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En Une | Champion's League | vendredi 26 février 2016 à 01:27
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Le Barça a un pied et demi en quart.
Cinq ans après une ode au football, Arsenal retrouvait le Barça dans son antre. Quelques années plus tard, le contexte est toujours le même : la meilleure équipe du monde (et leader de son championnat) rend visite à un outsider (toujours en course pour le titre) qui aimerait créer la surprise. Wenger doit composer sans Santi Cazorla toujours blessé et propose un 4-2-3-1 classique : Cech - Bellerin, Mertesacker, Kolscieny, Monreal - Coquelin, Ramsey - Chamberlain, Özil, Sanchez - Giroud. Luis Enrique lui, peut compter sur son onze de gala qui lui a permis de remporter la C1 l'an passé. Avec Ter Stegen aux buts, un quatuor Alves, Piqué, Mascherano, Alba en défense. Busquets aux côtés de Rakitic et Iniesta, et le fameux trident Messi, Suarez, Neymar.
Le match commence avec des gunners qui sortent tout de suite l'arsenal pour les placer dans le camp blaugrana. Les milieux et les offensifs se placent haut sur le terrain sans pour autant inquiéter le porteur du ballon. Ter Stegen étale son beau jeu au pied tandis que Busquets n'a aucun mal à recevoir et passer le ballon. Une situation paradoxale qui démontre l'incapacité des hommes de Wenger à pouvoir proposer un réel pressing avec une grosse intensité. Malgré tout, ils bénéficient de la première opportunité du match. Özil combine avec Ramsey aux abords de la surface, l'Allemand remet pour le Gallois, mais ce dernier est trop en retrait pour bien ajuster son tir (7'). Si les Catalans peuvent faire tourner le ballon sans grand danger face à un Arsenal qui se replie assez vite dans son camp, les trois de devants peinent à être trouvés, la connexion n'est pas encore établie. Messi vient chercher le ballon assez bas tandis que Neymar tente d'animer son flanc gauche. Les locaux attendent patiemment dans leur camp pour profiter de la moindre perte de balle en vue d'un contre. Sauf que les champions d'Europe (et d'Espagne et du Monde) arrivent à refermer les portes et s'évitent tout danger.
Busquets est comme un poisson dans l'eau, il dirige les siens et n'est absolument pas inquiété par l'adversaire. Alors que Arsenal se place en 4-4-2 à la perte du ballon, ni Özil, ni Giroud ne viennent gêner Busquets pour la relance. L'Espagnol peut donc aérer sur les ailes ou entre les lignes, et revenir entre les deux centraux. Le problème dans cette première mi-temps est la possession assez stérile des Barcelonais. Les Anglais ferment assez bien l'axe et le changement de rythme s'avère être difficile dans cette zone. Alves écarte bien la ligne mais ses centres ne trouvent aucun preneur. Il y a aussi des prises à deux voire trois dès qu'un Catalan touche le ballon. Messi arrive à se sortir de quelques situations où parfois 4 Londoniens harcèlent la Pulga. Les locaux tentent d'aller vers l'avant et obtiennent une deuxième occasion par l'intermédiaire de Oxlade Chamberlain. Après un tir sans contrôle de Bellerin, Piqué repousse le ballon sur le jeune Anglais, très proche des buts, qui frappe, mais Ter Stegen capte le cuir (22'). Oxlade qui démontre aussi tous ses manques dans la réflexion en anéantissant un contre avec une conduite de balle plus que douteuse.
Avec un rythme "Premier League", les hommes de Wenger commencent à fatiguer. En tentant de remonter le ballon sur plusieurs mètres avec des courses aussi folles que désordonnées, ils s'installent dans leur camp pour essayer de continuer à bloquer toutes transmissions rapides du Barça. Sur une première situation entre Messi et Suarez, l'Uruguayen peine à redresser le ballon (45'). Puis, sur un centre d'Alves, l'ancien buteur de Liverpool croise sa tête mais le ballon flirte avec le poteau (46'). Les vingt-deux acteurs rentrent aux vestiaires, et le Barça, sans grande difficulté, maîtrise cette rencontre. Arsenal a mis le cœur dans la première demi-heure mais sans la tête. Malgré les deux occasions chaudes, les Catalans n'ont jamais été mis en difficulté, ni même donnés le sentiment de souffrir.
