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En Une | El Soci Opina | jeudi 16 avril 2009 à 19:08
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Le premier Tourmalet a prouvé que ce Barça là n'avait peur de personne. L'Everest arrive pour finir la saison en apothéose.
Le calendrier du Barça : je vous prends tous, un par un.
Suite au succès en quarts de finale de la ligue des champions, le Barça doit faire face à son Everest, lequel se compose ainsi : tout d’abord afin de se mettre en jambes, les hommes de Pep iront à Getafe le dimanche 19 avril. A peine trois jours plus tard, le mercredi 22 avril, ils entameront les premières pentes de cet Everest footbalistique avec la réception du FC Séville. S’en suivra un déplacement à Valence le dimanche 26 avril, immédiatement enchaîné avec la première demi finale de la ligue des champions face à Chelsea qui se déroulera le mardi 28 avril. Pas vraiment le temps de se la coller sur l’oreille puisque le dimanche suivant, le 3 mai, les blaugranas iront défier le Real à Bernabeu pour le clasico.
Juste après, ils joueront le retour de la demi finale de la ligue des champions, le 6 mai, et termineront leur tour des grosses écuries de la liga avec la réception de Villareal le dimanche 10 mai. Attention, la redescente de l’Everest sera cruciale également : juste après Villareal, le Barça enchaîne avec la finale de la copa del rey le mercredi 13 mai face à Bilabo. Ouf !
Depuis le premier quart de finale face au Bayern cela constituera un total de 12 matchs en 6 semaines, soit exactement deux (gros) matchs par semaine.
Ensuite, pas le temps de bailler aux corneilles non plus : trois jours après, le Barça se déplace à Majorque le dimanche 17 mai. Les blaugranas auront enfin droit à une semaine complète de repos avant de recevoir Osasuna le dimanche 24 mai, puis de jouer une éventuelle finale de ligue de champions à Rome le mercredi 27 mai. La saison régulière se terminera sur un déplacement à La Corogne le dimanche 31 mai.
La liga : un seul rival supposé plus faible, gros danger en vue.
Si l’on analyse la situation actuelle de la liga, le rival potentiel le plus dangereux est, depuis le début, le Real Madrid. En effet le troisième, Séville, est bien trop loin (18 points) pour pouvoir proposer une opposition sérieuse dans le sprint final. Actuellement le Real colle tant bien que mal au train d’enfer mené par les blaugranas mais il n’a plus que la liga à jouer. Cette exclusivité fait que le Real pourra jeter toutes ses forces vives dans la lutte pour le titre alors que le Barça doit mener une bataille sur plusieurs fronts sans pouvoir se permettre de prendre le risque d’une victoire arrachée avec une équipe bis en liga, vu la teneur des adversaires.
Cependant, le calendrier du Real en cette fin de saison n’est pas non plus une partie de plaisir : ils affrontent successivement Huelva le 19 avril à l’extérieur, Getafe au Bernabeu le 22 avril, Séville au Sanchez-Pizjuan le 26 avril, le clasico une semaine plus tard, Valence à Mestalla le 10 mai, puis un déplacement à Villareal le 17 mai avant de recevoir Majorque le 24 puis de se déplacer à Osasuna pour l’ultime journée. Ce qui est plutôt singulier, c’est que les parcours du Real et du Barça sont presque croisés. Nous affronterons quasiment les mêmes équipes, sans compter les affrontements directs. Une analyse des résultats réalisés à l’époque par le Real montre qu’il n’a perdu qu’un seul match dans ces confrontations : défaite à domicile contre Séville, tandis qu’il a difficilement battu Valence et Villareal (1-0 dans les deux matchs, disputés tous les deux à domicile). Sachant que le Real devra cette fois ci se déplacer tant à Séville qu’à Villareal ou Valence, on peut espérer qu’il ne fasse pas le plein lors de ces trois confrontations.
