barral. 1-1, M.79: Villa.
Arbitre : Miguel Ángel Pérez Lasa.
Avertissements : Cuellar, Jose Angel, Barral, Valdés, Xavi, Mascherano, Afellay, Pinto.
28.000 spectateurs.
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