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Article | Liga | samedi 5 mars 2011 à 17:43
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Après avoir nommé l’équipe de la décennie du FC Barcelone, voici les joueurs qui auront le plus marqué La Liga de 2000 à 2010.
Mais tout d’abord j’aimerai éclaircir quelques détails à propos des deux sélections que j’ai effectuées :
- Je me moque des performances quelles qu’elles soient si elles ont été faites avant le 1er Janvier 2000; si le joueur n’a pas été assez bon après, il ne rentre pas dans cette sélection. Beaucoup d’excellents footballeurs n’ont pas intégré ce onze d’excellence. Prenez Rivaldo par exemple – qui a marqué le plus beau coup du chapeau que l’on puisse espérer réaliser dans sa carrière, lors de la dernière journée de la saison 2000-2001 – et qui fut un excellent joueur à Barcelone. Mais il quitta Barcelone en 2002 et il n'a absolument rien remporté durant ce début de siècle.
- Ce n’est pas juste un classement des meilleurs potentiels ou des joueurs ayant eu le meilleur potentiel. Ceci n’étant pas le classement des 11 meilleurs joueurs qui sont passés par le championnat espagnol. Si tel était le cas, le meilleur joueur de tout les temps du FC Séville aurait été Diego Maradona et on ne trouvera pas beaucoup de fans de Séville qui nous confirmeraient dans nos dires. Les joueurs en plus d’être bons se doivent d’avoir eu un certain impact sur le club, avoir remporté des titres et d’avoir apporté quelque chose de non négligeable en Espagne que ce soit pour leur club ou au sein de leur sélection nationale (lorsqu’on parle d’espagnols bien entendu…) Leur présence dans une équipe doit avoir un minimum de signification, leur passage doit représenter quelque chose pour le club. Il est nécessaire qu’ils aient laissé une trace dans le cœur des supporters (et oui, là je deviens un peu plus subjectif.) Et tout cela sur une durée non négligeable, Edgar Davids fut essentiel dans le regain de forme de Barcelone, mais il partit aussi furtivement qu’il fut arrivé. Cristiano Ronaldo est peut-être impressionnant, mais il ne peut être choisi car il n’a joué qu’une saison et demie pour le Real, et qu’il n’a de surcroît encore rien gagner.
- Mais remporter des titres en soi n’est pas un critère suffisant – beaucoup de joueurs moyens ont remporté des titres. Donc par conséquent certains joueurs ayant gagné très peu de titres ont aussi été nommés.
- L’équipe choisie doit être un minimum crédible sur un terrain de foot. Ce serait trop simple de choisir 11 buteurs et milieux créatifs; mais qui va défendre? (Mais ça ne veut pas dire que ces joueurs ont été choisis pour jouer ensemble; nous cherchons deux défenseurs centraux, pas nécessairement une paire de défenseurs centraux –vous voyez la nuance ?-) Cette équipe a été particulièrement plus ardue a nommé que celle du Barça, avec plus de choix et un plus grand nombre de joueurs a laissé au profit d’autres. Si certains joueurs ne vous satisfont pas, vous pouvez toujours vous poser la question: « Qui choisirai-je à sa place ? »
- Dans cette équipe je me suis laissé tenter de nombreuses fois à choisir des joueurs non-madrilènes et non-barcelonais.
Donc oui c’est une équipe foncièrement anti-Madrid et anti-Barça.
Piger?
Ok bon allons-y dans ce cas.
Gardien de But: Iker Casillas (Real de Madrid, 1999- )
Le Valencien Santi Canizares était le type de gardien que n’importe quelle équipe rêverait d’avoir – agressif, dominant, un leader capable de faire des parades incroyables. Il était très, très près d’entrer dans ce onze. Mais finalement, il était impossible de ne pas prendre en compte l’homme qui a piqué la place de titulaire de Canizares dans l’équipe nationale après qu’il l’ait relâchée. Non, non pas une balle – une bouteille d’après rasage juste sur son pied, lui infligeant une rupture des tendons et lui faisant raté la Coupe du Monde 2002, celle où Casillas devint un héros sauveur de penalties. Ce fut un véritable gâchis pour Canizares, un gardien de but brillant. Mais c’est ainsi que va la vie, avec ses hauts et ses bas. Et donc iker Casillas est le gardien de cette décennie – le portier surnommé Saint Iker notamment grâce à l’aisance avec laquelle il arrive à sortir des arrêts miraculeux. On ne peut pas vraiment écarter un capitaine vainqueur de la Coupe du Monde.