Alors que Valence semble reprendre du poil de la bête, Séville et Villareal, défaits tous les deux à domicile, demeurent trop irréguliers pour qu'on puisse estimer correctement leur état de forme du moment. Villareal aura à livrer avec Valence la bataille pour le strapontin de la ligue des champions, alors que Séville semble un peu démobilisée en cette fin de saison : solidement ancrés à leur troisième place (8 points d’avance sur Valence, quatrième), les andalous devraient finir assez paisiblement leur saison.
La ligue des champions : l’invincible armada contre la flotte de l’amiral Nelson.Prenons les choses dans l’ordre : un succès en ligue des champions passe nécessairement par une qualification en finale, Lapalisse n’aurait pas dit mieux. Les deux matchs du 28 avril et du 6 mai s’inscriront entre un déplacement à Valence et le clasico au Bernabeu. Pratique pour rester dans le rythme. Du côté de l’adversaire la situation est moins dangereuse : Chelsea aura à faire à West-Ham et Fulham. Deux derbys londoniens que les Blues devraient tout de même maîtriser et au cours desquels ils pourront gérer leur effectif. Il semble donc que pour ces demies finales, le Barça soit l’équipe qui aura à faire face au plus gros calendrier. Juste avant la finale, les confrontations ne sont pas extrêmement relevées (Barça/Osasuna, Arsenal/Stoke city, Hull/Manchester united et Sunderland/Chelsea) mais bien évidemment la situation des courses au titre jouera énormément. A ce petit jeu on peu prédire que si le Barça conserve son avance actuelle, il sera quasiment déjà champion avec sa victoire au match aller sur le Real et pourra se permettre de préparer au mieux la finale. Il risque d’en être un peu différemment du côté de la perfide Albion, où la lutte risque d’être plus serrée, mais il faut prendre en compte les chocs des titans à venir, qui auront d’ici là largement décanté la situation (Liverpool/Arsenal le 18 avril, Arsenal/Chelsea le 9 mai, Manchester united/Arsenal le 16 mai).
Le banc de touche : faire prendre conscience de leur importance aux remplaçants.
La gestion de l’effectif sera sûrement la clé de la bonne négociation du terrible dernier virage de cette fin de saison pour notre équipe. Quand on voit la démonstration de l’équipe titulaire en ligue des champions, on pourrait avoir tendance à négliger l’apport du banc. Ce dernier aura pourtant un rôle majeur en raison de la densité du calendrier.
D’une part, le Barça ne dispose pas d’un banc phénoménal. Ou alors juste en théorie. Le problème vient de la trop grande différence de rendement entre les titulaires et celui des remplaçants, surtout en attaque. Des éléments comme Hleb ou Bojan sont très loin de l’efficacité des titulaires. Remplacer Messi ou Henry par Hleb et Eto’o par Bojan fait tout de suite baisser de plusieurs crans le niveau de l’équipe. Cependant, on a vu qu’on pouvait compter sur ces joueurs et leurs compères du banc : Busquets, Keita, Sylvinho, Caceres ou Pedro. Mais ces éléments devraient idéalement être réservés à la Liga où la moindre intensité exige moins de perfectionnisme qu’une demie finale de ligue des champions (hors clasico cela va de soi).
On peut déjà tirer quelques enseignements des précédentes rencontres du Tourmalet. Contre Séville, Pep avait aligné l’équipe type (hormis Iniesta, blessé à l’époque et qui avait été suppléé par Keita). Le match suivant contre Valence avait vu les absences conjuguées d’Iniesta, toujours convalescent et supplée par Gudjohnsen, et d’Eto’o, suspendu et remplacé numériquement par Hleb. Pourtant les blaugranas avaient croqué les valencians grâce notamment à un Henry survolté.
Pour le clasico, l’équipe type fût logiquement alignée, hormis la présence de Gud remplaçant Iniesta en raison de sa bonne prestation une semaine plus tôt face à Valence.