La deuxième mi-temps reprend comme la fin de la première, le temps fort barcelonais continue. Les rouges et blancs reculent de plus en plus et ne récupèrent plus rien. Iniesta avance avec le cuir et sert Neymar en pleine course dans la surface et dans le dos de Bellerin, l'offrande est magnifique, le Brésilien se présente face à Cech mais c'est le Tchèque qui remporte le duel (49'). Le Barça est un ton au-dessus dans ce début de seconde période et la supériorité se fait ressentir. Cette fois c'est Messi qui accélère plein axe et décale pour Neymar. Trop altruiste, ce dernier veut resservir Messi sur un plateau mais Mertesacker est vigilent (55'). Les Londoniens tentent timidement d'aller vers l'avant, sur une action anodine, Özil centre pour Giroud qui s'appuie sur Mascherano pour placer sa tête, mais Ter Stegen se détend magnifiquement pour repousser la gonfle (60').
À partir de ce moment-là, le portier Allemand aurait pu rentrer aux vestiaires puisque Arsenal ne sera plus dangereux dans cette partie. Les Catalans sont installés dans le camp adverse et ne donnent aucun répit au rival du jour. Décalé sur la droite dans la surface, Luis Suarez frappe fort devant le but, Neymar ne se jette pas pour marquer dans le but vide, l'ouverture du score n'est pas loin (65'). La particularité du Barça version Luis Enrique, c'est d'avoir retrouvé de la verticalité et le sens du contre. Une caractéristique perdue depuis la fin de l'ère Guardiola, qui permet aujourd'hui d'être létal. Sur un centre vers Giroud, Piqué (impérial ce soir) repousse le ballon de la tête. Iniesta réalise une passe acrobatique pour Neymar. Le crack auriverde conserve le cuir et sert Suarez sur le côté. Ney a continué sa course et son compère lui remet le ballon vers l'intérieur, ce dernier accélère et voit Messi arriver seul dans l'axe. Le Brésilien sert le Ballon d'Or dans la surface. Le temps s'arrête. Cech tente d'anticiper. la Pulga freine le ballon avec sa semelle. Cech tombe. Messi conclut. Tout le monde savoure, 0-1 pour le Barça (71'). Les champions d'Europe opèrent à un magnifique contre où la MSN montre toute sa classe et son entente.
Le match est donc plié pour les Londoniens qui tentent de réagir par des changements (entrées de Welbeck puis de Flamini). Mais ce sont les protégés de Lucho qui continuent leur marche en avant. Messi accélère et laisse Monreal au sol, la Pulga a deux options, Suarez à droite, Neymar à gauche. Il sert Neymar. Le Brésilien tergiverse et se fait contrer. Le cuir revient sur Messi. Alors il sert Suarez. Ce dernier frappe mais arrive à manquer le but du break en touchant le poteau (78'). Sacré paradoxe pour l'Uruguayen qui rate ce qui est facile mais réussit parfois l'impossible. Par la suite, sur une attaque barcelonaise, Mertesacker contrôle mal le ballon, Messi la récupère dans la surface et Flamini le fauche comme un débutant, pénalty ! El Diez prend ses responsabilités et Cech est pris à contrepied, 2-0 (84'). La dernière occasion sera pour Neymar. Bien décalé par Messi, Suarez centre pour la tête du Brésilien, Cech est à la parade (91').
Sans s'inquiéter, le Barça réussit son retour dans la compétition. Dans une partie plutôt tranquille, face à des Londoniens volontaires mais maladroits, les hommes de Luis Enrique n'ont pas eu à sortir l'artillerie lourde pour impressionner. Un match à l'expérience a suffit au Barça pour s'imposer sans grande difficulté. Par la même occasion, Messi a pu faire taire ses détracteurs face à sa "bête noire" et le Barça s'impose pour la première fois à l'Emirates. Good job.