Arrière droit: Dani Alvès (FC Séville 2003-2008, FC Barcelone 2008- )
Il y avait quelque chose de bizarre avec Séville – la meilleure équipe de Séville de toute son histoire. Son meilleur joueur n’était ni un buteur ni un meneur de jeu ni un milieu relayeur ni un ailier volant. C’était un défenseur. Un défenseur qui ne leur a coûté qu’un million d’euro… un simple arrière droit. Enfin si on peut appeler Dani Alvès un simple arrière droit. Il était plus un arrière droit, un milieu relayeur, un ailier volant et un second attaquant le tout combiné en un joueur. Un homme ayant des cymbales attachées à ses genoux, une grosse caisse sur son dos, un harmonica dans la bouche et des bandeaux aux poignets – offrant des passes chirurgicales et des tacles critiques. Un gamin lunatique, parfait technicien, génie tactique et – ne nous le cachons pas – un petit simulateur de première, tout cela emballé dans une balle hyperactive. Le hérisson bleu Sonic du football.
C’était comme si toute l’équipe de Séville était connecté à Alvès avec un fil invisible; il avait l’habitude de commencer, de continuer puis de finir les mouvements, traînant ses coéquipiers le long du terrain. Il allait chercher la balle aux pieds du gardien, jouer un une-deux avec le milieu défensif, s’avancer un peu plus sur le terrain, effectuer un autre une-deux avec le milieu offensif, continuer de courir, faire un une-deux avec l’attaquant, s’enfoncer dans la surface adverse puis centrer fort vers l’avant pour que les autres attaquants la poussent au fond. Séville réussit à se remettre des départs de Julio Baptista, Sergio Ramos et Jose Reyes. Mais pas celui de Dani Alvès. Ce ne change pas grand-chose au fait qu’il soit sélectionné dans cette équipe mais il s’est montré aussi bon – si ce n’est que l’équipe dépende moins de lui – à Barcelone. La saison dernière il a effectué plus de passes décisives que n’importe qui en Liga. Il a gagné deux championnats, deux Coupes du Roi, deux Coupes de l’UEFA, une Ligue des Champion et un championnat du monde des clubs.
Défenseur centrale: Roberto Fabian Ayala (FC Valence 2000-2007, Villarreal 2007-2007, Saragosse 2007-2010)
Il a probablement effectué le plus stupide des choix de carrière que l’on puisse imaginer pendant l’été 2007. Ayala a signé avec Villarreal, mais avant même de rejoindre sa nouvelle équipe pour les entraînements de pré-saison, il s’en alla à Saragosse. Villarreal termina second; et Saragosse fut relégué. Et Ayala ne fut pas totalement innocent dans cette débâcle.
Mais ceci ne devrait pas aveugler les gens sur ce qu’il a réussi à faire avec Valence en cinq ans: il a gagné deux Coupes de l’UEFA – et finaliste malheureux de la Ligue des Champions de 2001 où il fut battu sur une séance de penalties interminable. Il a figuré trois fois dans (ma) sélection de l’équipe de la Liga de l’année entre 2002 et 2004. Surnommé la Souris à cause de son faciès, ce pseudonyme finit par devenir ironique... Ayala était terrifiant – agressif, intelligent, et très, très bon. L’homme qui a prouvé à Wesley Snipes qu’il avait tort: Ayala avait une détente incroyable. (ndlr. Allez comprendre cette blague, je ne regarde pas les films de Wesley Snipes.)
