Les faits et le jeu
34-0, tel est le bilan du Barça à domicile cette saison après sa large victoire face au Rayo Vallecano, lequel n’aura (fièrement) résisté qu’une demi-heure. Voilà qui contraste spectaculairement avec le 8-7 obtenu par les Catalans loin du Camp Nou. On est loin des résultats de l’an passé lorsque la Pep team avait dû attendre la 23ème journée pour partager les points à l’extérieur…
Premier d’une série de trois matches à domicile (deux matches de Liga et un match de C1) avant le clasico, à l’extérieur celui-là, ce duel face au Rayo Vallecano était l’occasion de retrouver des Madrilènes pour réagir après le revers à Getafe, un autre club de la banlieue de la Capitale. Pour cette rencontre, Guardiola pouvait compter sur le retour d’Iniesta après quelques jours de convalescence, lequel était associé à Xavi et Keita au cœur d’un 4-3-3 très classique avec Alves, Piqué, Mascherano et Abidal derrière et Messi, Villa et Sanchez devant.
Les premières minutes voyaient le Rayo exercer un pressing très haut pour empêcher le Barça de prendre trop ses aises. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la méthode portait ses fruits avec un Barça relativement inoffensif si ce n’est par une reprise très lointaine mais bien ajustée d’Iniesta dès la deuxième minute. En difficulté pour construire et monopoliser le ballon, avec une possession de balle anormalement basse, les Catalans concédaient même une grosse occasion avec une reprise de Bangoura juste à côté (4’).
En fait, le Barça mettait un gros quart d’heure à rentrer dans son match et à trouver quelques failles dans le pressing adverse, mais cela ne se traduisait pas par des occasions très nettes. Au contraire, c’est Vallecano qui se mettait encore en évidence avec un coup franc claqué sur la barre par un Valdes trop dilettante (23’).
La demi-heure approchant, le Barça se montrait plus incisif à défaut d’être franchement mordant, et voyait sa configuration tactique légèrement évolué avec Sanchez à gauche et non plus à droite et un Villa se recentrant, le couloir droit étant laissé à Messi de temps en temps et à Alves en permanence. Conséquence directe de ce changement ? Tout simplement l’ouverture du score, avec Sanchez, bien décalé par Xavi dans la surface suite à une accélération de Messi, qui après avoir temporisé déposait un amour d’intérieur du droit dans le petit filet de Cobeño (1-0, 30’).
Ce but du Chilien semblait lancer définitivement le Barça, avec dans la foulée un beau une-deux Messi Iniesta conclu par une frappe non cadrée de l’Argentin dans le petit filet extérieur. Hélas le rythme retombait peu après avec un Rayo Vallecano encore combatif et même dangereux par séquence.
La mi-temps se rapprochait sans que l’avantage catalan ne soit incontesté, quand Sanchez profitait d’une déviation involontaire de Xavi sur une passe laser de Messi, pour doubler la mise de façon opportuniste (41’). Mis K-O par ce second but, les visiteurs pliaient définitivement deux minutes plus tard sur une belle infiltration de Piqué au milieu qui lançait Alves, lequel profitait d’un alignement catastrophique de la défense pour se retrouver seul dans la surface et servir sur un plateau David Villa pour le 3-0 (43’).
Après avoir lutté courageusement, le Rayo Vallecano rendait les armes. Tandis que l’arbitre sifflait le repos. Encore 45 minutes à jouer.
Le retour des vestiaires était marqué par une physionomie de match bien différente du premier acte avec des Madrilènes résignés et des Catalans plus légers, et ce d’autant plus que Messi, à la suite d’un rush solitaire fantastique sur la côté droit corsait l’addition dès la 50ème minute (4-0).
Pep pouvait dès lors faire sortir Xavi et Iniesta pour Fabregas et Thiago, et laissait son équipe ronronner et faire joujou avec la gonfle. La consigne était appliquée à la lettre avec un Barça faisant tranquillement circuler le ballon, et n’accélérant franchement que par de très rares séquences (lob de Villa au-dessus, 70’ ; frappe croisée de Messi à côté, 78’ ; incursion de Piqué, 88').