Ter Stegen : 8
L'Allemagne a effectué les parades au bon moment, montrant qu'il est bel et bien l'avenir du club. Un jeu au pied toujours aussi délicieux, quel sang froid !
Alves : 7.5
Pas trop de difficultés face à son ancien coéquipier Alexis Sanchez. Discipliné le long de sa ligne, que ce soit pour étirer le bloc ou défendre. Tranquillement.
Piqué : 8.5
Du grand Piquenbauer ce soir. Le Catalan montre une fois de plus qu'il est le meilleur central de la Péninsule. Si Giroud n'a pas existé dans les airs, il y est pour quelque chose. Easy.
Mascherano : 6.5
Une bonne première mi-temps, et plutôt calme. Un second acte moins maitrisé notamment dans la relance. L'Argentin a perdu aussi quelques duels, mais sans gravité.
Alba : 7
Plus prudent que Alves, moins aventurier, Alba est resté sobre sur son couloir, histoire de bien bloquer des éventuels contres.
Busquets : 8.5
Souplesse, tendresse, étanchéité. Busi contrôle, passe, se déplace, place, dirige. Cette saison, il devient le véritable chef d'orchestre de la symphonie blaugrana. Comme personne n'a voulu l'embêter dans sa zone, il a pu jouer et se reposer en même temps. Du grand art.
Rakitic : 7
Bon dans la récupération, moins porté vers l'animation, le Croate semble quand même retrouver un meilleur niveau que ce qu'il a montré sur l'ensemble de la saison. À confirmer, avec plus d'initiatives balle au pied.
Iniesta : 8
Pas magistral mais propre. Pas extraordinaire mais quelques éclairs dans le match. Le Don a joué sans hausser le niveau et a offert quelques petits moments frissons. Une aile de pigeon, un caviar, une conservation ou encore une passe acrobatique pour lancer le contre sur le premier but. Le seul conseil à donner, qui lui permettra de franchir un nouveau palier dans sa formidable carrière, c'est d'assumer sa calvitie.
Messi : 8.5
Il a joué par séquences. Léo est redescendu pour participer à la possession, puis pour accélérer le jeu lors du temps fort de son équipe. Sa rapidité d'exécution dans les petits périmètres est toujours aussi bluffante. Et quand il marque, tout paraît facile, mais ce contrôle pour endormir Cech, c'est l'espace.
Suarez : 7
Il harangue ses coéquipiers, l'Uruguayen donne tout du début à la fin. Il presse, harcèle, combat, râle, et quand le ballon arrive, il tente. Peu importe si c'est un succès ou un échec, il retentera encore et encore. Son instinct peut lui faire rater des choses faciles (son occase du break, des contrôles ou des remises en première intention), mais son instinct lui permet surtout d'apporter une touche parfaite pour lier les deux génies qui l'accompagnent. Sur l'ouverture du score, il ne se précipite pas, il attend, et remet parfaitement le ballon pour Neymar.
Neymar : 6.5
Une première période bien agitée, plutôt en vue, donnant quelques difficultés à son vis à vis. Un peu plus discret par la suite, sur l'élaboration du jeu mais présent dans la conclusion malgré sa finition. Mais il déclenche l'action du premier but en deux temps.
Arsenal : Cech - Bellerin, Mertesacker, Kolscieny, Monreal - Coquelin (Flamini, min.82), Ramsey, Özil, Alexis, Chamberlain (Walcott, min.50) - Giroud (Welbeck, min.72).
FC Barcelona : Ter Stegen - Alves, Piqué, Mascherano, Alba - Busquets, Rakitic, Iniesta - Messi, Suarez et Neymar.
Arbitre : Cüneyt Çakir
Avertissements : Monreal et Piqué
Buts : 0-1, min.71 : Messi. 0-2, min.84 : Messi.
60 000 spectateurs.
Posté par Tele-Santana
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