Défense centrale: Carles Puyol (FC Barcelone 1999- )
Il était tentant pour moi de choisir le dodu brésilien Donato (Deportivo de la Corogne, 1993-2003), qui commença ce siècle en inscrivant le but qui offrit le seul titre de champion que possède le Deportivo. Cette seule raison peut être valable pour l’inclure dans mon onze de légende, l’homme au gros ventre et au visage de guerrier Inca, mais Donato a aussi joué plus de matchs que n’importe qui dans l’histoire de la Liga. Il arriva en Espagne en 1988 pour jouer à l’Atlético de Madrid puis rejoignit les rangs du Deportivo en 1993. Pendant les six dernières années, il ne signa que des prolongations de contrats d’une année en pensant qu’un jour ou l’autre sa jambe le lâcherait ou que son estomac aurait eu raison de lui, mais il continua de jouer malgré toutes ses présomptions. Il devint le plus vieux buteur de la Liga puis prit sa retraite à 40 ans. Mais, bon, comment oublier Puyol? L’homme qui envoya l’Espagne en finale avec un coup de tête hargneux dont lui seul a le secret.
Arrière gauche: Roberto Carlos (Real Madrid 1996-2007)
Peut-être l’un des choix les plus évidents. Même à la fin, lorsqu’il n’a plus été le joueur qu’il a toujours été, il a couru 80 mètres pour inscrire un but victorieux à la 90è minute face au Recreativo de Huelva et donna une chance à Madrid de remporter un titre en 2007 qui était loin d’être gagné. Et c’est lui qui fit la passe décisive à Zidane en 2002 du but de la victoire en Ligue des Champions. Enfin, lui a appelé ça une passe décisive.
Milieu de terrain: Xavi Hernandez (FC Barcelone 1998- )
Passe, passe, passe, passe, passe, passe, passe… but.
Milieu de terrain: Ruben Baraja (FC Valence 2000-2010)
Baraja était l’une des forces majeures qui a contribué à casser le système duopole de la Liga BBVA, un fait qui n’est malheureusement pas prêt de se reproduire de sitôt. Revenant de blessure, il réussit à mener Valence à la conquête d’un titre en 2001 qui lui échappait depuis 31 ans, avec notament ses 7 bus en 17 matchs. Deux ans plus tard il réitérait l’exploit de remporter la Liga. Baraja avait la vista, la vitesse et la llegada, ou l’arrivée; la capacité à foncer dans la surface de réparation depuis des positions reculées ou depuis les coins de cette même surface, puis de marquer ou de réaliser des actions critiques. Il a aussi participé à la finale de la Champions League de 2001, est sorti vainqueur de la Coupe de l’UEFA et de la Coupe du Roi. Baraja qui a pris sa retraite à 35 ans l’été dernier, est une figure majeure du football espagnol de ces dix dernières années.
Milieu de terrain: Juan Carlos Valeron (Las Palmas 1994-1997, Majorque 1997-1998, Atlético de Madrid 1998-2000, Deportivo de la Corogne 2000- )
Il commença la décennie en se faisant reléguer avec l’Atlético et la termina en étant à peine capable de marcher sur le terrain. Mais, bon sang qu’il était bon durant des périodes, qui n’étaient pas si courtes que l’on peut le croire. Un journaliste le surnomma le « Zidane espagnol – si ce n’est plus. » Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette comparaison. Le fait d’être ni blaugrana, ni madrilène a énormément pesé et l’a défavorisé dans l’échelle des injustices, il est pour moi –d’un rien—meilleur que le français. Et aussi, également injustement, au moins au-dessus d’un ou deux autres joueurs qualifiés d'exceptionnels. Valeron avait une voix qui portait loin mais n’était pas arrogant, il n'y avait pas ni manières de sa part ni de grâces, aucun sentiment de supériorité envers les autres. Il est un évangéliste si dévoué qu’il sponsorisa un club de football local nommé Abrisajac –Abraham, Isaac et Jacob fusionnés ensemble.
Il n’était ni rapide, ni puissant ni athlétique. En fait, il était d’une lenteur et d’une paresse inimaginables. Mais il réussit à faire de ses défauts une vertu; les autres joueurs semblaient le dépasser facilement, dérapant à tout va tandis que lui trottinait en ne semblant pas être concerné par tout ce qui se passe autour de lui. Sa vision de jeu derrière les attaquants était au cœur des succès du Deportivo. Et pour une équipe qui n’est ni Madrid, ni Barcelone, il relève de l’exploit: de terminer dans le trio de tête pendant 5 années consécutives, de participer à une demi-finale de Ligue des Champions (dans laquelle ils furent vraiment malchanceux, et selon les joueurs, ils furent littéralement voler par Porto), et de gagner la Coupe du Roi en 2002 –lors du fameux centenariazo où ils tapèrent le Real de Madrid au Bernabeu à l’occasion du 100è anniversaire des madrilènes.