4-0 : score final. Le contrat est rempli, même si le spectacle n’aura pas forcément été des plus transcendants. On est devenu exigeant avec cette équipe… On le sera d’ailleurs encore lors du prochain match, toujours au Camp Nou face à la surprise du début de saison : Levante. Il s’agira de gagner pour ne pas laisser s’échapper de façon quasi définitive le Real avant le clasico, lequel risque bien d’être le tournant majeur de la saison. Ce sera à l’extérieur.
Les joueurs
Valdes : 4,5
Encore de la fébrilité pour le portier catalan qui sans être réellement mis en danger aura rendu une copie entachée de quelques grosses approximations.
Alves : 6
Un match sans grand éclat si ce n’est sur le troisième but offert à Villa. On l’a connu beaucoup plus virevoltant et inspiré dans son couloir.
Piqué : 7
Rarement pris en défaut, le numéro 3 blaugrana s’est permis quelques incursions offensives.
Mascherano : 7
Plus dans le duel que son partenaire, l’Argentin a parfaitement rempli sa mission. Intraitable.
Abidal : 6
Match discret mais sans grand nuages. Quelques difficultés malgré tout en début de match face au pressing madrilène.
Keita : 6
Il s’en est plutôt bien sorti au poste de pivot en coulissant bien. Match très correct.
Xavi : 6,5
Pas très incisif, notamment lors de la première demi-heure face au pressing adverse, il est cependant impliqué sur les deux buts de Sanchez. En mode trop routinier.
Remplacé par Thiago qui aura livré une prestation très brouillonne avec beaucoup de pertes de balle.
Iniesta : 6,5
Plus tranchant que son compère, mais en manque de réussite dans son dernier geste et dans la plupart de ses dribles. Il apporte de la verticalité, laquelle a pu manquer à Getafe…
Remplacé par Fabregas que l’on a peu vu à l’œuvre dans la phase offensive.
Messi : 6,5
Sa phase de moins bien se confirme avec une prestation assez terne. Mais on parle ici de Messi ; donc terne signifie quand même un but somptueux et plusieurs décalages intéressants. L’excellence crée l’exigence. C’est ça de jouer dans un autre monde.
Villa : 6
Un but, quelques occasions, de bons appels (surtout quand il a joué en pointe) : il y a eu du mieux par rapport à ses récentes prestations qui étaient proche de la catastrophe. On n’est pas complétement rassuré pour autant tant il semble avoir perdu son instinct de tueur (lob manqué à la 70’) et son accélération…
Sanchez : 7,5
Un doublé qui a débloqué le Barça et permis à tout le monde de passer une soirée assez tranquille. Décisif, à défaut d’être particulièrement convaincant dans le jeu. Mais ce n’est après tout que sa deuxième titularisation d’affilée. Il a besoin de temps de jeu.
Remplacé par Adriano en fin de match.
Fiche technique
FC Barcelone : Valdés ; Alves, Mascherano, Piqué, Abidal ; Keita, Xavi (Thiago, m.54), Iniesta (Cesc Fàbregas, m.56) ; Alexis (Adriano,, m.71), Messi, Villa.
Rayo Vallecano : Cobeño ; Arribas, Labaka, Jordi Figueras ; Casado, Movilla, Javi Fuego (Rafa García, m.54), Botelho, Míchel (Tamudo, m.46) ; Michu, Lass (Piti, m.69).
Buts : 1-0, m.29: Alexis. 2-0, m.41: Alexis. 3-0, m.43: Villa. 4-0, m.49: Messi
Arbitre : Miguel Ángel Pérez Lasa.
Avertissements : Lass (m.39), Jordi Figueras (m.45), Arribas (m.60) ; Valdés (m.80), Piqué (m.84).
53.775 spectateurs.
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