Array Dream Team 2: pourquoi c'est la fin - FC Barcelona Clan

En Une | El Soci Opina | mercredi 30 avril 2008 à 04:00  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Tentative d'explication d'un échec retentissant...

La dream team 2... un nom pompeux pour caractériser cette génération dorée qu'a réussi à mettre en place Frank Rijkaard, et qui s'inspire de son illustre prédecesseur, la dream team 1, oeuvre du mythique Johan Cruyff.

Seulement, voila, la dream team 2 n'a plus que le nom pour se réjouir car sur le terrain, l'équipe supposée légendaire' n'est plus qu'une équipe commune. Impossible de la différencier des autres équipes, si ce n'est par ce petit argentin qui vient apporter un peu de folie à ce 11 ô combien peu séduisant.

Au vu de la prestation d'hier soir à Old Trafford, on ne peut s'empêcher de voir la manifestation indubitable d'une fin de cycle. Cette saison, aucune excuse n'était possible. L'année dernière, passe encore, Laporta et son équipe pouvaient prétexter l'accident de parcours, ce genre d'accident qui vous font devenir meilleurs. Cette année, il en est tout autrement. Le recrutement onéreux réalisé à l'intersaison laissait espérer d'une saison grandiose. Malheureusement, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Moins arrogants cette fois-ci, les Catalans sont encore une fois revenus bredouilles. Un accident ? Non. Une mauvaise gestion synonyme de fin de cycle ? Oui.
Voilà une synthèse très sommaire des causes de l'échec blaugrana cette saison.

Laporta: l'homme qui se cachait derrière Henry

La gestion par Laporta de l'entité blaugrana ces 2 dernières saisons laisse pour le moins désirer. Le signe avant coureur du désastre actuel était le départ controversé de Sandro Rosell en 2005, l'homme derrière l'ossature du Barça 2004-06. À l'époque, personne n'avait bronché car le contexte sportif était alors plus que favorable. Il n'empêche, depuis le départ de Rosell, de nombreux transferts ont lamentablement échoué: Zambrotta, Thuram, Gudjohnsen, Henry ou encore Abidal. Cela fait beaucoup.
Laporta a cependant commis la majeure partie de ses erreurs l'été dernier. Première erreur monumentale: le maintien de Rijkaard, alors même que celui-ci venait de livrer une copie horrible sur l'ensemble de la saison et ne semblait pas pouvoir redresser la situation.

Seconde erreur: ne pas avoir vendu Ronaldinho. On voit aujourd'hui les conséquences. le Brésilien a depuis perdu 50 % de sa valeur financière et n'a bien évidemment strictement rien apporté sur un plan sportif cette saison. Plus que la perte financière, c'est le coût humain qui aura été énorme: le cas Ronaldinho a déchiré le vestiaire tout le long de la saison. Un vrai gâchis donc.

Troisième erreur: se mêler de l'aspect sportif, en ramenant son coup de coeur, Thierry Henry. Il est inutile de discuter des raisons de l'échec du Français à Barcelone. Le fait est qu'il a échoué et que de nombreux observateurs l'avaient prédit. Un article de la très réputée BBC anglaise racontait comment, lorsqu'on lui posa la question " dans quel schéma tactique jouerait Henry à barcelone", un haut responsable blaugrana avait répondu: "le sujet n'a pas encore été abordé", ceci après que le transfert eut été bouclé. Édifiant !

Cela ne fait désormais plus aucun doute que Laporta avait zappé la gangrène qui commençait à ronger le Barça en ramenant Henry, ce qui avait contribué à créer le phénomène de buzz autour des 4 Fantastiques et par là-même divertir les socios et bien entendu la presse. Laporta avait cru pouvoir régler un problème sportif de fond en apportant un remède de forme, matérialisé donc par la très médiatique venue de Thierry Henry.

Laporta et Henry

Plus que ces 3 erreurs, Laporta est le principal responsable de cette déroute ne serait-ce que parce qu'il en est le président. Un président est la personne responsable de déterminer la direction dans laquelle le club doit aller et d'y allouer les ressources (humaines et financières) nécessaires pour parvenir à ses fins. Par exemple, le choix de maintenir Rijkaard à son poste était une décision stratégique que Laporta a pris seul. De ce fait, il doit savoir en tirer les conséquences. Ce que nous voulons signifier par là, c'est que la plus haute autorité d'une entité est toujours la première responsable en cas de dysfonctionnement majeur. En ce sens, Laporta est davantage responsable de la débâcle catalane qu'un Rijkaard ou qu'un Ronaldinho par exemple. Pourquoi ? Tout simplement parce que le président, de par son pouvoir de nomination, a une influence transversale sur son club. (choix du coach, du staff médical etc). Dans la même veine, la chute des galactiques de Madrid était essentiellement due à la folie mégalomane d'un seul homme, Florentino Perez, qui refusa en son temps d'accorder de l'attention à ses conseillers sportifs et continua à recruter exclusivement dans le secteur offensif, avec le résultat que tout le monde connaît. Dans le cas des blaugrana, Laporta n'est certes pas le seul à blâmer mais il n'en demeure pas moins le premier responsable. Centralisation excessive, quand tu nous tiens...