Pendant deux ans, un joueur du Deportivo remporta le titre de Pichichi (meilleur buteur de la Liga): Diego Tristan en 2001-2002 et Roy Makaay en 2002-2003. Mais l’homme à qui il devait tout était sans nul doute Juan Carlos Valeron.
Attaquant: David Villa (Sporting Gijon 1999-2003, Saragosse 2003-2005, FC Valence 2005-2010, FC Barcelone 2010- )
On pourrait débattre sur le fait de savoir si Villa est bien le meilleur attaquant du monde. En fait cette question a déjà été traitée par un journaliste (ndlr. J’essaierai de traduire l’article lorsque j’en aurai le temps et les moyens...) Il a par plusieurs fois inscrit plus de buts que n’importe qui durant cette décennie à part son compère en attaque –malgré le fait de ne pas avoir joué pour l’un des clubs les plus prestigieux et en commençant en seconde division, Villa n’est jamais passé en dessous de la barre des 15 buts par saison et compte une moyenne de 20 buts par saison. Rapide, intelligent, technique et plein de sang-froid devant les buts, doué d’une grande variété dans son jeu et dans la finition, il fut le meilleur buteur lors de l’EURO 2008 et de la Coupe du Monde de 2010. Il remporta deux Coupes du Roi, marquant sous le maillot de Saragosse contre Madrid en 2004. Il est hallucinant que Villa, qui rejoignit les rangs du Barça l’été dernier pour un montant de 40M€, n’ait pas été transféré avant. Et même sans ce transfert –et plus particulièrement sans ce transfert—il aurait été choisi dans ce onze de la décennie.
Attaquant: Samuel Eto’o (Real Madrid 1998-2000, Majorque 2000-2004, Barcelone 2004-2009)
Avec Eto’o ce n’est pas simplement une question de buts. Ce n’est pas non plus une simple question de Barcelone, où il a été Pichichi par deux fois et celui qui en remporta le plus (de titres de Pichichi). Avant même de rejoindre Barcelone, il avait (enfin officiellement parlant –il porta seulement trois fois le maillot madrilène en compétition officielle) déjà remporté la Ligue des Champions. Et après avoir quitté le Barça, il la remporta de nouveau. Il marqua aussi un nombre affolant de buts à Majorque, en marquant 31 buts par saison durant ses deux derniers termes là-bas –en plus d’un titre de buteur du match lors de la démonstration de Majorque en finale de la Coupe du Roi de 2003, où l’équipe remporta son seul trophée. Ses prestations hors norme à Barcelone n’étaient donc pas tout à fait inattendues. L'homme aux 4 Ligues des Champions marqua plus de buts que n’importe qui durant cette décennie.
Attaquant: Lionel Messi (FC Barcelone 2004- )
Messi… Zidane… Ronaldinho… Messi… Zidane… Ronaldinho… Messi… Zidane… Ronaldinho… Messi… Zidane… Ronaldinho… Messi… Zidane… Ronaldinho… ?
*Profonde inspiration*
Messi
Et finalement, le banc des remplaçants (les joueurs qui devraient ou pouvaient intégrer ce onze…)
Zidane (Madrid 2001-2006)
Ronaldinho (Barcelone 2003-2008)
Mauro Silva (Deportivo 1992-2005)
Donato (Deportivo 1993-2003)
Fernando Hierro (Madrid 1989-2003)
Marcos Senna (Villarreal 2002-)
Juan Roman Riquelme (Barcelone 2002-2003, Villarreal 2003-2007)
Diego Forlan (Villarreal 2004-2007, Atlético 2007-)
Santi Canizares (Valence 1998-2008)
Fredi Kanouté (Séville 2005-)
Et une dernière chose: si je devais choisi une équipe de la décennie SANS joueurs de Madrid ou de Barcelone cela donnerait :
-----------------------Canizares-----------------------
-Alvès----Donato---Ayala--Capdevila ou Carboni
---Mauro Silva--------Baraja----------Valeron-----
-------Forlan------------Villa------------Kanouté----
Source: Sports Illustrated
Posté par Kikujiro
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