Array Clasico : les clés d'une victoire - FC Barcelona Clan

En Une | Liga | vendredi 20 avril 2012 à 23:30  | Ajouter aux favoris / Partager  | Email

Un clasico décisif, comme prévu, attend la Pep Team dans son antre de Barcelone. Quelles sont les moyens à mettre en œuvre pour en sortir vainqueur ?


Demain, match au sommet du football mondial. FC Barcelone - Real Madrid, quoi de mieux qu'une affiche aux allures épiques entre les demies finale de Ligue des Champions ? Les deux équipes, dans une parenthèse européenne, ont toutes les raisons du monde de ne se concentrer que sur le match du soir.

En corrélation avec l'article d'avant match, nous tenterons de vous aider à opérer une parfaite immersion dans ce climat de derby, en vous proposant les clés du match pour défier cette équipe madrilène.

L'enjeu principal est annoncé : pour les catalans, il faudra récolter les trois points. Tout autre résultat condamnera la chance de se succéder au titre de champion d'Espagne. Alors...

 

Comment battre Madrid ?


Faire un résultat contre les merengues passera par une étude précise de leurs points forts comme de leurs points faibles. Il est vrai que des évènements difficiles à maîtriser et ce, même à considérer que l'équipe soit en forme, comme l'arbitrage, une malchance ou un manque de réalisme, peuvent être décisifs à ce niveau exigeant de compétition. À ce titre il est inutile de rappeler le match contre Chelsea, exemple parmi tant d'autres d'une forme d'injustice au niveau du jeu et de la domination de l'adversaire. Mais il sera toujours intéressant de cibler les données technico-tactiques pour s'assurer d'avoir les clés du match et de la victoire, à défaut d'avoir la porte grande ouverte au succès. Pour se faire, commençons d'abord par les aspects à redouter des madrilènes...


Le Real Madrid s'est avéré être une véritable machine à marquer en Liga cette saison. Avec déjà 107 buts à son actif, l'équipe de la capitale a montré une force offensive à toutes épreuves, guidé par un Cristiano Ronaldo à la finition. En effet, il va falloir une nouvelle fois contenir la star portugaise, qui a été souvent mis à mal par la défense catalane. Mais quoi qu'il en soit, il faudra compter avec ses capacités à faire la différence sur coup de pied arrêté, que ce soit sur coup franc direct ou indirect de la tête. Faire le moins de fautes possible aux abords de la surface doit être une consigne bien ciblée de Pep Guardiola, mais également de concéder le moins de corners qui peuvent tout à fait inciter à faire monter le bloc équipe madrilène.

Car le Real peut également jouer. Et il l'a plus ou moins démontré lors de sa dernière visite à Barcelone pour le compte des quarts de finale de la coupe du Roi. Il serait ingrat de ne pas concéder à la formation de Mourinho sa deuxième mi temps très aboutie, où elle aura très sérieusement porté le danger jusqu'aux cages de Pinto, en arrivant même à combler un retard de deux buts. Insuffisant toutefois à propulser los blancos en demie finale de la Copa del Rey. Nous le savons donc, le Real peut créer du jeu s'il est poussé dans ses derniers retranchements. Pour éviter ce genre de déconvenues, il va falloir imprégner une intensité de jeu effrénée, de telle sorte que le Real Madrid ne puisse pas trouver son rythme de croisière lui permettant de mettre le pied sur le ballon et d'évoluer dans le camp blaugrana.

Par ailleurs, le dispositif madrilène peut s'appuyer sur la solution de contre attaque, plutôt que de s'entêter à disputer le monopole du cuir et de la rencontre à une formation catalane rodée, afin de ne pas donner place au suspens quant à sa capacité à dominer la circulation du ballon. De ce fait, c'est un Madrid dont le jeu serait très direct, qui a le plus de chance de se présenter au Camp Nou. Pas de temps à perdre devant le pressing barcelonais ; les milieux de terrain sautent souvent les lignes et les attaquants jouent exclusivement en avant. C'est une culture de jeu véritablement acquise par les madrilènes ces dernières années, qui avait atteint son pic de forme lors des années Capello et Schuster. Et en adoptant cette palette tactique, José Mourinho est conscient qu'il dispose de joueurs très confortables dans les situations de contre. Di Maria, Kakà, Ronaldo et Benzema sont autant d'éléments dont le jeu correspond à des combinaisons rapides dans l'espace, leur permettant de se retrouver très vite en situation dangereuse. La solution Özil permettrait sûrement de réguler cet aspect du jeu, en ayant plus de maîtrise au coeur du milieu de terrain. Mais il n'est pas à écarter que la star allemande puisse se retrouver dans une situation de pénurie de ballon dans sa zone, ce qui est un classique au Camp Nou pour n'importe quel meneur de jeu du camp adverse.