Rijkaard: Grand pédagogue, petit tacticien, piètre motivateur

Rijkaard est le second coupable dans l'échec des blaugrana. Normal, comme dit précédemment, plus la hierarchie est haute, plus la responsabilité est importante, dans l'échec comme dans la victoire.
Nous ne nous attarderons pas sur son cas puisqu'un article au complet avait été rédigé sur lui en début de saison,
dans lequel j'expliquais pourquoi son départ était préférable: http://www.fcbarcelonaclan.com/news,-doit-on-conserver-rijkaard,6330.html

Rapidement, puisque les choses ont évolué depuis la publication de l'article, que peut-on dire ?
Tactiquement, il n'a pas progressé. Toujours aussi peu proactif, toujours aussi inerte quand il s'agit de faire les bons changements (cf le Rijkaard affalé sur sa chaise attendant un miracle) et toujours aussi peu apte à apporter les bonnes solutions, que ce soit à court terme (sur un match donné) ou à long terme. L'incapacité à remédier sur le long terme aux maux du Barça est cependant son plus grand défaut. Tout au long de cette saison, il a été incapable de faire varier d'un pouce le jeu blaugrana: incapable de jouer autrement que par des passes courtes, incapable de réduire la Messi-dépendance. Incapable de rationnaliser la possession de balle de 65 % et la transformer en possession efficace. Disposer du ballon 65 % du temps dans sa propre moitié de terrain et dans le rond central n'a jamais fait gagner une équipe.

Rijkaard

Incapable surtout de motiver ses troupes, ce qui est le point le plus crucial. Des troupes qui devaient logiquement être survoltées après une saison vierge de titre. N'est-ce pas là le rôle d'un leader ? Savoir fédérer ses hommes sur une saison, savoir en tirer le meilleur ? Sur ce point, ce fût un zéro pointé. Inexcusable, surtout au vu de l'effectif doré. Des coachs font bien mieux avec bien moins.

Incapable enfin de trancher dans le vif: sa tristement célèbre politique de rotation était davantage une façon de préserver les égos que d'améliorer l'efficience de l'effectif. Elle était surtout le signe évident de son manque de courage: au lieu de mettre les meilleurs sur les terrains, je change chaque semaine pour que tout le monde soit satisfait, telle était sa vision. À force de vouloir contenter tout le monde, on finit par ne satisfaire personne, puisqu'au final c'est tout l'effectif qui a payé cash (2 saisons vierges avec probablement le meilleur effectif du monde) cet excès de consensualisme mal placé.

Cette saison, on a même senti que le technicien batave était contesté par ses propres joueurs. Henry a plusieurs fois remis en cause ses choix en pointant du doigt sa titularisation à gauche.

Ne rien faire puis tout détruire 

RonnieUn autre point marquant de ce Barça, c'est cette gestion en dilettante qui consiste à laisser les problèmes s'accumuler petit à petit puis à les régler d'une façon brutale, inadaptée, mais surtout inefficace. On a tous en mémoire le ridicule 3-4-3 mis en place par Rijkaard, en réponse à la presse qui l'accusait de ne pas savoir innover. Une telle erreur a été commise à plusieurs reprises, notamment avec Ronaldinho. Si ce dernier peut s'en vouloir principalement à lui-même d'être tombé aussi bas, on peut cependant s'interroger sur la responsabilité du staff et sur le timing de ce dossier. Aucune remise en cause en 2006-07 puis tout d'un coup: le ciel tombe sur la tête du brésilien, peut être même un peu trop fort d'ailleurs. On peut légitimement se demander si la gestion de l'affaire Ronaldinho n'a pas été faite d'une manière trop radicale, une façon finalement de trouver un bouc émissaire à cette mauvaise saison. Une politique de l'autruche donc, de la même manière que le recrutement d'Henry, comme dit précédemement .

  
Une motivation chancelante

Deux mots pour illustrer cela: pressing inexistant. Des joueurs qui ne pressent pas, ce sont des joueurs qui ne sont pas motivés. Des joueurs qui attendent que le ballon vienne à eux, ce sont des joueurs qui n'en veulent pas assez. Voilà l'état d'esprit des joueurs cette saison, hormis quelques exceptions telles que Touré, Eto'o et l'inusable Puyol. Comment les joueurs en sont-ils arrivés là ?

Une préparation physique d'amateur

Cela fait maintenant 4 saisons que le Barça collectionne les blessures graves: Larsson, Edmilson plusieurs fois, Gabri, Motta, Messi, Deco, Eto'o. Tous ces joueurs ont souffert de blessures graves et la situation ne s'est pas amélioré d'un pouce en 4 saisons. Plusieurs ex-joueurs ont montré du doigt la préparation physique d'amateur du Barça, dont tout récemment Giuly. Certes, le Barça est une équipe de "manieurs de ballons" et par conséquent ses entraînements doivent refléter cette tendance, mais cela signifie-t-il pour autant renoncer complètement à avoir des entrainements physiques digne de ce nom ? N y a -t-il pas une part des choses à faire ?

Et maintenant ?

Pousser Laporta à la démission, ou simplement se débarrasser de Rijkaard ? Bouleverser l'effectif apportera-t-il quelque chose ? Ne serait-il pas plus judicieux de changer la direction sportive en adoptant un nouveau projet sportif et donc une nouvelle direction (président + entraîneur) ?

Nous publierons bientôt une chronique à ce sujet. En attendant, ne perdons pas espoir et maintenons la foi en notre club.

Les présidents passent, les entraîneurs changent, les joueurs défilent mais le Barça lui, reste fidèle à lui-même et à sa philosophie, tout comme ses supporters.

Aujourd'hui, le Barça est redevenu une équipe comme une autre, c'est probablement ce dont il avait besoin pour se refaire une santé et repartir à l'assaut de l'Espagne et pourquoi pas de l'Europe et du monde. 

équipe barcelone

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Posté par youssef
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