Enfin pour Villareal, Pep avait opéré plus de changements en suppléant Busquets à Touré et Keita à Gud. Cette série de gros matchs avait vu les catalans asseoir leur domination sur la liga en battant tous leurs rivaux du haut de tableau. On avait vu que des coupes chirurgicales dans l’équipe des titulaires conservait assez facilement le très bon rendement de l’équipe ce qui est de bonne augure pour l’Everest.
D’autre part, si les remplaçants suppléent sans trop de problème les titulaires, ils n’apportent pas une valeur ajoutée par leur profil, leur fraîcheur ou leur motivation à la composition d’équipe. En raison du fait qu’il s’agit davantage de remplacement « à la baisse », on peut dire que le banc du Barça cette saison n’est pas un atout décisif dans le succès de l’équipe. Comme cela a été évoqué plus haut, l’auteur est d’avis que les matchs de champions league se gagneront plus aisément avec l’équipe titulaire, alors que la liga pourra se permettre de voir les remplaçants titularisés avec parcimonie pour faire un peu souffler les éléments moteurs de l’équipe : Messi en premier lieu, Eto’o/Henry ensuite, Xavi/Iniesta/Alves/Touré enfin. En défense, ménager Alves, Marquez ou Puyol sera également indispensable.
On a déjà vu à l’œuvre la maîtrise de Pep dans cet exercice lors du Tourmalet, mais il convient de limiter la comparaison avec ce précédent. En effet, la différence est qu’à l’époque, le tour préliminaire de la ligue des champions était déjà joué avec une première place promise au Barça avant même le match contre Séville (victoire 5-2 face au Sporting Lisbonne le 27 novembre, trois jours avant le match au Sanchez-Pizjuan). Les matchs contre Chelsea risquent de mobiliser toute l’énergie de l’équipe et le rôle des remplaçants sera déterminant. En revanche, le retour tonitruant d’Iniesta donne plus de profondeur au banc et encore plus de virtuosité au milieu pour l’équipe titulaire. Il permet également d'offrir d'autres possibilités en attaque par l'efficacité du joueur d'Albacete sur l'aile gauche qui, combinée avec la polyvalence d'Henry, permet de multiplier les solutions (pour par exemple se permettre de reposer un peu Eto'o). Celui d’Abidal devrait également permettre de faire davantage tourner en défense et de conserver une rotation éventuelle à quatre centraux (même si Caceres risque du coup d’être un peu moins utilisé).
Rester humble et se concentrer sur son propre jeu
Les points cruciaux seront donc en premier lieu une victoire au Bernabeu, qui nous promettrait quasiment le titre (à condition évidemment que le Barça conserve d’ici là son avance) juste avant la demie finale retour à Chelsea. Le discours de Pep pour motiver les remplaçants, leur faire prendre conscience de l’importance de leur rôle dans cette dernière ligne droite, sera aussi important que leur capcité à hausser leur niveau de jeu pour remplacer efficacement les titulaires. Ce qui est tout de même extrêmement important cette saison c'est que vu son niveau, le Barça n'a à se soucier que de lui-même en cette fin de parcours, en raison de l'irrésistibilité de son jeu. Hormis le cas de la blessure consécutive de deux éléments clés de l'équipe (soient Messi, Xavi, Touré et Alvès. Tous peuvent être suppléés mais leur rôle de fondation dans l'édifice blaugrana fait que deux absences cumulées auraient des séquelles importantes sur le fond de jeu de l'équipe). Néanmoins, et plus que jamais, l'humilité, la rigueur et la concentration devront également être de mise au sein du vestiaire. Car si de nombreux observateurs déclarent leur admiration pour le jeu blaugrana, aucun trophée n'a pour l'instant été remporté et l'Everest peut annihiler tout espoir de titre en liga et en ligue des champions. La seule copa del rey serait tout de même une bien maigre récompense au vu des ambitions légitimes qu'une telle virtuosité laisse entrevoir , et même celle là il faudra aller la chercher avec la rage aux dents contre un Athletic Bilbao pas vraiment connu pour abandonner le trophée au plus gros par courtoisie.
Posté par Tah
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