 

En outre, il serait important de noter la capacité d'harcèlement au milieu de terrain dont dispose l'effectif madrilène. En effet, avoir Xabi Alonso, Khedira, Lass Diarra voire Pepe en solution de milieu défensif est un atout non négligeable au point de vue défensif. Le Real Madrid arrivant avec un avantage de quatre points à défendre au Camp Nou, il est probable que, la tactique adoptée soit le retour au 'trivote'. Une solution purement défensive au milieu de terrain, ne laissant plus de doute sur l'approche du match : temporiser, refermer le jeu au milieu de terrain et lancer trois joueurs rapides en contre attaque. De ce point de vue là, Madrid a le potentiel requis pour espérer faire un résultat au Camp Nou. La situation serait en effet nouvelle pour les hommes de Pep Guardiola. Jamais la Pep Team n'a défié un Madrid avec un 'trivote' tout en sachant que la victoire est le seul résultat acceptable. Quand le Maître a désamorcé cet embouteillage au milieu de terrain, c'est en usant d'un calme à toute épreuve dans le jeu et une grande sécurité défensive (les latéraux étant dispensés de trop monter, comme Alves). Comme ce fut le cas lors de la demie finale aller de la C1 l'an passé, ou, lors du quart de finale aller de la Copa del Rey de cette saison. Cependant, en l'état actuel des choses, peut-on se permettre de ne pas jeter nos cartes dans le camp adverse, de ne pas donner le feu vert à Alves ou Adriano pour apporter leur aide, d'assurer au maximum nos arrières ? Assurément pas. C'est pour cela que le défi est de taille et que l'on serait curieux de la réaction tactique des deux coachs.

Nous l'aurons vu, Madrid a de quoi poser des problèmes à la formation catalane. Mais quelles sont les faiblesses de ce Real Madrid version 2012? Comment le FC Barcelone peut en profiter?

Le Real Madrid de cette saison a très peu de points faibles, néanmoins les hommes de Mourinho en ont quelques-un.

Premièrement sur les coups de pied arrêtés. Il y a souvent de grosses erreurs de marquage sur corner. Malgré de très bons joueurs de tête, tels que Sergio Ramos, Cristiano Ronaldo où bien encore Pepe. Lors du match de coupe au Santiago Bernabeu, Puyol a pu profiter de cette faiblesse pour marquer.
Sur coup franc, on a également remarqué cette saison que Iker Casillas n'était pas très impérial. Les deux matchs nuls contre Malaga et Villarreal sont suite à des coups francs directs, où le portier Espagnol n'est pas exempt de tout reproche.


Leurs défense n'est également pas toujours très sereine. Au centre de la défense, Sergio Ramos et Pepe peuvent se montrer parfois infranchissables, mais ils peuvent tout à fait subir les assauts adverses et être à la peine. Mais le talon d'achille se situe sur les côtés. Fabio Coentrao et Arbeloa sont souvent dépassés par la vivacité des attaquants adverses, et enfin, Marcelo qui est souvent aux avants postes, laisse des boulevards derrière lui. Un Alexis Sanchez en grande forme peut très bien poser énormément de problèmes à un Coentrao ou à un Marcelo dans la profondeur. Pour le côté droit de la défense merengue, les deux jeunes Cuenca et Tello ou encore Pedro peuvent et risquent de mettre en difficulté Arbeloa.


