Array FC Barcelone 5-0 Almeria: «Ce Barça fait peur» - FC Barcelona Clan

Chronique | Liga | dimanche 26 octobre 2008 à 03:30  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Nouveau carton (ça devient une habitude) du Barça au Nou Camp face à Almeria. Les blaugrana s'emparent provisoirement de la tête du championnat tandis qu'Eto'o est le nouveau pichichi.

Les faits et le jeu

Jusqu'où peut aller cette série de victoires impressionnantes ? Quand le Barça arrêtera-t-il d'humilier ses adversaires ? Voilà les quelques questions que se posaient les culés avant de se déplacer au Nou Camp où les blaugrana recevaient une solide équipe d'Almeria (6ème de la Liga avant ce match), seule équipe d'ailleurs à avoir pris des points à l'incontestable leader Valence.

Après la raclée infligée à Bâle en Suisse avec une équipe B, Le Barça se présentait cette fois-ci en habits de gala. Ainsi, en défense, Pep optait pour son quatuor de confiance, composé d'Abidal-Puyol-Marquez-Alvés.
Au milieu, une petite révolution avait lieu puisqu'Andrés Iniesta était aligné en relayeur, lui qui n'a presque jamais joué à cette position avec le nouveau technicien en chef blaugrana. Pour l'accompagner, Iniesta était épaulé de Touré en pivot et Xavi en second relayeur.
En attaque, là encore, Pep décidait de sortir le grand jeu avec le trident Messi-Eto'o-Henry.

Comme lors des dernières rencontres, le Barça prend d'assaut son adversaire dès les toutes premières minutes de jeu. Il ne faut pas attendre plus de 4 minutes pour voir les blaugrana asséner leur premier gros coup aux visiteurs. Une longue ouverture de Touré mal dégagée par un défenseur andalou atterrit dans les pieds d'Eto'o qui reprend le ballon tout en douceur. 1-0 (4'). Almeria était prévenu: ce Barça là comptait bien enfoncer le clou dès les toutes premières minutes de jeu, comme face à ses derniers adversaires (Atletico Madrid et FC Bâle). La vigilance des visiteurs ne les empêchera cependant pas d'encaisser un second but: Messi sur son côté droit décale superbement Iniesta dont la passe est repoussée par un défenseur. Leo tente alors un tir qui finit... dans les pieds d'Henry seul face au but. 2-0 (13').

Le troisième but est remarquable de fluidité : Iniesta adresse une passe magique à Xavi qui décale Eto'o. Seul devant le but, le camerounais pousse le ballon au fond des filets pour son second but de la soirée. 3-0 (20').
Les andalous, complètement dépassés, tentent tant bien que mal de surnager mais les vagues blaugrana sont bien difficiles à contenir. Il faut dire que ca joue vite, très vite. Les combinaisons Xavi-Iniesta sont déconcertantes tandis que le couloir droit est intenable avec les incessants dédoublements de la paire Messi-Alvés. À cela, il faut rajouter le pressing incessant des hommes de Pep, qui, dès la perte du ballon, se démultiplient sur le terrain pour le récupérer. Un quadrillage du terrain qui frise la perfection et empêche l'adversaire de se déployer en dehors de sa zone: effrayant.
célébration
Le 4ème but consacre la suprématie actuelle de l'indomptable Eto'o: après un remarquable travail sur son côté droit, Messi sert le camerounais qui, dos au but, place une astucieuse talonnade pour réaliser son premier hat trick de la saison 4-0 (24')

À 4-0, nul doute que la messe était dite mais les andalous décident tout de même d'aggraver leur sort en se tirant une balle dans le pied. Ainsi, Negredo, probablement frustré par la situation difficile de son équipe, est coupable d'un véritable attentat sur la personne de Marquez et se voit logiquement expulsé par Perez Burrull.
Le pressing étouffant des azulgranas force les visiteurs à commettre une faute aux 25 mètres, faute dont tire superbement partie Dani Alvés sur un coup franc à la trajectoire vicieuse à souhait. Le ballon trompe son homonyme Diego Alvés en rebondissant sur la pelouse quelques mètres avant. 5-0 (34').

La seconde mi-temps voit le Barça adopter la même stratégie que lors de ses dernières rencontres: contrôle du ballon, circulation efficace et pressing sont au menu pour 45 minutes cependant nettement moins folles. Tour à tour, Henry, Iniesta puis Messi auront l'occasion d'aggraver le score sans toutefois y parvenir.

Entre temps, Pep, fidèle à sa philosophie, fait tranquillement tourner son effectif sans toutefois que celui-ci ne perde en qualité: Hleb pour Yaya, Bojan pour Henry ou encore Victor Sanchez pour Alvés.
Le Nou Camp, enchanté par le jeu de son équipe, montre sa reconnaissance en accordant une belle ovation pour chacun des 6 protagonistes de ces changements.

Premier bilan

Après 8 journées de Liga, un premier bilan peut être tiré. Remontons tout d'abord quelques journées en arrière pour pouvoir juger la progression de l'équipe. Le Barça commence mal, très mal sa Liga en concédant un nul puis une défaite lors des 2 premières journées. Le jeu développé lors de ces 2 rencontres (Numancia puis Santander) ressemblait étrangement à celui pratiqué par son predecesseur en fin de règne: peu de mouvements, peu ou pas de variation de rythme, beaucoup de lenteur ainsi qu'une grande difficulté à se procurer des occasions.