Tous les clasicos ont été dominé au milieu par les blaugranas, mise à part à certains moments du match où le pressing Madrilène a étouffé les Catalans, empêchant de poser leur jeu. Mais pour cela, ils faut une équipe en pleine forme physiquement. Depuis quelques semaines, le Real Madrid n'est plus ce rouleau compresseur qu'il était durant sa période euphorique entre octobre et décembre. Mourinho ne fait que trop peu tourner son effectif ; le trois quart de l'effectif jouent pratiquement tous les matchs. Résultat des courses : un Madrid essoufflé dans son pressing et pas aussi tranchant qu'en début de saison.


Leurs manque de fraîcheur fait qu'ils jouent moins bien, qu'ils étaient à dix point d'avance sur Barcelone, ils en sont à quatre désormais. La pression est dans leur camp, ils peuvent se retrouver à un petit point d'avance en cas de défaite. Et cette pression, les Madrilènes la gèrent mal : souvent en cas de résultat négatif, les joueurs deviennent agressifs et violents, ce qui les amène souvent à se faire expulser.
Les joueurs de Pep Guardiola profiteront certainement de cette "ambiance chaude" pour essayer de faire basculer la rencontre de leur côté.


Pour finir ils ont une dernière faiblesse. Leur arme fatale Cristiano Ronaldo peine lors des gros matchs. Il la encore confirmé ce mardi en Ligue des Champions contre le Bayern de Munich, où il fut pas trop à son aise. Contrairement à un Lionel Messi étincelant lors des rencontres à grand enjeu.




Violence et clasico : quel enjeu ?


N'ayons pas peur des mots. Depuis l'arrivée de José Mourinho à la tête du Real Madrid, c'est désormais une règle : les confrontations entre les rivaux espagnols se déroulent dans un climat de rivalité oppressant, parfois à la limite de la violence. Une si grande concurrence sportive ne pouvait échapper à son aboutissement le plus concret et le plus cru sur le rectangle vert. Les clasicos du printemps 2011 resteront évidemment les exemples les plus parlants, confirmés par les évènements de la Supercoupe d'Espagne (au match retour notamment) : le tacle assassin de Marcelo sur Cesc Fàbregas (pour lui souhaiter la bienvenue), suivi d'une explication musclée entre corps techniques, staffs comme joueurs des deux formations. Que la tension dépasse le cadre du jeu en lui même et se prolonge sur le banc de touche signe une véritable prise de conscience des deux directions des deux clubs. Et de ce point de vue là, par la suite, le match aller de la Liga ainsi que la double confrontation en Copa del Rey ont été heureusement bien moins sanglants.

Mais n'assistons pas là au calme avant la tempête ? Ne sommes nous pas conscients que le contexte et l'importance capitale de cette rencontre ont tous les arguments pour faire retomber les esprits dans leurs travers ? La question mérite d'être posée et se légitimise d'elle même. D'ailleurs, le technicien portugais commence doucement mais sûrement à pimenter la rencontre. Il y a quelques semaines, suite à la qualification du Barça en demie finale au profit du Milan AC, il donne raison à Ibrahimovic et justifia la victoire des catalans par une aide arbitrale qu'il estime être répétitive. Et pas plus tard qu'il y a trois jours, il ironise sur la victoire des blaugranas à Levante et plus précisément sur le pénalty victorieux.



De quoi injecter de la pression sur le corps arbitral dirigé par Undiano Mallenco, lequel avait arbitré les deux équipes en finale de la Copa del Rey il y a de cela un an, dans une ambiance électrique qu'il n'a pas su parfaitement contenir, donnant lieu à des situations de fautes dangereuses de part et d'autre. Il serait préférable qu'il soit plus performant dans son aptitude à canaliser le trop plein d'énergie de certains joueurs, en n'hésitant pas à très vite sanctionner et protéger le match de tout écart de conduite. Aussi, il aura à opérer une gestion d'une pression conjointe des joueurs et des entraîneurs, car un clasico, plus que tout autre match, met souvent en scène des plaintes récurrentes de part et d'autre.

Quoi qu'il en soit, la violence que peut potentiellement présenter ce match constituera à coup sûr un enjeu crucial à ne surtout pas mettre de côté. L'équipe qui sera plus à même à jouer intelligemment sur les nerfs de l'adversaire aura évidemment une arme de plus à son artillerie. Les coups bas, les tacles dangereux et les fautes tactiques en douceur font partie du football. Certains trouveront que cela colle parfaitement à l'ambiance devant régner dans ce genre de rencontres si spéciales. D'autres se scandaliseront d'un tel spectacle, en appelant au jeu et à des valeurs éthiques plus tempérées.

Le Barça lui, n'aura pas le choix. Pas question de rentrer dans ce jeu, perdre son temps, ses nerfs voire ses joueurs dans un match qu'il faudra absolument gagner. Mais quand bien même les blaugranas soient soigneux dans le geste en évitant au maximum ce genre d'évènements, ils auront assurément des situations de provocation à négocier. Car le Real jouera, mais essayera par dessus tout de déjouer la machine catalane et l'entraîner dans la panique. Dans sa position de leader, le Real a une certaine légitimité pour venir défendre son avantage en incitant les blaugranas à perdre le fil du match. Pour y répondre, Messi, Iniesta et consort devraient s'attendre à des gestes dangereux et y répondre avec le jeu et uniquement le jeu, en se projetant directement vers l'action suivante.

Et des joueurs comme Puyol et Xavi d'un côté, Casillas et Xabi Alonso de l'autre, auront le statut important d'hommes d'expérience qui devront guider leurs formations à un état d'esprit général positif. Dans l'espoir que ce rôle soit également tenu par des éléments des deux staffs techniques, afin d'apaiser les esprits et la rencontre dans la mesure du possible.

 

 

Quelles perspectives pour l'avenir ?


Le résultat à la fin de cette rencontre sera déterminant en Liga. Si le Real Madrid obtient le nul ou gagne le match, il sera pratiquement assuré de remporter cette Liga. Un ou trois points qui les mettra dans une euphorie générale et leur donnera surement des ailes mercredi pour affronter le Bayern de Munich. Dans le cas contraire, où les Catalans remportent la rencontre, ils se retrouveront avec un tout petit point d'avance. Ils auront du coup une énorme pression sur leurs épaules, et aborderont mal leur demie finale retour. Mais malgré tout les Madrilènes resteront maîtres de leurs destins.

Ce résultat sera clairement lié au match retour de la demie finale de la Ligue des champions. En effet ni le Real Madrid, ni le FC Barcelone se sont imposés au match aller, et doivent remonter la pente dans leurs antres.

Une lourde défaite pour le FC Barcelone lors de ce match pourrait entrainer une défaite face à Chelsea, qui serait très dommageable pour le club. Il ne resterait plus que la Copa del Rey pour sauver le club d'une saison blanche, qui serait une première pour la Pep Team.

Quant au Real Madrid, il serait dans une position plus que délicate à gérer. Une saison sans titre en fin de saison serait dramatique que ça soit pour les joueurs ou pour le club. Dans ce cas de figure, cela provoquerait pas mal de changements. Mourinho serait surement sur le départ, ainsi que certains joueurs lassés de la suprématie catalane. Le président Perez aurait échoué dans son projet Galactique II, et risquerait surement de partir aussi à son tour.

Quoi qu'il en soit, le facteur important se situe surtout sur l'état de forme et la gestion physique et mentale des joueurs durant la rencontre. Peu importe l'issue de la rencontre, les 22 acteurs auront tout donnés pour arriver à leurs fins, ce qui pourrait profiter aux anglais et allemands lors des matchs retours de la Champion's League.

En guise de bilan de cette loupe sur les clés du match, la Pep Team se voit obligé de souscrire à certaines idées d'approche de la rencontre. Il sera très important de voir quelle réaction Guardiola imposera face au schéma tactique de son adversaire portugais. Même si les choix de jeu seront à coup sûr fondés sur la philosophie du club catalan, il n'est pas sans rappeler que le contexte difficile et l'état d'esprit suspect dans ces situations peuvent être décisifs dans cette rencontre.

La Pep Team est toujours entrain d'écrire l'Histoire : à elle de répondre présente à la mesure de son prestige !

 

 

 

 

Article rédigé par:

V-B et Varro.


Posté par Ronaldo97
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