Les blaugrana montent ensuite en régime, d'abord face au Sporting Portugal en ligue des champions, puis surtout à l'extérieur face au Sporting Gijon avec un carton (6-1). Le jeu catalan devient alors plus alléchant et les mécanismes commencent à se mettre en place, malgré que Guardiola prenne bien soin à chaque rencontre d'aligner une nouvelle équipe. La victoire contre Gijon est cruciale dans la mesure où elle a lieu à l'extérieur, là où tous les maux du Barça version Rijkaard avaient commencé. Toute la saison dernière fût en effet un véritable cauchemar pour Puyol et ses compagnons lors de leurs déplacements à l'extérieur. Souvents séduisants à domicile, les protégés de Rijkaard ne parvenaient pas à exporter leur football hors de leurs terres. En ce sens, le carton à Gijon a en quelque sorte été un déclic puisqu'il marqua la fin de la «galère extérieure» . Forts de cette victoire morale, les blaugrana ont alors pu jouer plus libérés, bien que le syndrôme du «un but encaissé par match» ternisse quelque peu le décor. En effet, bien que les résultats fûssent au rendez-vous, le Barça affichait constamment une inquiétante fébrilité défensive, qui plus est face à des équipes loin d'être des foudres de guerre.
Henry

Les victoires à l'arrachée face au Betis (3-2)puis l'Espanyol (2-1) consacrent le Barça qui a du coeur et se bat jusqu'à dernière seconde. Le jeu développé à ce moment n'est cependant pas encore pleinement satisfaisant: à la fébrilité défensive, il faut rajouter un fond de jeu encore balbutiant, les barcelonais ne triomphant que grâce au fighting spirit, marque de fabrique des merengues.

Arrivent enfin les toutes dernières victoires (Atletico Madrid, Bâle et Almeria) où l'on a enfin vu le grand Barça de retour: pressing infernal, réalisme devant les buts, solidité défensive croissante et diversité dans le jeu (combinaisons de passes courtes, jeu long et centres sur les côtés).

Fait intéressant: le Barça tue ses matchs de façon très précoce: face aux madrilènes de l'Atletico, certains avaient dénoncé le non match de l'adversaire mais seulement voilà: ce même scénario s'est également produit à Bâle en milieu de semaine et contre Almeria ce week end. A la lumière de ces faits, la théorie du non match des colchoneros perd soudainement une partie de sa crédibilité. La vérité est probablement ailleurs: ce Barça-là est capable de déployer son meilleur football dès les premières secondes. Là où une équipe a normalement besoin de 10 à 15 minutes pour prendre ses marques sur le terrain, l'équipe de Pep n'a elle besoin que de 180 secondes pour s'illustrer et c'est bien là une des grandes forces de cette équipe . En profitant de la fébrilité des adversaires en début de rencontre, les blaugrana se mettent précocement à l'abri et peuvent ensuite tranquillement gérer leur rencontre. Statistique intéressante: sur 3 des 4 derniers matchs, le Barça a inscrit au moins 3 buts après seulement 20 minutes de jeu. Édifiant!

Autre élément intéressant: la rotation systématique mise en place par Guardiola. Bien malin serait celui capable de déceler une équipe type indiscutable. Il y a certes des favoris qui constituent l'ossature de l'équipe mais la profondeur du banc et les nombreuses combinaisons possibles sont telles que rares sont les joueurs à avoir intégré le 11 titulaire 3 matchs consécutifs. En plus de préserver la fraîcheur du vestiaire, elle permet une saine émulation.
célébration

Dernier point qui mérite d'être souligné: le Barça de Pep est un Barça collectif. Le nouveau boss blaugrana y avait en quelque sorte fait référence en début de saison en déclarant ne pas vouloir mettre trop de pression sur Messi. Le message était subtil mais on ne peut plus clair: fini le Messi dépositaire du jeu blaugrana, place au collectif. Le Barça n'a t-il d'ailleurs pas ramené les 3 points de Bilbao sans ses 2 maitres à jouer de ce début de saison (Messi et Xavi)? On est bien loin de la Messi-dépendance de la saison dernière, saison où Rijkaard fût dans l'embarras chaque fois qu'il dut composer avec l'absence de l'argentin. Pep, lui, bien que la pulga soit une pièce centrale de ses schémas tactiques, travaille quand même à réduire autant que possible cette Messi-dépendance, que cela soit par les centres d'Alvés côté droit, l'agressivité accrue de son maître à jouer Xavi, nettement plus tranchant et volontaire cette saison ou encore la percussion côté gauche d'un Iniesta totalement retrouvé.

Un bilan positif donc, mais le chemin vers le succès est encore bien long. Une première victoire est à mettre à l'actif de Guardiola et ses joueurs: ils ont su redonner de l'espoir aux culés. Dans les rues d'Espagne et d'Europe, on chuchote d'ailleurs depuis peu cette phrase: «CE BARÇA FAIT PEUR»

Fiche Technique

FC Barcelone: Víctor Váldes; Dani Alves (Víctor Sánchez, min.73), Puyol, Márquez, Abidal; Xavi, Toure (Hleb, min.57), Iniesta; Messi, Eto'o et Henry (Bojan, min.65).

Almería: Diego Alves; Bruno, Guilherme (Ortiz, min.85), Pellerano, García; Soriano, Julio Álvarez, Juanma Ortiz (Natalio, min.79), Corona; Crusat (Mané, min.46) et Negredo.

Buts: 1-0, min.5: Eto'o. 2-0, min.13: Henry. 3-0, min.20: Eto'o. 4-0, min.24: Eto'o. 5-0, min.36: Alves.

Arbitre: Perrez Burrull








Posté par youssef
Article lu 15601 fois